Chapitre 6

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Il y a qu'une vingtaine de kilomètres entre le ranch d'Alex et la maison familiale où j'avais grandis. Je n'étais pas revenue depuis la mort de mon père, dix-huit mois plus tôt, et je ne suis pas étonné de ressentir que de la colère et du dégoût. J'étais impatiente de revoir Charles, Sherry et les enfants, mais revoir cette maison me rappeler trop de mauvais souvenir. J'en ai toujours voulu à mon père pour ce qu'il m'avait fait. Je n'ai même pas pu voir mon bébé ni le serrer dans mes bras. Je voulais lui faire mes adieux, mais ça, il me l'a enlevé.

Quand j'ai téléphoné à Charles pour lui dire que je démissionnais d'un grand cabinet d'avocat réputer de New York, il m'a proposé de m'associer avec lui. Finalement, sans emploi, sans attache et sans but précis, j'avais accepté de passer deux semaines à Riverside , pour y réfléchir.

Et voilà qu'à peine arrivée, je replonge la tête la première dans le passé alors que je voulais laisser tout ça derrière moi.

Je me gare au même endroit qu'Alex se mettait quand il me raccompagné, parfois même après le couvre-feu. Et là cacher dans l'ombre, il m'embrassait encore et encore. On a même fait une fois l'amour, en silence, puis j'avais regagner ma chambre le cœur rempli d'amour. Une fois dans ma chambre, j'avais remarqué sur ma peau une trace du ceinturon d'Alex entre mes cuisses. Je mettais coucher en souriant à la pensée que je portais sa marque : « Tu appartiens à Alexandre Morley » avait-je penser juste avant de m'endormir, sourire aux lèvres.

Arrête de penser à tout ça, c'est du passé maintenant ! Il t'a trahi avec ta meilleure amie.

Je frappe à la porte de la maison puis j'entends des cris et des bruits. elle s'ouvre sur une Sherry, dans tous ses états, pieds nus, d'un jean remonter jusqu'à mi-mollet et d'un tee-shirt couvert de tache de confiture et de farine. Elle me regarde avec surprise puis elle me fait un grand sourire.

— Allyson, Je croyais que c'était le plombier : je l'attends depuis trois heures. Dit-elle.

Elle s'avance vers moi pour me serrer dans ses bras, mais elle s'arrête juste avant en montrant son tee-shirt .

— Ne t'approche pas trop sinon tu vas finir par être recouverte de confiture... dit-elle.

— Il y a pire, dis-je en riant et en embrassant ma belle-sœur avec précaution. Mais pourquoi attends-tu le plombier ?

— Shaun a jeté son ours en peluche dans les toilettes d'en haut et a tiré la chasse d'eau. Je viens de finir d'éponger l'eau qui a débordé, mais l'ours est toujours coincé quelque part dans les canalisations. Dit-elle en levant les yeux au ciel.

J'éclate de rire. Ma mauvaise humeur, due à mon entretien d'avec Alex, s'est évanouie. Je serre ma belle sœur dans mes bras, tant pis pour la confiture.

— Que c'est bon de vous voir ! Tout est si... si normal, chez vous... dis-je.

Sherry rit a son tour et montre la maison de la main.

— Allyson, si tout ce désordre te paraît normal, tu dois avoir besoin d'un remontant !

Elle glisse son bras sous le mien et m'entraîne à l'intérieur avant de fermer la porte du pied.

— Crois-moi, cette maison n'a jamais eu l'air aussi normal. Peut être que si, Charles et moi, avions jeté quelques ours dans les toilettes quand nous étions petits, la vie aurait été... différentes. Dis-je.

— Il aurait fallu plus que ça pour que cette maison soit normale... Dit-elle en mettant une main sur sa bouche. Excuse-moi cette remarque était déplacé.

— Non, dis-je tranquillement. Tu as raison.

Ça fait du bien d'entendre une personne dire ce qu'elle pense pour une fois. Quand Charles et moi étions petits, tout était toujours nié. Tout le monde savait que maman était une alcoolique, même si elle restait discrète, et que papa n'aimait rien ni personne d'autre que le pouvoir et l'argent, mais on ne le disait pas.

Hate & LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant