Chapitre 14

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On annonçait aux nouvelles du soir que sur le corps de la fille, il était écrit : "Parce qu'on ne t'a pas eu, Camille."

Je n'en croyais pas mes yeux. Ils l'avaient fait. Ils avaient violé, battu et tué cette pauvre fille. Je devais les dénoncé. C'est vrai que j'aurais dû le faire le lendemain de mon agression, mais j'étais trop sous le choc. Et j'avais si peur de les recroiser, demain, à l'école.

Nathan : Est-ce que c'est ton...agresseur?
Moi : Mes...agresseurs. J'en suis convaincue.
Ivy : Ils étaient plusieurs?????
Moi : Nathan, on doit absolument allé au poste de police. J'avais pas la force de les dénoncer à cause de leurs menaces. Mais, ce qu'ils ont fait, ça me pue au nez.

21h29

Nous sommes en route pour aller chercher Ivy. Avant de partir, j'ai expliqué à mes parents la situation et ils ont acceptés de nous laisser y aller, sans problème. Donc, mon frère a annulé sa soirée avec sa blonde (qui était folle de rage, soit dite en passant) et on va directement au poste de police après avoir embarqué ma meilleure amie. J'ai essayé de contacter Alex, mais ce dernier ne me répond pas, alors j'ai appeler Théo.

Moi : Salut!
Lui : Salut, ça va?
Moi : ....Pas vraiment.
Lui : Qu'est-ce qu'il y a? Ta voix est toute tremblante!
Moi : Oui. Je sais. En fait, je m'en vais dénoncer mes agresseurs. Je tenait à te le dire. Je sais que j'aurais dû aller le dire à la police le soir même de mon agression, mais j'étais trop sous le choc.
Lui : Attend, TES agresseurs?
Moi : Oui.....Ils étaient trois.
Lui : Mais, qu'est-ce qui te pousse à aller le dire, là, maintenant?
Moi : Eh bien, j'ai peur. Ils sont à mon école. Et ils viennent de tué une fille de mon école, ce soir. Je ne veux pas les revoir.
Lui : OK. Je comprend.
Moi : ...
Lui : Rappelle-moi dès que tu as des nouvelles. Je dois aller voir ma mère, elle est vraiment malade.
Moi : D'accord. Je...te texte tantôt. Bye.
Lui : Bye, je t'aime, Cam.

Et voilà. Et il m'aime. Et il me l'a dit. Et je souris. Et je fond. Et je capote. Et est-ce que je l'aime aussi? Bien sûr que si je l'aime. Je l'aime depuis le tout début. Et je n'en reviens pas. Et il me l'a dit. Et il l'a vraiment dit. Et on arrive chez Ivy. Et elle entre dans la voiture. Et elle me demande pourquoi je souris comme une idiote quand je m'en vais dénoncer mes agresseurs. Et je lui explique. Et elle crie. Et elle a l'air presque plus heureuse que moi. Et malheuresement, c'est impossible. Et malgré ma jubilation intérieur, je redeviens stone, après le cri d'Ivy.

21h52

Nous venons d'entrer dans le poste. Directement devant la porte, il y a un officier, plutôt vieux, à son bureau. Il a les cheveux blancs et il a une moustache abondante de la même couleur que ses cheveux. Il a l'air plutôt surpris. Il nous demande la raison pour laquelle nous sommes ici, ce soir. Je lui explique la situation et il a soudain une grande illumination. Apparemment, c'est lui et Ivy qui m'aurait retrouvés dans la ruelle. Et c'est aussi lui qui a retrouvé Fanny Chamberlant, la jeune victime de ce soir.

Lui : Donc, tu me dis que tu connais l'agresseur, plutôt bien?
Moi : Plutôt bien, c'est un bien grand mot. Je sais seulement qu'ils vont à mon école.
Lui : Minute, papillon! Tu es en train de me dire qu'ils étaient plusieurs?
Moi : Trois. Ils étaient trois.
Lui : Ah ben tabarnak!

Il me demande les prénoms et noms. Je répond que je connais seulement leur prénoms ; P-L, pour Pier-Louis, Isaac et Vincent. Malgré que je ne connais pas leur noms, je peux très très très bien les identifier. Il me montre des photos, pour savoir leurs autres informations et je les pointe, tous les trois. Ils sont cuits.

23h34

Cela fait presque une heure trente que l'on attend les policiers. Ils sont allés les cherchés. Je suis assise sur, soyons franc, un banc terriblement inconfortable. Nat, tanné d'être assit, a décidé de faire les cents pas dans le hall et Ivy est partie. Sa mère est venue la chercher. Parce qu'elle a de l'école demain et il commence à se faire tard. C'est vrai. Mes parents m'ont justement appeler pour me demander de rentrer à la maison le plus tôt possible, pour la même raison que la mère d'Ivy. École demain. Aucune envie. Ah, j'ai aussi texter Théo. J'aimerais qu'il m'entoure de ses bras, en ce moment. Bref, je lui est expliqué ce qui s'est passé depuis notre arrivé au poste.

23h47

Les policiers viennent de revenir. Je commence, inconsciemment, à trembler comme une feuille. Nathan l'a remarqué et viens me prendre dans ses bras. Sécurité. Me sens bien.

Quelques secondes après l'arrivée des policiers, trois autres arrivent avec les trois adolescents. Leurs visages. Ils ont l'air mauvais. Et méchant. Terrible. Rempli de haine. J'en ressens aussi, de la haine. En fait, je ressens un tas de choses, en ce moment même. De la colère, du mépris, de la peur, de la haine, de la joie, de la fierté, de la supériorité, mais surtout de la haine. De la haine pur. Ils me regardent droit dans les yeux et je soutient chacun d'entre eux. Je me sens forte. Je sens que j'ai pu mettre un grain de justice dans la mort de Fanny. Elle n'avait que 14 ans. 14 ANS! Je suis maintenant folle de rage.

Moi : VOUS ÊTES DES MONSTRES! VOUS FAITES PITIÉ, VOUS FAITES HONTE!

Je leur crache dessus, et je viens pour leur sauter dessus, mais mon frère me retient très fort. Je suis tellement sur l'adrénaline, je dois me calmer.

Un policier : Mlle. Nous vous demanderons d'aller vous reposez; nous allons les garder ici. Nous allons vous appelez demain pour revenir. Nous allons les interroger jusqu'à votre retour.
Moi : D'accord.
Nat : Allez, viens p'tite soeur.
Moi : ...

Au moment où je tourne les talons pour quitter et partir chez moi, Vincent me lance :

Lui : P'tite pute, t'es morte. Dès que je le peux, je te jure que je te fais passer un mauvais quart d'heure.

Pleine de rage, je me retourne à une vitesse folle et je viens pour lui arracher le visage, mais le policier qui le tient le frappe et le met par terre.

Policier : Tu fermés ta yeule, toé. C'tu assez clair à ton goût, mon criss?
Vincent : (en chuchotant) Ouais.

Et je pars. Satisfaite, mais tout de même stupidement effrayée par ces dernières paroles.

00h11

Nous sommes arrivés depuis 7 minutes. Je suis dans mon lit, complément vidé de tout émotion. Je pleure, épuisée et tellement triste. Pourquoi une jeune fille de 14 ans? Pourquoi elle n'a pas pu s'en sortir, comme moi?

Sur ces pensées, je réussis presque à m'endormir, quand soudain, mon téléphone se met à sonner.

CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant