Surprise : Je t'aime ! [Terminée]

Chapitre 11

Quelques minutes se sont écoulées depuis qu'Andy et Lise ont quitté la pièce. A présent, les murs ont entamés une valse effrénée autour de moi et visiblement le sol a décidé de monter et descendre aléatoirement. Boum. Boum. Toujours cette même bataille dans mon thorax. Je sens que je vais vaciller d'une seconde à l'autre. Boum. Boum. Pourquoi mon cœur frappe-t-il si fort dans ma poitrine ?

- A votre tour, j'entends une voix autoritaire prononcer.

Je ne sais par quelle force je réussis à me lever mais je suis en ce moment même sur la scène, prête à tomber à la renverse.

- Eh princesse, ça va ?

Je connais cette voix. Je connais bien cette voix.

- Respire, tu es toute pâle !

Je n'arrive à décrypter que des bribes de phrases mettre des noms sur ses visages qui me font face est pour moi mission impossible. J'inspire et expire calmement comme m'indique la présence rassurante en face de moi mais celle-ci s'éclipse, me laissant seule à moi-même sur le vaste parquet.

- Tiens, prends ça.

On me fait boire une eau fortement sucrée et je reprends vite mes esprits. Je me sens de plus en plus honteuse.

- Tu fais encore de l'hypoglycémie à ce que je vois, me murmure Theo à l'oreille.

Je sursaute à cette proximité déconcertante. Comment se fait-il qu'il m'entoure de ses bras ? Je me retire de son étreinte avec stupeur et légèrement sonnée.

- Visiblement tu n'es pas en état Kiara, nous reprendrons demain à 15 heures, finit par céder John.

J'acquiesce à contre cœur et m'éclipse rapidement, sans me retourner. Je ne veux pas affronter le regard abattu de Theo. Je sais qu'il a été adorable avec moi, je sais qu'il a montré énormément d'attention envers moi mais j'ai besoin d'être seule.

Tous les New-Yorkais courent à deux cent à l'heure dans cette ville qui soudainement me semble immense. Comment est-ce possible de se sentir seul dans une ville si peuplée ? J'ai beau me persuader que je suis bien entourée, ce n'est jamais suffisant. Je ne me suis jamais sentie si seule que depuis que je suis partie. Si, une seule fois, et je m'étais jurée de ne jamais ressentir à nouveau ce sentiment de solitude.

Je rentre rapidement chez moi et tente de déterminer quelle attitude adopter envers Theo. Une part de moi a terriblement envie de lui pardonner et céder à son insolence mais une autre est rongée par des souvenirs trop douloureux. Mais le passé n'est-il pas révolu ? Ne faut-il pas pardonner ? Lorsque j'arrive dans ma chambre, je cherche dans mes anciennes affaires mon vieil album photo concocté par ma mère avant son départ. Mes souvenirs heureux auprès de Theo sont-ils plus nombreux que tous ceux en rapport avec son départ ? Une photo de moi lors de mon premier bal de promo capte immédiatement mon attention.

Toutes deux en face de mon grand miroir, ma mère et moi regardions le

Après un travail de deux bonnes heures, sur ma tenue, ma coiffure et mon maquillage, ma mère avait insisté pour prendre une photo. Tout de mon apparence avait été calculé, tout était parfait. C'était mon premier bal de promo, et avec Theo ! Il aurait pu y aller avec n'importe quelle fille mais c'est moi qu'il a choisi. Etait-ce une preuve d'amour ou cela confirmait-t-il seulement qu'il tenait beaucoup à moi ?

Durant toute mon adolescence à ses côtés je n'ai fait que l'idolâtrer et espérer qu'il me regarde autrement que comme une sœur.

Ma mère montrait une profonde fierté envers moi et lorsque j'ai enfin été seule je ne pouvais contenir ma hâte. Que penserait-il de ma tenue ? Serais-je à son goût ou préfèrerait-il encore une fois toutes ces filles superficielles avec lesquelles il est sorti ? La pensée de le voir m'appeler « princesse » toute la soirée me ravissait. Même si c'était le surnom qu'il m'adressait tous les jours, ce jour-là les circonstances étaient totalement différentes.

Pour la première fois de ma vie j'étais stressée à l'idée de le voir. La peur me rongeait le ventre et mon cœur battait à toute allure. Comment ce bal allait-il se passer ?

Soudain je me mis à regarder l'horloge. Il avait déjà dix minutes de retard. Je commençais à tourner en rond autour de la pièce sans réellement m'inquiéter. Après tout il n'avait jamais été d'une nature ponctuelle, et ce encore aujourd'hui.

Trois quarts d'heure de retard. Trois quarts d'heure que j'avais passé à tourner en rond. Trois quarts d'heure que j'avais passé à imaginer le scénario de la soirée. Serions-nous élus roi et reine de ce bal ?

Une heure et demie. Cela faisait une heure que j'attendais et je me décidai à prendre mon téléphone fixe et appeler chez lui, mais personne ne répondait. Je suis finalement sortie dehors sous les cordes qui tombaient. Je n'avais désormais plus rien à faire de ma coiffure fichue, de même pour le maquillage et la tenue. Tout ce qui comptait à présent était de le retrouver. Il lui était forcément arrivé quelque chose. Je le savais, je le sentais. Je sentais que quelque chose clochait.

Je soupire. J'étais tellement naïve... Pourquoi est-ce que je ne me remémore pas tout ces souvenirs lorsqu'il est à mes côtés ? Pourquoi est-ce que je manque chaque fois de céder ?