Vent de Liberté

Chapitre 17

Pdv Arthur

Je ressors de l'eau, emportant dans mes bras Roomie qui commence à légèrement trembler de froid. Je la dépose sur le sable froid, et je l'entoure de mon manteau pour qu'elle n'attrape pas un rhume. Elle me regarde avec des yeux brillants, le nez rouge, la bouche tremblante, mais un sourire accroché aux lèvres. La lune fait ressortir ses yeux bleus, je m'approche d'elle pour l'entourer de mes bras, "Tu vas attraper froid torse nu... Même si ça me dérange pas", elle rigole de plus en plus fort. Elle se stoppe instantanément, et s'installe entre nous un défit de regard, le premier qui détourne le regard perd. Elle essaye de me faire regarder ailleurs mais je ne flanche pas, jusqu'à ce qu'elle s'approche près, très près de moi, je regarde alors ses lèvres, prêt à l'embrasser. "T'as perdu !" elle se lève et commence à courir en rond sur la plage, comme une petite fille qui aurait gagné un lot. Je la poursuis, comme si j'étais un monstre, les bras en avant, et faisant des cris d'Ogre. Je l'attrape enfin, je l'entoure de part et d'autre de mes bras, son souffle est saccadé après avoir couru. Je regarde ses lèvres, ses yeux qui commencent à briller à cause des larmes, ses lèvres, sa joue qui se trempe, ses lèvres.

Pdv Roomie

Il m'enlace de ses bras, qui me réchauffent et me réconfortent. Mon souffle n'est pas régulier parce que j'ai couru, comme une enfant, mais ça fais du bien de rire, et de ne pas se sentir adulte parfois. J'ai été adulte trop vite. Ma mère étant partie quand j'avais 10 ans, et mon père commençant à boire et être violent, j'ai dû prendre beaucoup de décisions, autant pour moi que pour mon père. J'étais sa femme, une femme adulte avec un corps d'enfant, une femme adulte brisée par la perte d'un parent, cette personne sensée vous guidez, vous guidez pour réussir à s'en sortir. Je lâche une petite larme qui ruisselle le long de ma joue. Arthur se penche en avant et m'embrasse. Il relève la tête, me regarde, passe une main rassurante dans mes cheveux, "ça va aller je te le promets, ne pleure pas je t'en pris", et il reprend son étreinte.
De retour à la maison je me couche après avoir souhaité "bonne nuit" à Arthur. Pendant que je m'endors, beaucoup trop de questions me viennent en tête, auxquelles je n'ai pas de réponses. Est-ce que Arthur s'intéresse réellement à moi ? Mon père changera-t-il un jour ? Est-ce que j'arriverai à accomplir les rêves de ma mère ? Pourquoi je pense à Isaac, qui lui ne pense pas à moi ? Sur ces questions sans réponses, mes yeux se ferment lentement, et je m'endors doucement.

Pdv Isaac

Ça fais 3 jours que je suis en "couple" avec Carla. Elle me plaisait et me plaît encore beaucoup mais j'ai une sensation étrange quand je suis avec elle. Je me sens comme... Un enfant à qui on donnerait tout ce qu'il veut. Il n'y a plus cette étincelle de jeu, le jeu de drague qu'il y avait entre nous. Dans le lit, mes yeux se ferment peu à peu, j'enlace Carla qui est avec moi, ma mère a accepter qu'elle dorme à la maison. Quand mes yeux se ferment totalement, l'image de Roomie apparaît, pourquoi elle ? Cette fille qui détruit ma vie ? Je m'inquiète pour elle, ça fait 3 jours que on a pas de nouvelles d'elle avec ma mère. Tant pis.

Pdv Roomie

Le lendemain une odeur de croissants chauds me réveille. Je me redresse dans mon lit, adossant mon dos au mur, je m'étire et baille en frottant mes yeux encore embués par la fatigue. En arrivant dans le salon, un mot m'attends sur la table du petit-déjeuner, je me rends alors compte que en 4 jours, je n'ai pas vu Arthur une seule fois pour le petit-déjeuner. Je prends le mot et le lis "Je suis vraiment désolé, je suis allé chercher quelque chose à mon boulot de très important ! Je passe te prendre pour le déjeuner, on pourrait faire quelque chose, si tu as besoin de te balader pour ton cadeau par exemple. Bonne matinée ❤". Je souris et mon coeur s'accélère légèrement à la vue de ce petit coeur rouge. Je prends mon petit-déjeuner tranquillement sur la terrasse de la maison, pour profiter du soleil, qui réchauffe ma peau. Après avoir débarrassé, je m'empars de la 8 ème lettre et la lis avec empressement "Ma chérie j'espère que tu profites bien de l'Espagne et que Arthur est un gentil garçon - je souris en repensant à hier - bon que te faire faire aujourd'hui... Oui je sais ! Vas chercher chez un marchand de clés que tu trouveras peut-être, une minuscule clé rouge. Bonne chance, que le sort soit avec toi ma princesse d'Azur".