Chapitre 17

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J'ouvrais difficilement les yeux, il faisait totalement jour et la baie vitrée était ouverte, laissant passer la brise du matin. Je fronçais les sourcils, Samantha n'était plus dans mes bras. Je me mit à me retourner et à chercher dans le lit comme si j'avais perdu quelque chose d'important.

–Je suis là Edwards.

Une honte me prit, putain je devais être ridicule. Elle était sur la table entrain de manger, elle me regardait en souriant. Je me levais à mon tour et m'étirais sous son regard. Je me dirigeais ensuite vers la table et m'asseyais à côté d'elle. Nous nous regardions plusieurs secondes, devais-je l'embrasser pour lui dire bonjour ? Pas tant qu'elle ne me faisait pas de signe montrant qu'elle le voulait. Elle baissait la tête, rougissant. Elle avait, comme à son habitude, sa bonne vieille soupe aux légumes. Je me contentais d'une tasse de café au lait avec des tartines. J'en avais marre de cette putain de soupe dégueulasse...

–Tu fais quoi aujourd'hui ?

Elle sursauta, je venais de la surprendre. Ma question, elle aussi avait l'air de la surprendre.

–Je... Rien.

Le stresse montait en moi, mes mains tremblaient alors qu'une boule se formait dans mon ventre. Allez Klaus, lances toi !

–Ça... Ça te dirait qu'on aille se promener dans la ville ?

–Oui, biensûr.

Elle souriait, comme heureuse de ma proposition.

–Promets-moi juste que tu ne me planteras pas devant l'hôtel.

Elle éclata de rire, baissant la tête en arrière .

–Tu aurais dû voir ta tête !

Elle riait de plus belle et je l'accompagnais, cette mélodie était tellement belle. Je ne pouvais m'empêcher de la contempler, chaque détail comptait. Je ne savais pas ce que je faisais mais je crois que j'étais heureux, elle me rendait heureux.

Nous étions maintenant dans sa voiture, j'avais insisté pour conduire mais en vain, elle était bien trop convaincante. On se dirigeait vers je ne sais où dans le silence. Je sentais son regard discret de temps en temps lorsque l'on s'arrêtait à un feu rouge, ce qui me faisait sourire.

–As-tu des frères et sœurs ?

Sa question me fit sursauter, pourquoi me posait-elle cette question ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ?

–Non, malheureusement, et toi ?

Bien évidemment je connaissais la réponse, mais bon, ça faisait partie du job.

–Non, je suis fille unique. Je n'ai jamais particulièrement voulu un frère ou une sœur donc c'est cool.

–J'aurai bien aimé avoir un grand frère pour s'occuper de moi lorsque j'étais petit, dommage que ce genre de chose ne se commande pas sur internet.

Elle souriait à ma blague complètement pourrie.

On s'arrêtait près d'un parc, classique chez les femmes. Je descendais immédiatement avant de sentir mon portable dans ma poche vibrer. Je le prenais, j'avais reçu un message d'un numéro que je ne connaissais pas, un frisson d'horreur me traversa.

REÇU:
RDV 21H PORT.

Putain putain putain, non, pas maintenant, je n'ai pas l'argent. Ce message m'avait ôté tout sourire et je ne pensais plus qu'à ça.

–Klaus, est-ce que ça va ?

Sa voix me ramena sur terre, ses lèvres prononçant mon prénom me donnait la chaire de poule.

–Pourquoi ça n'irait pas ?

–T'es dans la lune depuis qu'on est sorti de la voiture.

–Oh, excuse-moi, je pensais à de la nourriture.

T'as pas trouvé mieux Klaus ?

Moi aussi j'ai faim. Elle souriait.

–Je t'offre un hot-dog ?

–Si tu insistes.

On se dirigeait alors vers un marchand de hot-dogs alors qu'il n'était que 10h. Son amour pour la nourriture collait au mien, les autres filles auraient préféré faire attention à leur ligne.

Après une vingtaine de minutes à avoir marcher librement dans ce parc en riant, elle changea d'humeur pour je ne sais quelle raison.

–Il faut qu'on parle Edwards.

–C'est ce qu'on fait.

Elle roulait les yeux avant de reprendre.

–Je ne rigole pas, il faut qu'on parle de tout ça.

–De tout ça ?

–De ça, là !

Elle prit ma main gauche et la posa sous sa poitrine du même côté. C'est alors que je sentis son pouls battre à toute allure, prêt à exploser. Notre contact me fit trembler et le rythme des battements de son cœur contamina le mien qui était encore plus rapide à présent. Je la fixait et le temps s'arrêtait, putain qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Ses larmes commençaient à couler et je mettais ma main libre sur sa joue pour en essuyer quelques unes avec mon pouce tout en m'approchant d'elle.

–Pourquoi est-ce que tu pleures ?

–Parce que ce que je ressens, je ne le contrôle pas. On ne peut pas Klaus, je suis fiancée à un homme que j'aime et que je respecte.

Elle fermait les yeux et collait d'avantage sa joue à ma main, ce qu'elle faisait était contradictoire en tout points. Notre extrémité diminuait jusqu'à ce que nos bustes se touchent. Je la serrais alors contre moi, un poid au coeur. Ma mission était définitivement impossible, je ressentais beaucoup trop de chose pour cette femme. J'étais impuissant face à son mariage déjà bien engagé.
Elle s'abandonnait à ce câlin qui était unique en son genre avant de se retirer d'un coup. Ce qu'elle pouvait être imprévisible. Elle essuyait ses larmes avant de rougir et baisser la tête.

–J'aimerai qu'à partir de maintenant, notre extrémité soit d'un mètre minimum.

Elle me regardait à présent et ses yeux disaient le contraire, je le savais. Je n'étais définitivement plus d'humeur à parler avec qui que ce soit donc je préférais ne rien dire sur ce qui venait de se passer et changer de sujet.

–Tu peux tout de même me ramener à l'hôtel s'il te plaît ?

–Evidemment.

Je me mis à marcher sans l'attendre jusqu'à la voiture, le cœur vide et le cerveaux rempli de choses désagréables et tristes.

HeartBreaker (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant