PARTIE 19

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Tout au long de la soirée, je souris, je parle avec éloquence, je ne montre aucun défaut, aucun point faible, bref je parais à leurs yeux parfaite.
Yasser nous avait laissé seules dans le salon.

Hasna : sinon Anissa, tu fais des études de quoi ?

Anissa : je fais du droit international.

Myriam : ah bon ? J'aime trop ça ! J'ai une amie qui compte faire ça l'année prochaine aussi In Sha Allah. Et tu fais quoi comme modules ?

Anissa : je fais essentiellement du droit, de l'économie et de la gestion.

Myriam : c'est hella !

Anissa : merci ma belle.

Nour : m'ouais c'est pas mal.

Hasna : t'as pas une tête à faire ça.

Moi : c'est à dire ? Je lui demande sur un ton "attention à ce que tu vas dire".

Hasna : bah t'as plus une tête de caissière ou conseillaire dans une boutique de papiers peint.

Anissa : ah c'est la première fois qu'on me le dit. D'habitude, on me dit que je ferais bien présentatrice télé. Lui dis-je d'un sourire hypocrite.

Mais cette Hasna est exactement comme sa mère. Elle s'est bien tût jusqu'à maintenant mais je trouve qu'elle ouvre un peu trop sa bouche pour rien.
Tata Fouzia quant à elle, a émis un petit rire moqueur.

Anissa : et vous ?

Nour : alors moi je fais des études en psychologie.

Myriam : je passe mon bac ES cette année

Moi : ah Ma Sha Allah c'est bien.

Je vois que tata Fouzia et Hasna ne répondent pas à ma question. J'en déduis donc qu'elle n'ont rien à me dire concernant leur vie professionnelle.

Moi : et vous ? Dis-je en le tournant vers Tata Fouzia et Hasna.

Hasna : bah je compte faire des études pour ouvrir mon propre commerce.

Moi : tu compte ? Tu n'as toujours pas fait d'études ? Dis je d'un air choqué pour la rendre mal à l'aise.

Tata Fouzia : c'est pour des raisons personnelles.

Moi : pas la peine de répondre aussi sèchement, je n'ai fait que de poser une question.

Tata Fouzia : une question déplacée.

Moi : pour vous dire vrai, cela me choque. Malgré le milieu défavorisé dans lequel j'ai vécu, mes parents ont toujours veillé à ce que nous soyons excellents dans notre parcours scolaire.

Tata Fouzia : tu insinue quoi ? Dit-elle en retenant sa colère.

Moi : je n'insinue rien. Ce n'est pas de ma faute si tu pense à des choses que je n'ai pas dite.

Tata Fouzia : on remarque facilement les enfants de cités. Voilà comment ils parlent à leurs aînés.

Moi : excuse moi si je t'ai offensé ou manqué de respect tata mais dans NOS cités comme tu dis, on apprend aux aînés à respecter les plus jeunes et aux plus jeunes à respecter les anciens. Ça marche dans les deux sens sinon rien n'est possible. Je comprends maintenant pourquoi les enfants de milieux aisés sont si insolents et si méchants. Ils font semblant d'être bien éduqués mais au fond ils sont juste mal élevés.

Tata Fouzia : tu fais une très grosse erreur là dessus ma chère.

Moi : la vérité blesse. Je préfère vivre en voyant la réalité comme elle est que de vivre dans une réalité mensongère.

Je me lève, débarrasse et vais dans la cuisine pour laver la vaisselle.

Myriam : t'as du culot quand même.

Moi : elle en a aussi.

Myriam : elle n'est pas habitué à ce que les gens lui tiennent tête.

Moi : c'est pour ça qu'elle se croit tout permise.

Myriam : tu l'as énervé.

Moi : j'en ai conscience.

Myriam : mais au final je suis fière de toi.

Je pose ce que j'ai dans les mains et me retorne vers elle.

Moi : tu n'es pas de son côté ?

Myriam : je suis là où la raison règne.

Moi : Je t'aime bien Mimi Ma Sha Allah.

Myriam : haha, merci.

[...]

La cuisine rangée, je vais dans la chambre.

Yasser : t'as pas honte ?

Moi : je te retourne la question.

Yasser : je sais même pas pourquoi je te pose cette quetion. La réponse est flagrante, bien sûr que tu n'as pas honte.

Moi : critique pas.

Yasser : ma tante c'est comme ma mère. Tu la froisse pas, compris ?

Moi : oh je vois que madame est venu se plaindre. Et elle est venu te voir toi, mais je pense qu'elle s'est trompé de personne parce que à ce que je sache tu n'es ni mon père ni mon frère ni mon cousin.

Yasser : non mais ton mari.

Moi : exact. Un mari que je n'aime pas, limite que je déteste. Tu n'es rien à mes yeux et tu ne compteras jamais pour moi. Fais pas d'amalgame stp. Dans ma tête t'es juste mon colocataire. Tout ce que je fais jusqu'à maintenant c'est uniquement pour Dieu et aussi pour rendre fière mes parents. Commence pas à croire que c'est pour tes crottes de nez que je fais tout ça.

Yasser : Anissa, je vais t'en mettre une.

Moi : bah azy, si tu veux. Tu m'as tellement manqué de respect jusqu'à maintenant que c'est pas ça qui m'étonnera venant de ta part.

Yasser : je plaisante pas avec toi Anissa ! D'où tu me parle comme ça ? D'où tu parle comme ça à ma tante ? T'as cru c'était ta mère ou quoi !

Moi : tu fais une très grosse gaffe là. Jamais je n'oserai parler comme ça à ma mère donc corrige toi stp.

Yasser : je me retiens pour ce soir. Je ne veux pas que tu te présente demain au monde avec des bleus partout.

Moi : t'as des couilles quand même ! Mais oublis pas, c'est moi qui te fais des cocards pas toi. Dis je d'un sourire sournois.

Je me mets sous la couette. Je prends son coussin et le jette sur le tapis au pied du lit.

Moi : tu sais quoi ? Dors là, ça m'évitera de commettre un crime cette nuit. Je dis ça pour ton bien.

Je le sens bouillir, il se retient. Je m'endors paisiblement de mon côté. Mec, me prends pas pour ta bouffonne. J'vais pas faire la sainte nitouche mais je suis la fille à mon père et la soeur à mes frères. Personne me touche, que celui qui a des couilles qu'il vienne, il fera moins le malin par la suite quand il sera devant ma famille.

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Anissa : Mon Mariage Forcé, Ma Vie A Changé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant