Chapitre 13

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-Maman, lèves toi s'il te plaît. Dis-je en pleurant.

Elle était allongée par terre près de la porte d'entrée, toute pâle et fiévreuse, son éternelle bouteille de rhum à la main. Je n'avais pas assez de force pour la déplacer, j'allais donc chercher des oreillers, une couverture et un chiffon mouillé. J'avais vu dans un film qu'il fallait mettre ce dernier sur le front du malade, ça pouvait baisser sa fière, j'espérais juste que ce n'était pas du pipeau.

Je restais assis là durant des heures à la surveiller. J'étais inquiet et en même temps affamé. Ça devait sûrement faire deux jours que je n'avais rien avalé.

Encore une gorgée de ma énième bouteille de bière, putain ce que c'était bon. Il y avait énormément de bruit mais je ne faisais attention qu'à l'alcool. Certains mauvais souvenirs remontaient à la surface et je tentais de les ramener là où ils étaient enfouis dans un coin de ma tête.

Eva allait tout gâcher, je sentais déjà mon visage défiguré. C'était évident que mes chances avec Samantha étaient maintenant minimes, jamais elle ne voudra être avec l'ex d'une de ses meilleures amies. Cette Eva pouvait bien aller se faire foutre.

Je souriais bêtement pour je ne sais quelle raison, sûrement parce que même défiguré je serai toujours aussi irrésistible. Et oui, l'irrésistibilité on l'a ou on l'a pas, c'est comme ça.

Oh, en parlant du loup, voilà Samantha. Enfin, du loup, plutôt de la proie, ici le prédateur c'était moi. Elle me vit immédiatement alors que je l'évitais du regard. Elle s'empressa se diriger vers moi et de s'installer à un mètre de mon siège. Le bar était plein et comme par hasard, la seule place libre était celle à côté de moi au moment où elle arrivait. Si ce n'était pas un signe ça, dites moi ce que c'était.

-Pourquoi tu m'évites depuis deux jours ?

Je ne répondais pas car en effet, je l'évitais. Je le faisais même très bien.

-Une bière s'il vous plaît.

Je levais les yeux au ciel, elle détestait la bière.

-Plutôt quelque chose adapté à son âge, un jus d'orange fera très bien l'affaire.

Le barman souriait à ma blague plutôt reussie puisque mademoiselle Berking roulait les yeux et manquait de s'énerver.

-Fais-moi un de tes cocktails les plus forts, on verra si un jus d'orange est plus adapté à mon âge.

Je souriais, elle allait finir complètement soûle au bout de deux verres et je serai obligé de la ramener. J'avais la flemme, il fallait que je me barre avant que la situation dégénère.

-Ce n'est vraiment pas que tu m'ennuie, bon, j'avoue que tu m'ennuie, mais je dois y aller, je suis fatigué, il faut que je dorme.

Je me levais alors tout en finissant ma bière. Elle posait alors sa main sur mon bras tout en me regardant, me suppliant de rester avec ses yeux. Son regard était parfait, il me faisait me sentir magnifiquement bien lorsqu'il se posait sur moi.

Je décidais de m'asseoir à nouveau après quelques secondes de débat mental.

-Dis-moi pourquoi est-ce que tu m'évites.

-Je ne t'évite pas, tu inventes des choses.

Evidemment que je mentais.

-Tu ne me regardes pas, tu ne fais pas de remarque désagréable et tu sors de la pièce à chaque fois que j'y entre. C'est à cause d'Eva ?

Ce nom me fait frissonner.

-Ça n'a rien à voir avec Eva, arrêtes de parler d'elle. Et puis, depuis quand mon regard t'intéresses ?

Elle buvait la moitié de son verre en un coup sec, putain cette fille était tarée. Elle cherchait elle-même une réponse à ma question.

-Doucement, tu vas regretter demain sinon.

-Je m'en fiche, de toute façon je ne serai plus là.

-Comment ça ?

-Je pars à Las Vegas, je vais me marier.

Quoi ? Non, ça ne pouvait pas être possible. Pas demain, elle ne devait pas se marier avec lui, jamais.

-Oh.

Je ne savais quoi dire, j'étais surpris et en même temps triste. Il fallait pourtant que je reste neutre, ce qui était quelque chose de vraiment difficile. Elle scrutait mon visage, à la recherche du moindre sentiment, elle n'en trouvera pas.

Elle buvait alors l'autre moitié de son cocktail et en redemandait immédiatement un autre.

Trouves quelque chose Klaus, il ne faut pas qu'elle s'en aille demain.

-Tu es stréssée.

-Non, tu crois ?

-Tu vas vomir dans l'avion, tellement qu'il ne voudra plus se marier avec toi.

Bon, j'avoue que je pouvais trouver mieux, mais c'était la première chose qui m'était venue en tête.

-Trop tard.

Elle disait ça juste avant de boire la moitié de son nouveau verre, elle était complètement dingue.

-Arrêtes !

Je disais ça en lui enlevant le verre de la bouche. Je posais ce dernier sur le bar et m'en allais rapidement, je n'avais pas envie de m'énerver. On pouvait dire que je courais tellement j'allais vite, je me dirigeais immédiatement vers l'ascenseur.

Ma mauvaise humeur était au rendez-vous, je ne savais pas quoi faire. De plus, une sorte de boule s'était formée dans mon ventre, je n'avais pas envie qu'elle se marie. Non seulement pour la mission, mais aussi parce que je ressentais le besoin d'être près d'elle. Elle ne pouvait pas appartenir concrètement à un homme, non pas qu'il n'était pas riche et beau, bien au contraire, il n'était juste pas fait pour elle. C'était égoïste de ma part, mais je voulais qu'elle soit à moi et pas à lui.

J'arrivais après une éternité à l'étage 24. Je me dirigeais vers la chambre et y entrais. Seule un lampe près de la table était allumée, tout le reste était noir. Samantha était assise sur une des chaises, un verre à la main.

-Comment est-ce que t'es arrivée avant moi ?

-Il y'a deux ascenseurs je te rappelle.

Elle souriait, mais bien-sûr qu'il y'avait un deuxième ascenseur. Je ne comprenais pas son comportement, je ne savais pas qu'elle pouvait boire de cette façon là.

-Je ne sais pas ce qui m'arrive.

Elle manquait d'éclater en sanglots.

-Tu n'as pas le deoit de m'ignorer de cette façon. Reprit-elle.

Une larme coulait sur sa joue, mon plan avait marché. La voir comme ça me fit du mal, je ne savais pas l'expliquer.

Je me levais et m'approchais d'elle, elle fit de même avant de tituber. Je la pris dans mes bras, sans pouvoir me contrôler. J'en avais marre de cacher ce que je ressentais. Ça n'avait rien à voir avec des sentiments, en tout cas je l'espérais. Tout ça c'était de la compassion à son égard.

Je la serrais contre moi elle et ça ne la dérangeait pas dutout, bien au contraire, elle me serrait comme si sa vie en dépendait elle aussi. Je me sentais bien, comme si plus rien n'existait autour. Elle se retira un peu avant de me regarder dans les yeux quand...

HeartBreaker (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant