La Guerre des Clans : Le Miroir Brisé

C H A P I T R E IV

Poussière de Nacre arrivait difficilement à en vouloir à sa fille, elle avait bien tenté de la punir, mais la garder à l'intérieur de la pouponnière devenait un supplice pour elle-même, Petite Écume ne cessait de miaulait et de s'agitait, elle était même allée jusqu'à escalader les murs de la tanière. La chatte avait fini par céder tout en assurant que Petite Écume devrait être rentrée dans une heure, mais cela faisait deux bonnes heures que celle-ci était sortie sans que sa mère ne lui fasse de reproche.

Petite Écume tournait en rond dans le camp, demandant à tous les chats qu'elle croisait si elle pouvait les aider, chacun lui rétorquait qu'elle n'était pas encore apprenti, même les anciens n'avait pas accepté qu'elle change leurs litières.

Résignée la jeune chatte comptait retourner à la pouponnière pour se morfondre de n'être nommée apprentie que dans une lune.

C'est alors que la chatte fut prise de douleur. Petite Écume s'effondra au sol, prise de violents mots de tête, la chatte ferma ses yeux tant la lumière du soleil l'éblouissait. Une foule de chat accouru, elle sentie Pelage Laiteux l'assenait de questions :

- Petite Écume ça va ? Qu'est que tu as ? Petite Écume, répond nous !

Mais la chatte était incapable de parler des milliers de sons se confondaient dans sa tête, des hurlements, des bruits d'écoulements d'eau, un cri strident d'aigle puis des vautours.

Poussière de Nacre se rua vers sa fille paniquée, criant dans tout les sens d'appeler Fleur de Mousse.

Petite Écume ouvrit les yeux, regarda autour d'elle et découvrit une mare de sang au centre de la clairière, la chatte chercha sa provenance, elle baissa ses yeux sur son flanc dont jaillissait d'une profonde entaille le liquide rouge. De panique la chatte crut perdre connaissance, elle entendait au loin les cris de Nuage de Fougère qui assurait que Fleur de Mousse était partie ramasser des plantes et qu'elle ne rentrerait pas tout de suite.

L'apprenti guérisseur s'approcha de la chatte, lui demanda de se réveiller, elle sentit un coup de patte dans son museau et ouvrit les yeux par réflexe, Nuage de Fougère en profita pour lui ouvrir la bouche et lui faire avaler des graines de pavots, Petite Écume se calma et jeta un coup d'œil a son flanc puis à la clairière : aucune trace ni de blessure ni de sang.

Petite Écume se releva sonnée.

- Reste assise, lui conseilla Nuage de Fougère, je me demandes ce qui t'es arrivé, dit-il pour lui même. Peut être de l'asthme ou de la tachycardie... Je vais voir ce que je peux te donner en attendant de voir ce que tu as.

L'apprenti guérisseur partit en direction de l'antre de Fleur de Mousse.

"Petite Écume, tu n'as pas compris le message ! Il n'y a que toi qui puisse savoir ce qui va lui arriver."

Encore cette voix ! Petite Écume se releva et s'élança à la suite de Nuage de Fougère, elle priait intérieurement pour se tromper.

- Nuage de Fougère ! hurla t-elle.

Le chat se retourna sans avoir le temps d'éviter l'aigle qui s'élançait droit sur lui.

L'aigle le faucha, l'élevant dans les airs, Nuage de Fougère donna des coups de griffes approximatifs l'un d'eux toucha l'aigle en plein thorax. Sous le choc celui ci relâcha sa proie.

L'apprenti retomba au sol dans un bruit sourd, la poussière se souleva sous son poids, enfermant sa carcasse dans un épais nuage. Alors que l'aigle retombait au sol, Pelage Laiteux s'engouffra dans le nuage pour défendre Nuage de Fougère.

La fumée se dissipa Petite Écume avait du mal à discerner les corps, le premier fut celui de Pelage Laiteux vainqueur de l'aigle, le deuxième fut celui de Nuage de Fougère le crâne fracassé contre le sol, les yeux vides de vie.

Petite Écume voulu s'élançait vers lui mais Poussière de Nacre la retenu et la poussa elle et sœur à la pouponnière.

Durant la nuit, la jeune chatte ne trouva pas le sommeil, s'enfonçant dans sa culpabilité, si seulement elle avait pu l'empêcher, si seulement elle avait pu comprendre sa vision. Jamais elle n'oublierait la tristesse du départ de Nuage de Fougère, jamais elle n'oublierait le bruit fracassant de son corps sans vie s'écrasant contre le sol.