Chapitre 3

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Le bruit d'un camion qui me double me ramène au présent. On était bientôt arrivé constatai-je en voyant la vieille grange d'Hector Jones qui, par je ne sais quel miracle, ne s'était pas encore effondrer.

Alex et moi avions fait l'amour dans cette grange, sur un tas de paille recouvert d'une couverture. Elle aurait pu s'écrouler, mais on s'en foutait.

Car ce soir là, seize ans plus tôt, j'étais bel et bien allée le retrouver à huit heures. Je ne sais pas qui de nous deux était le plus étonner. Lors de ce premier rendez-vous, il ne s'était pas passé grand-chose. Il m'avait emmené au cinéma puis mangé un hamburger. On avait un peu parlé, encore méfiants et sur nos gardes. Puis Alex m'avait raccompagné dans sa vieille voiture bleue. Il s'était garé dans une partie la moins éclairée pour ne pas être vue depuis la maison.

Quand enfin il avait ouvert les bras, je m'y suis glissée le plus naturellement du monde. Je ne m'attendais pas du tout à autant de douceur de sa part. Il m'avait ensuite effleuré la bouche de ses lèvres. J'avais frissonné et Alex m'avait souri avant de m'embrasser de nouveau, toujours avec douceur, mais avec la langue. Il m'avait caressé les seins, à peine, et Alex était venu conte moi, aussi exciter que moi. En le touchant, j'avais tremblé, à la fois terrifiée et ravie.

Un sourire tendre se dessiner sur ses lèvres lorsqu'il m'avait pris la main pour la poser sur lui, sans la moindre gène et j'avais retenue mon souffle, choquée, gênée.

— Que... que dois-je faire ? avais-je murmuré, rougissante.

Alex avait continué de sourire, puis il avait mêlé ses doigts aux miens puis repoussé ma main en m'embrassant.

— Sortir vite de cette voiture avant que je te fasse une chose qui rendrait ton père fou de rage, avait-il chuchoté contre mon oreille.

Sur ces mots il s'était penché et avait tendu le bras pour ouvrir la portière de mon côté.

— Je te reverrai ?

— Et comment ! dit-il en m'embrassant encore. Maintenant, file avant que je...

Il n'avait pas eu besoin de finir sa phrase, j'avais compris et étais sortie. Un instant plus tard, il s'éloignait dans l'allée, les phares éteints. Je l'avais regardé disparaître, puis je m'étais dépêchée de rentrer par la porte de derrière et avait regagner ma chambre. Personne ne s' était aperçue de mon absence.

Quatre mois plus tard, j'étais enceinte d'Alex, mise de force dans un avion pour New York. Et peu de temps après Alex couchait avec Suzanne et lui faisait un enfant.

Je me tourne vers Ben qui dormait toujours. Il avait l'air d'un petit garçon malgré ses allures de dur. Je tends la main et le secoue doucement.

— Ben ? Nous sommes arrivés chez toi.

ll se redresse et grimace de douleur.

— Il te faut un bain bien chaud et quelques jours de repos. Dis-je.

— Je ne crois pas que mon père sera d'accord. Ce week-end je devais poser du fil de barbelé. Il doit être en colère.

— Il faut pourtant que tu te reposes, si tu veux guérir. Ton père n'a qu'à poser sa clôture lui même.

Il me sourit

— On dirait que vous ne le connaissait pas aussi bien que ça... dit-il.

— En effet, dis-je. À la vérité, même autrefois je me suis trompée en croyant bien le connaître.

J'avais beau être préparé, mon cœur s'affola lorsque que je reconnut le dernier virage qui donner sur la route du ranch.

— Vous pouvez me laisser là, dit-il alors qu'on est arrivé devant la barrière d'entrée.

— ll y a plus d'un kilomètre, dis-je

Il parut se demander comme je le savais, mais ne dit rien quand je mis mon clignotant et ralentit pour tourner.

« Tu vas tenir le coup », me dis-je. Je suis forte. Professionnellement, j'avais gagné le respect de mes collègues. Psychologiquement, j'avais surmonté la mort de mon bébé. Alors, croiser Alexandre Morley ne devrait pas m'effrayer. Non, pas du tout.







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