Chapitre 2

479 29 2
                                    

Il était exactement 8h54 et j'étais au port. J'avais apporté mon argent car je savais que c'était ce qu'il voulait. J'espérais juste que ça lui suffirait. Je baissais la tête pour regarder mes chaussures que j'avais nettoyé la veille en souriant, je les trouvais vraiment belles. Je remuais ensuite mes cheveux avec ma main gauche pour leur donner un peu de volume car je n'avais pas pris le temps de me coiffer.

Deux hommes géants habillés bizarrement arrivèrent et me prirent par les bras brutalement. Ils avaient tous les deux des lunettes noires et étaient sans cheveux. L'un avait une cicatrice qui allait de son oreille droite à son menton, passant par sa lèvre inférieure. Ils étaient effrayants.

-Vos mères vous ont pas appris la politesse ?
Je ravalais directement ce que je venais de dire lorsque l'un deux, le plus barbu, me regarda avec un regard sombre.
-D'accord, je me la ferme. Repris-je.

Greg, leur chef, était maintenant devant moi avec son éternelle carte à la main. Il l'avait toujours avec lui, il la roulait constament avec son pouce et son index. C'était la dame de pique, sûrement sa carte porte bonheur. Je me demandais comment il arrivait à la faire tourner aussi vite.

-Est-ce que tu as mon argent ?
Sa voix aiguë manquait de me faire éclater de rire, mais pour ma propre sécurité je choisissais de ne rien dire.
-J'ai six mille dollars en cash monsieur.
-Six mille dollars ?
Son ton ironique me montrait qu'il n'était pas satisfait.
-Oui monsieur.

Il hochât la tête à ses hommes et ces derniers me jetaient par terre avant de me frapper dans les côtes. Ma douleur se faisait entendre dans mes cris.

-Tu me dois douze milles dollars espèce de petit con !
-Vous ne m'avez laissé que trois semaines, comment j'aurais pu trouver une telle somme ? Dis-je en manque de souffle.
-Ce n'est pas mon problème, si tu n'avais pas perdu autant de marchandise on en serait pas là !
-Donnez moi deux mois s'il vous plaît, vous ne serez pas déçu.
-Je garde les six mille dollars, je veux que tu me rembourses le double de ce que tu me dois.
-Quoi ?! Mais jamais j'y arriverai !
-Ça serait dommage de défigurer une si belle petite tête, tu crois pas ?

Je ravalais ma salive. J'étais terrifié à l'idée que mon magnifique et si beau visage soit abîmé. Le sourire qu'il affichait me dégoûtait, il avait la moitié des dents en plomb, beurk.

Il fit un autre signe de la tête et s'en allait accompagné de ses gros moches. Je me levais avec quelques difficultés et marchais difficilement jusqu'à ma voiture en appelant Bobby, plus connu sous le nom de Bob.

Il était mon meilleur ami depuis la maternelle et était au courant de ce que je faisais. Il était un génie de l'informatique et m'aidait à organiser ma racontre avec la fille en question. Il avait aussi beaucoup de contacts et me trouvait toutes sortes de missions. Oui, on appelait ça des "missions" parce qu'on aimait se prendre pour des agents secrets.

-Hey mon pote ! J'ai une nouvelle mission !
-Je viens de voir Greg, je lui ai donné les six milles dollars.
-Et ?
-Il veut qu'on lui rembourse le double de ce qu'on lui devait déjà.
-Quoi?! Mais comment tu peux être aussi con ?!
-On se rejoint à la base, j'arrive.

Notre base était une cabane dans le jardin de Bob, on y jouait dans notre enfance et c'était un endroit qu'on aimait beaucoup. Il y'a deux ou trois ans, on l'a retapé pour y installer notre matériel. Bob possédait toutes sortes d'appareils informatiques dernier cris, il en prenait soin comme une maman prenait soin de son bébé.

J'arrivais enfin chez Bobby et me dirigeais directement vers le QG.

-Est-ce que tu es fou ?! Tu veux nous faire arrêter par la police c'est ça ?! Ou pire encore, tu veux nous faire tuer ?!
Mon meilleur ami était rouge de colère et attendait mon arrivée pour éclater.
-Calme-toi, tout va bien mon pote. On a deux mois.
-Deux mois ?!

Il manquait de s'évanouir et je le rattrapais.

-Si tu n'étais pas mon meilleur ami, je te jure que je te tuerai.
-Calme-toi, on y arrivera, comme toujours.

Il me fit un petit sourire avant d'hôcher la tête. Il s'assit sur son fauteuil de gameur et prit une des tablettes de chocolat se trouvant dans un bocal.
Si je n'étais pas son ami, je le qualifierais de porc, mais ce n'est pas le cas. Il était le genre de geek qu'on voyait dans les films, le genre peureux et enrobé. Mais je l'aimais comme ça mon Bobby.

Je m'asseyais sur le fauteuil tout en enlevant mon t-shirt et mes chaussures. J'avais trois bleus à différents endroits des côtes, quelle bande de crétins !
Mon énervement accroissait ma douleur et j'essayais de me calmer.

-Ils t'ont bien amoché, tu devrais mettre de la glace.
-Plus tard, j'ai vraiment plus envis de bouger. Alors, parles moi de la nouvelle mission.
-Christian m'a appelé tout à l'heure en me disant qu'un de ses clients voudrait de nos services. Apparemment son gendre ne lui plairait pas et il voudrait s'en débarasser le plus vite possible. Tu as rendez-vous avec lui aujourd'hui, à l'hôtel de luxe Berking Palace. Christian te donnera le dossier comportant les informations dont nous avons besoin.
-À quelle heure ?
Il regardait sa montre calmement.
-Dans exactement vingt-deux minutes.

Je me levais alors à toute vitesse en prenant mon t-shirt et mes chaussures pour ensuite courir vers ma voiture malgré la douleur au niveau de mes côtes.

-Tu me le paieras !
-Vois ça comme une petite vengeance de ma part ! Rigola-t-il.

HeartBreaker (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant