Bad Love

Chapitre 24: L'amour est plus fort à deux.

PDV de Lucas :

Le temps se fige pendant que je guette sa réaction. Son visage passe de blanc à rouge, de rouge à bleu, de bleu à vert avant que quelqu'un comprenne ce qui se passe. Le père de Paul se précipite sur lui et lui tape à grands coups dans le dos.
Mon cerveau se décide ensuite enfin à fonctionner. Je cours aider Stéphane à le sauver. Je l'entoure de mes bras et lui serre l'abdomen. Il recrache enfin sa bouchée, et son visage se colore d'une couleur normale.
Toute la table attend, fébrile, sa réaction. Il respire un grand coup le temps de reprendre contenance. Puis il lâche :

"- Je... Je vais prendre l'air. Excusez mon attitude, je n'ai pas l'habitude de négliger mes invités mais les circonstances ne sont pas habituelles...
Il se perd dans un long discours, la preuve qu'il est perturbé. Mathilda et Stéphane l'interrompent rapidement et se dirigent vers la sortie. Paul suit sa mère en me fixant d'un regard inquiet.
Mais moi, plus rien ne m'atteint. Une bombe pourrait exploser à côté que je ne m'en rendrais pas compte. Je savais. Je m'en doutais pourtant. Je savais qu'il n'allait pas me sauter dans les bras ou être fier de moi. Je savais qu'il n'allait pas sourire et prendre ça à la légère. Je savais qu'il n'allait pas me faire un câlin et me promettre qu'il m'aimerait toujours. Et pourtant... J'espérais. Mais l'espoir fait mal. Mon père est déjà parti depuis un moment quand je réalise que ma mère est en train de me prendre dans ses bras. Je la repousse gentiment et la rassure d'un piteux sourire. Pourquoi suis je aussi surpris ? Aussi déçu ? Je repense aux paroles de Paul. Je ne supporterai pas qu'il m'ignore, qu'il décide de ne plus jamais m'adresser la parole. On s'entend super bien et je ne compte pas passer toute ma vie à ignorer mon propre père. Mon Papa.

PDV de Paul :
Mon Lucas... J'avais peur que ça se passe comme ça. Je l'avais prévenu pourtant. Mais malgré ça, il s'est autorisé à espérer. Et l'espoir fait mal. J'aurais tellement voulu rester, lui montrer que j'étais là... Mais c'est entre lui et son père, ma mere me l'a déjà expliqué.

J'espère en tout cas que son père n'est pas aussi borné que le mien. Qu'il ne souffrira pas autant que moi.

Et puis, il est tellement plus proche que son père que moi je l'étais... Si son père réagit comme le mien, il sera complètement brisé. Et c'est la dernière chose que je voudrais.

PDV de Lucas :
Je m'arrête devant la porte de sa chambre, là où il s'est réfugié. Je m'apprête à toquer quand les cris de ma mère me stoppe:
- Pourquoi est ce que tu es obligé d'en faire tout un plat hein ? Et son bonheur t'en fait quoi ?

J'hésite à m'en aller, mais après tout cette conversation me concerne. Et j'ai bien envie d'entendre la réponse de Papa.

- Mais tu ne comprends pas ! Ce n'est pas lui ! C'est ce Paul là, qui l'entraîne dans ses histoires ! Et puis il est perdu : il est père et Zelda est toujours portée disparu. Il ne sait pas ce qu'il fait, tout simplement.

- Mais pourquoi ne veux tu pas admettre que ton fils est gay bordel !

- Arrête de dire ça !

- Quoi ? Tu veux nier maintenant. Tu imagines le courage qu'il a du avoir pour te l'avouer enfin ? En sachant que tu réagirais comme ça, tel un imbecile ?

- MON FILS N'EST PAS UNE SALETÉ TARLOUZE MERDE !

Ses paroles m'atteignent droit au coeur, comme un poignard qu'on enfoncerai sans pitié. Je m'écroule sur la porte mal fermée, qui s'ouvre sous mon poids. Mes parents écarquillent les yeux, ma mère fusille Papa du regard. Et moi... Pour moi rester debout est déjà incroyable. Je réussis à fermer tant bien que mal cette foutue porte toujours abattu.

Tel un zombie, je me dirige vers ma chambre. Ma main cherche mon portable dans mon bordel, le trouve finalement et cherche frénétiquement le prénom de Paul dans mes contacts. J'appuie sur la touche appeler tout en enfilant des chaussures et une veste. Je passe par la fenêtre pendant que ça sonne. Lorsqu'il le répond enfin, je suis déjà dans ma rue marchant au hasard sans véritable but.

- Allo ? Lucas tout va bien ?

Juste sa voix m'apaise. Je réussis enfin à respirer calmement.

- Non. Je... Je sais pas... Oui... Pas du tout...

- Hey calme toi. Ça va aller, d'accord ? Qu'est ce qui se passe ?

- Papa.

Je lâche ce mot, tel un déchet. Plein de ressentiment, de tristesse et de colère.

- Oh. Je vois. T'es chez toi là ? Tu veux que je vienne ?

Je souris. Toujours prêt à aider celui là. Tout les jours, il me rappelle pourquoi je l'aime. Alors oui, je suis peut être une saleté de tarlouze, mais j'aime en être une avec Paul.

- Tu pourrais venir oui s'il te plait. Mais pas à l'intérieur. Je suis quelque part sur la route aux alentours de la maison.

- J'arrive tout de suite.

- Merci. Et Paul ?

- Oui ?

- Je t'aime.

Il ne répond pas tout de suite. J'imagine son sourire, lui savourant mes mots, les caressant avant de me les rendre encore plus beaux qu'avant :

- Je t'aime aussi Lucas.

J'ai beau aller mieux maintenant que je sais mon prince charmant arrive, je sais bien qu'un jour ou l'autre je devrais me confronter à mon père et à ses paroles. Je n'arrive pas à les mettre dans un coin pour les oublier. Elles reviennent sans relâche, comme une musique de fond, une mélodie qu'on a dans la tête et dont on arrive pas à se débarrasser.

Un klaxon me tire de mes pensées. Paul. Je lui raconte tout en long et en large, bien qu'il n'y ait pas grand chose à expliquer. Mon père me déteste mais n'a pas envie de se l'avouer et donc il nie le fait que je sois gay.

- On s'en fout de ça Lucas ok ? Je te vois venir, bientôt tu vas recommencer à avoir honte de ce que tu es vraiment. Ça lui passera, il comprendra. Il y a que les imbéciles qui changent pas d'avis de toute façon.

- Alors fais moi plaisir. Sois un imbecile.

- Hein ? Quoi ? Pourquoi ?

- Ne change jamais d'avis et aime moi toujours.

Il plante son regard dans le mien et m'affirme avec le plus grand sérieux :

- Promis. Je serai toujours un imbecile.

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Chapitre fini, on espère que cela vous a plu.
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On essaye d'être assez régulières sur la publication des chapitres.
Chapitre écrit par Carla.
~Carla et Eloïse~ 💞