Et la roue tourne, pour moi comme pour eux,
Tous ceux que j'ai laissé seuls, malheureux.
Tous ceux et celles que j'ai quittés, abandonnés,
Triste ou pas, faisant de ma scolarité une nécessité.Car mon combat n'est pas arrivé comme ça,
Je pense à toi, Driss, je pense à toi, Noa,
Je pense à tous les autres que je ne nommerai pas ;
Pour faire place nette, il faut couper dans le tas.Ces gens bien, ces gens désormais anciens,
Ces gens que j'ai balayé du revers de la main,
Que j'ai fait souffrir, à qui j'ai plus ou moins menti,
Cachant ma faiblesse par faiblesse d'esprit !Des amis, des connaissances, et même une copine,
Dont je retrouve des photos comme autant d'épines.Car tu ne peut pas rire quand tu dois réviser,
Tu ne peut pas draguer quand tu dois trimmer,
J'ai tout laissé en plan, j'ai tout abandonné,
Et dans leurs cœurs, mon souvenir s'est fané.Mais la roue tourne aussi pour eux,
Ils n'ont pas arrêté de vivre, j'en suis heureux ;
Quand je suis parti, quand je me suis enfui,
Ils ont continué, sans moi aux côtés de leurs vies.Elle s'est trouvé un copain,
Lui s'est trouvé un emploi.
Elle, on se reparlera "demain",
Lui, on est quasiment en froid.Parce que tout n'est pas beau dans ma réussite,
Tout n'est pas noble dans cette grande poursuite,
Mes anciennes responsabilités, je les ai fuies,
Et autant de belles promesses se sont taries.Mais ils ont continué seuls. J'ai compris
Qu'ils ne m'attendaient pas pour vivre leurs vies.
Je les ai abandonnés, ces anciennes connaissances,
Ces anciens sourires qui me regardent avec distance.Comme nos chemins se sont séparés,
Par ma main, nos liens ont été déchirés,
Je ne représente plus rien pour ces personnes,
Et c'est le glas de la solitude, pour moi, qui sonne.Je me sens si coupable, si coupable,
De ce silence-radio de tous les diables,
Et mon cœur saigne, douloureusement se serre,
Quand je vous vois grandir, mes anciens frères !Thibault Desbordes.
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Blitzkrieg
ŞiirTroisième pas dans l'écriture, aussi lourd que grand. avril 2016 - juin 2016 - Dans le silence d'une chambre où s'annonce l'écriture, D'un certain recueil où sonnent les ratures.