Chapitre 15

234 21 3
                                    

–Allô, Bob ?!

–En personne poulette.

–Pas le temps de plaisenter, Samantha est sur le point d'aller se marier à Las Vegas !

–Quoi ?!

–Tu m'as très bien compris, il faut qu'on fasse quelque chose au plus vite ! Et je crois que j'ai un plan...

     
Point de vue Samantha Berking.

Mes valises étaient prêtes. Eva m'avait aidé à les faire rapidement et en temps voulu. J'étais à quelques heures de mon mariage, à quelques heures du soit disant plus beau moment de ma vie. Et pourtant, quelque chose manquait. Il y'avait quelque chose qui n'allait pas. Je n'étais peut-être pas encore prête à le faire ? J'étais trop jeune ou je n'étais tout simplement pas motivée à l'idée d'être mariée ? Peut importe, je m'étais engagée auprès d'Aaron et je me devais de le faire.

J'entendais le "Tinnng" indiquant que l'ascenseur était arrivé au rez-de-chaussée. Je sortais alors que le bagagiste me suivait de près avec les valises.

Je n'avais pas vu Klaus, il s'était évaporé. J'étais triste, je ressentais quelque chose pour lui. Il avait quelque chose en plus, quelque chose qui m'attirait sans que je ne puisse me contrôler. Mais je n'avais pas le droit et j'espérais de tout coeur que cette chose que je ressentais allait disparaître rapidement.

Mon fiancé m'attendait à l'entrée de l'hôtel, bien habillé comme à son habitude. Ses bouclettes me faisaient littéralement craquer et son sourire mettait le monde à ses pieds. Je sautais dans ses bras, heureuse de le voir.

–Bonjour ma chérie.

Je détestais ce surnom et pourtant, il sonnait tellement bien quand il le disait.

–Bonjour.

–Prête pour vivre le plus beau jour de ta vie ?

Je souriais mais non, je n'étais pas prête.

–Evidemment.

–Allons-y.

Il était comme à son habitude entouré de trois gros bras. L'un d'eux avait une cicatrice allant de son oreille à sa lèvre inférieure, il était effrayant.

Deux voitures arrivèrent, les gros bras montèrent dans celle à l'arrière alors que nous nous dirigions vers la première.

Aaron m'ouvrait la porte et je souriais, il était tellement attentionné. Il entrait à son tour et nous étions maintenant seul avec le chauffeur.

–Bonjour monsieur.

Cette voix... Klaus.

–Madame. Dit-il alors que nos regards se croisèrent dans le rétroviseur.

Qu'est-ce qu'il faisait là ? Que cherchait-il à faire ?

–Je vous dépose à l'aéroport c'est bien ça ?

–En effet.

La présence de ces deux hommes me destabilisait, je ne comprenais plus rien. J'étais pourtant amusée par la situation malgré ce malaise.

–Tous mes vœux de bonheur pour votre mariage.

–Merci, je suis tellement chanceux de me marier avec cette femme magnifique.

Il me regardait et j'étais maintenant rouge comme une tomate. Non à cause du compliment de mon fiancé, mais parce que Klaus était énervé. Je pouvais le voir à sa poignée ferme sur le volant, son regard meurtrier qui regardait la main d'Aaron prendre la mienne. En un peu plus d'une semaine j'avais l'impression de le connaître par coeur, toutes ces petites expressions, ces petits regards et son caractère très peu courtois.

–Vos parents vous accompagnent ?

Cette question avait comme eu un effet de bombe. Les yeux de mon fiancé venait de changer d'expression, comme si il venait de se rendre compte de quelque chose.

–Je me souviens encore de ma mère qui avait hâte de me voir me marier. Elle me demande souvent comment ma vie amoureuse se passe et me répète sans cesse qu'elle veut des petits enfants.

C'est bon, j'avais compris. Il cherchait à prendre Aaron par les sentiments pour qu'il change d'avis. Ça me mettait en colère, mais pour qui est-ce qu'il se prenait ?! Je le fusillais du regard à travers le rétroviseur, il ne perdait rien pour attendre.

On arrivait maintenant sur la piste, près du jet. Le chauffeur sortait du véhicule et ouvrait immédiatement ma porte.

–Madame. Dit-il en hochant la tête avec un sourire sournois.

–Connard. Chuchotais-je.

–Connasse. Fit-il de même.

Il venait de me faire couiner en me tapotant rapidement les fesses. Je souriais à son geste coquin qui manquait de me faire éclater de rire. Je repris cependant rapidement mes esprits, mon fiancé était de l'autre côté de la voiture. Une honte me prit d'un coup, qu'est-ce que j'étais entrain de faire ?

Je marchais alors directement vers le jet sans me retourner et y montais rapidement. Il fallait qu'Edwards sorte de ma tête.

Point de vue de Klaus Edwards.

L'avion venait de décoler, j'espérais de tout coeur que ce que je venais de faire leur avait changé les idées. J'avais comme un vide dans la poitrine, je regardais l'avion s'en aller assis sur le capot de la voiture.

Reviens-moi putain Samantha.

Soudain, comme si l'homme tout là haut venait d'entendre mes prières, l'avion fit demi tour rapidement alors qu'un sourire s'installait sur mon visage. Je prenais mon téléphone et envoyais un message à Bob.

ENVOYÉ:
Mission accomplie.

J'étais remplie de joie, tout existé, j'avais finalement encore toutes mes chances.

Après avoir stationné et stabilisé l'avion. La porte s'ouvrit et je voyais Samantha y sortir en trombe, énervée. J'étais pratiquement sûr qu'elle m'avait tué une centaine de fois dans sa tête. Son regard envers moi reflètait son état d'esprit à mon égard.

Je lui faisais alors mon plus beau sourire en lui ouvrant la portière. Son fiancé n'était pas loin derrière elle et portait les valises que je prenais rapidement pour les replacer dans le coffre.

–Comprends moi chérie, je ne veux pas les décevoir.

Elle ne répondait pas, elle était vraiment énervée et continuait à me fixer à travers le rétroviseur. Je sentais que mon heure était proche et que je ne perdais rien pour attendre.

HeartBreaker (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant