État de crise

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Quand Albus rouvrit les yeux, il lui sembla qu'il s'était passé quelques instants, malgré le soleil qui commençait à percer par les fenêtres. Un coup d'œil lui suffit pour voir que tous ses camarades étaient partis hormis Scorpius. Celui-ci était en train de jouer avec Ario, qui gambadait joyeusement sur son épaule. 
Les deux amis se saluèrent et le lémurien retourna se poser sur le baldaquin du lit d'Albus qu'il venait de quitter. Ils sortirent ensemble de la Salle Commune, n'ayant pas trouvé Amanda, et se dirigèrent vers la Grande Salle où avait lieu le petit déjeuner. Scorpius raconta pendant le trajet le moment où son père avait assomé sa grand mère en voulant lui donner son cadeau, et Albus répliqua par l'anecdote de l'attaque du cadeau d'Hagrid, le Volume des Plantes Effroyables, qui avait manqué d'arracher le bras de Neville.
Les deux camarades atteignirent enfin la Grande Salle et virent Amanda, à la table des Gryffondors, en pleine discussion avec Henry Brotchet.


- Salut, vous ! lança la jeune fille tandis qu'ils s'installaient sur des sièges rouge et or qui venaient d'apparaître. Bien dormi ? Inari a dit que je n'avais pas arrêté de ronfler.


Elle rit et reporta son attention sur ses œufs brouillés sans attendre la réponse des garçons.

Le premier cours était celui de botanique, et les élèves pensaient enfin retrouver un rythme d'étude ordinaire, mais ce n'était pas le cas. Neville arriva aux serres avec un quart d'heure de retard, essoufflé, sans tablier et sans gants. Il dû aller chercher en courant ses affaires pendant que les Serdaigles et les Gryffondors s'installaient aux tables en bavardant.
 Le professeur revint quelques instants plus tard, livide. Il paraissait préoccupé, oubliait le nom des élèves.


- Vous allez bien, professeur ? demanda Rose d'une petite voix en regardant Neville réparer le pot qu'il venait de casser.


- Oui-oui, très bien ! dit-il en souriant nerveusement. Bon alors, ouvrez vos livres page 43... Oui, comment décoller les ventouses de la Recrissante... Munissez vous de scalpels...


Le reste du cours fut centré sur la manière de récolter des ventouses sans les dechiqueter. Malgré le fait que le professeur de botanique eut l'air calmé, Albus le surprit plusieurs fois à jeter à jeter des coups d'œil inquiets vers le château.


- Ça se voit qu'il était pas tranquille, dit Scorpius alors qu'ils en reparlaient après le cours de Binns. Il a pas prit ses médicaments ou quoi ?


Il rit sous l'oeil noir d'Albus.

Finalement, ils n'eurent pas cours de Sortilège car le directeur était cloîtré dans son bureau et refusait de descendre pour "cause urgente", leur avait expliqué un Slughorn très pressé. Ils allèrent donc dans le parc pour se prelasser devant le lac. Quand Albus, Amanda, Scorpius, Hortense, Johnny et Henry s'approchèrent du rivage, ils virent qu'un groupe s'était déjà installé.


- James ! Fred ! s'écria Albus en les rejoignant.


Les deux garçons s'amusaient à poursuivre les filles de leur année respective au bord du lac. Quand il vit son petit frère, James arrêta sa course et vint le saluer.


- Gabrielle était absente, expliqua James en reprenant son souffle. La métamorphose a été annulée. Et les 4e année n'ont pas eu Vector.


En l'écoutant, Albus s'assit sur l'herbe et sentit la rosée lui caresser les mains tandis qu'il regardait à l'horizon. Le ciel était clair et nuageux, et l'air frais. Le garçon avait envie de s'allonger et de plonger son regard dans l'infini céleste.
 Amanda l'imita et s'étendit sur l'herbe en baillant longuement, alors que Scorpius s'appuyait contre un arbre en "zyeutant" les amis de Fred et James d'un air mauvais.


- Qu'est ce qu'ils ont tous, aujourd'hui ? dit Fred, assit en tailleur à tortiller des brins d'herbe entre ses doigts. On a eu que Binns à 8h, tous les autres étaient absents.


- 'Sais pas, fit Thomas Corner, un de ses amis. Il a dû se passer quelque chose de grave...


Tout le monde se tourna vers lui.


- Quel genre de chose grave ? avança timidement Hortense.


- Il y a peut-être des mages noirs dans le château ! lança Scorpius avec un petit sourire en coin.


James lui jeta un regard de dégoût et se tourna vers les autres :


- À mon avis, Peeves a dû faire une très grosse bêtise et ça retient l'attention des professeurs, dit il sagement. Personne ne l'a vu ce matin.


Les élèves aquiescèrent, leur curiosité retombée. Il était vrai que depuis la rentrée, personne n'avait croisé la route de l'Esprit Frappeur.


Pourtant, la rumeur que Poudlard était menacé commença à s'installer entre les murs de l'école. La plupart des professeurs ne faisaient pas cours, et les autres paraissaient inquiets, préoccupés. L'après-midi, des 1ères années n'ayant plus de cours eurent tout le loisir de se reposer dans le parc.


Le soir, alors qu'ils se rendaient dans la Grande Salle pour diner, Albus et Scorpius surprirent la discussion du professeur Diggle et de Gabrielle Delacour, dissimulés dans une salle de classe :


- Ils sont là pour nous protéger ! minauda le professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Moi, je serai rassuré quand ils seront là.


- Allons, Dedalus ! objecta Gabrielle. Nous savons tous que Peeves est le coupable. Ces rustres vont inutilement interrompre nos cours, déjà bien limités.


- Mmh...
Les deux garçons se dépêchèrent de quitter le couloir et se précipitèrent dans le grand hall. Ils s'interrogèrent du regard et franchirent la porte qui menait à la Grande Salle.

Tous les professeurs étaient là, même ceux qui avaient annulé leur cours. Diggle et Delacour les avaient déjà rejoints, de même que la plupart des élèves. 
Albus et Scorpius s'assirent des deux côtés d'Amanda et lui racontèrent ce qu'ils avaient entendu. Mais avant que la jeune fille n'ai eut le temps de leur répondre, le directeur, Filius Flitwick, quitta sa place et monta sur le grand tabouret qui le faisait surplomber tous les élèves.


- Hum Hum -sa voix amplifiée résonna contre les murs de la Grande Salle

- Chers élèves, comme vous avez pu vous en douter, un évènement inattendu... S'est produit dans l'enceinte du château. Je ne peux vous en dévoiler la nature pour votre propre sécurité, mais sachez que l'école accueillera dès demain les représentants du bureau Ministériel des Aurors.


Une clameur s'éleva parmi les enfants, stupéfaits et impressionnés. Les Aurors ? Les élites de la Sorcellerie, qui viendraient à Poudlard ? Albus repenssa aussitôt à la discussion qu'il avait surprise un peu plus tôt dans la soirée. Tout s'expliquait !


- Il est normal que vous ne compreniez pas leur présence. Aussi, je vais laisser la parole à l'un des leurs pour vous éclaircir la lanterne. Mr Harry Potter, je vous prie.

Albus sentit son cœur se glacer tandis que ses camarades poussaient des exclamations : Le grand Harry Potter ? Celui-Qui-A-Survécu, ici ?
 En effet, un homme se détacha du mur, caché dans l'obscurité, et rejoignit Flitwick. Les cheveux noirs en épis, les lunettes rondes, la robe foncée des Aurors, et surtout sa cicatrice en forme d'éclair, son identité ne faisait aucun doute.
 Harry Potter s'approcha du pupitre et parla d'une voix grave, assurée :


- Bonsoir à tous. Je suis le directeur du Bureau des Aurors et mon équipe sera affrétée ici dès demain midi. Votre école est en train de traverser une crise, et il se pourrai qu'elle soit en danger. Mais ne vous inquiétez pas -il balaya la salle du regard et ses yeux se posèrent sur James, puis Albus-. Nous serons là pour vous protéger le temps que les choses se calment. Nous disposerons des hommes à l'extérieur et dans l'enceinte du château. Vos cours seront surveillés, le couvre-feu sera fixé à 21h. Au delà, tout le monde doit se trouver dans sa salle commune ou son dortoir. Aucune exception. Pour davantage d'informations, vous pouvez vous rendre à l'infirmerie, qui sera aménagée pour mes collègues. Vous retrouverez Mme Pomfresh dans l'ancienne salle de classe d'arithmomancie.


Son discours terminé, Harry alla rejoindre la table des professeurs sous les applaudissements des élèves, tandis qu'Albus se tassait sur son fauteuil. Il sentait le regard de Scorpius et des autres Gryffondors sur sa nuque.

Harry Potter Deuxième CycleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant