The right to live

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Au début, tout était sombre. On ne parvenait pas à distinguer les formes précises des objets qui environnaient la pièce. Il était uniquement possible de capter certains sons, comme des rires. Les paroles n'étaient pas encore très claires à l'oreille humaine. Il y régnait encore un bourdonnement présent, comme si le cerveau mettait un certain temps à faire le point. On eut dit que l'esprit était en train de revenir après une longue absence, un long sommeil. C'est cela, un long sommeil. Tout semblait flou. Il était impossible de connaitre l'espace-temps dans lequel nous étions. Comme si l'esprit était encore en train d'émerger.

Puis, soudain tout s'éclaircit. Les rires étaient plus nets aux oreilles et il était désormais possible de savoir où nous nous trouvions. Dans un salon, ou le plafond ne semblait n'avoir jamais de fin. L'immense cheminée dominait la pièce et tous les meubles se dirigeaient vers le feu crépitant durant les hivers rudes. La pièce était principalement dans les tons chauds. Les longs rideaux, pourpres recouvraient les fenêtres, empêchant d'apercevoir les flocons qui tombaient doucement dehors. La pièce semblait hors du temps, détaché du froid ambiant à l'extérieur et de tous soucis. Et on se rapprochant d'un peu plus près, il était possible de distinguer deux grands fauteuils en velours vert tournés en direction du feu. Installés dessus, un homme et une femme regardant avec un grand sourire le spectacle qui s'offrait à eux. Il aurait été plus convenable de présenter ces personnes comme un roi et une reine, mais les têtes n'étant plus couronnées, il était préférable de ne point évoquer leurs responsabilités. Face à nous, ils étaient seulement un homme et une femme.

Toutefois en observant plus précisément la pièce, les deux amants devenaient alors parents. En effet, la raison pour laquelle ils souriaient était deux jeunes filles âgées d'environ 5 ans qui jouaient et riaient aux éclats. Les deux sœurs s'amusaient à se poursuivre, l'une tentant d'échapper à l'autre et vice-versa. Les jeunes enfants malgré leur lien du sang, étaient très différents. En effet l'une était dotée d'une chevelure flamboyante, rappelant la chaleur se dégageant des arbres approchant de l'automne, l'autre bien au contraire était d'un blond si clair, qu'il se rapprochait du blanc. Il s'agissait bien évidemment des deux jeunes princesses étant enfants, Anna et Elsa. Et il était agréable de voir les sœurs si insouciantes, et si joyeuses.

A ce moment précis, personne ne se préoccupait des pouvoirs de la future reine, ni des devoirs royaux. Aucune mèche blanche n'était présente dans les cheveux de la princesse rousse et ainsi, personne ne craignait Elsa. Ni même sa sœur, ni même les domestiques, ni même ses parents. Cela était même devenu une habitude de voir Elsa jouer avec son don. D'ailleurs, cette dernière étant poursuivie par sa sœur, tenta de la ralentir en créant une plaque de glace dans le but de la faire glisser. Cela marcha et la jeune princesse, bouda un instant, assise sur la glace. Le roi ria face à cette scène et il prit dans ses bras Anna. Il alla à nouveau s'assoir sur le fauteuil et la posa tendrement sur ses genoux. Elsa, quoiqu'un peu jalouse de l'attention portée à Anna plutôt qu'à elle, leva les bras vers sa mère, en demande d'une étreinte. Cette dernière eut un sourire narquois face à la jalousie de sa fille mais obtempéra et la prit, elle aussi dans ses bras. Et alors que les deux parents tenaient avec eux leurs précieux cadeaux, le père ne put s'empêcher de murmurer ces quelques mots.


« Je crois qu'en cet instant, je n'ai jamais été aussi heureux. »

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Le retour à la réalité fut douloureux pour la jeune reine. Son souffle était saccadé et son cœur battait à la chamade. Elle posa une main sur sa poitrine pour calmer les battements de son cœur qui cognait fortement contre sa poitrine. Sa respiration était hachée. Elle regarda autour d'elle rapidement chaque détail de sa chambre pour s'accommoder au lieu. Le changement d'espace-temps était si brutal, qu'il était difficile au début de distinguer le vrai du faux. Elsa toucha le sol sur lequel elle était toujours assise et sentir cette présence commença à lui faire prendre conscience du lieu où elle se trouvait et de quel jour on était réellement. Puis elle tourna son visage vers celui de Jack. Elle avait besoin de sentir sa présence, afin de lui confirmer que ce qu'elle venait de vivre ne provenait pas de son imagination. Mais il n'était pas là. Et alors qu'elle commença à paniquer, une main s'approcha doucement d'elle, lui proposant son aide pour se lever.

My Frozen Heart - Jelsa Tome 1 et Tome 2  [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant