Je reste figée devant mon écran. La honte !
Yasser : c'est bon tu peux l'avouer maintenant. C'est pas grave, tu sais ?
Moi : laisse moi. C'est un malentendu.
Yasser : avec toi, tout est un malentendu.
Moi : mais- me coupa-t-il.
Yasser : j'ai faim princesse.
Moi : oui je me mets en cuisine.
Je vais en cuisine et prépare le dîner.
[...]
Le sommeil ne vient pas. Je reste là, à regarder la pièce plongée dans le noir. Yasser est direct allé au pays des dreams. Je ne sais pas pourquoi mais j'angoisse. Je ne me sens pas bien du tout. J'ai comme un mauvais pressentiment. Je me tourne et retourne, l'angoisse m'envahit. Je sens un bras m'entourait la taille.
Yasser : qu'est ce qu'il y a ?
Moi : je sais pas, je suis mal.
Yasser : ferme les yeux. Ça passera. Chuchota-t-il.
[...]
Le lendemain en sortant des cours je reçois un message de Yasser : "ne m'attends pas, je rentrerai un peu plus tard que d'habitude". Cela tombe bien car moi aussi je dois passer chez une personne avant de rentrer. Cette personne est nulle autre que Khlati Dalila. Je prends le bus et pars à son hôpital. Je me trouve devant la chambre. J'entends des voix provenant de l'intérieur, j'hésite donc de frapper et entrer de peur de déranger. Mais avec plus d'attention, la voix qui accompagne celle de Khalti est celle de Yasser. Alors son message faisait référence à aller visiter sa mère. S'il ne me l'a pas précisé dans le message c'est qu'il souhaite se retrouver seule avec sa madré. Je tourne alors les talons les laissant ainsi avoir un moment à eux. D'ailleurs, je sens que Yasser en a grandement besoin, un moment où seuls sa mère et lui partagent.
Je reprends le bus en direction de la maison quand le numéro de Khali Said s'affiche. Je décroche.Moi : as selem aleykom Khali.
Khali Said : selem benti, rejoins-nous de suite à l'hôpital de Dalila.
Je raccroche aussitôt et descends du bus, pour rebrousser chemin. Je sentais sa voix perturbée par une multitude de sentiments et émotions. Comme du chagrin, de la tristesse, mais aussi du stress. J'espère que rien de grave n'est arrivé à Khalti Dalila.
Je monte dans la chambre, et il y avait deux médecins et une infirmière à ses côtés. Allongée comme à son habitude, masque respiratoire sur le visage, elle tenait la main à Yasser qui la serrait fort. Je me fraye un chemin parmi le monde présent dans la pièce.
Moi : Khalti !
Elle me regarde de ses yeux doux. Des yeux qui mêlent tristesse et bonheur. Elle me tend sa main que j'attrape et serre fort dans la mienne. Je ne supporte pas de la voir dans cet état qui marque sa fin. Je n'arrive pas à y croire. Les médecins font non de la tête tristement et s'en vont.
Khalti : Anissa, ma fille, je te souhaite tout le bonheur du monde, une longue et heureuse vie. Je te confie mon fils, il aura besoin de toi, ne le lâche sous aucun prétexte s'il te plaît, je veux partir le coeur léger. Fais en moi la promesse, c'est la dernière faveur que je te demande. Il y a un début et une fin à tout. Me voilà à ma propre fin pour un nouveau début. Je pars rejoindre le Tout Puissant. Je suis si heureuse de t'avoir rencontré mais je suis encore plus heureuse du fait que tu es la femme de mon fils, tu es une fierté pour moi. Reste comme tu es et ne change pour personne.
Je ne supporte pas, je reniffle, pleure, mes larmes coulent, je ne sens plus de force dans mes jambes, je me retrouve genoux à terre, à serrer fort la main de cette femme. Cette femme pure et pieuse, qui n'a jamais perdu foi en son Seigneur malgré les difficultés de la maladie. Cette femme exemplaire qui a toujours su porter un sourire plutôt que des larmes. Cette battante qui a été victime d'un cancer les plus affreux, celui du cerveau.
Khalti Dalila : je ne suis qu'un simple humain parmi tant d'autres, et comme tout le monde j'ai mon propre mektoub. Ma plume a décidé de cesser d'écrire, mon destin avait tracé ainsi mon avenir, la mort est devant moi. Je la sens arriver, étant sur le point de m'emporter, vous laissant derrière moi.
Moi : ne.. ne t'inquiète pas Khalti wAllahi que je ferai de mon mieux et de là où tu seras tu pourras en être fière...
Yasser regardait sa mère sans aucune larme, un regard vide de sens. Il était là, assis, sans bouger ni parler. Khalti disait à sa fille Farah qu'elle a été pour elle, la meilleure des filles. Et faisait le tour des proches tels que Khali Said qui pleurait à chaudes larmes. Les pleurs se faisait entendre.
Khlati Dalila s'arrêta un moment, les yeux levés au ciel, on comprit que c'était bel et bien la fin. Yasser chuchota un "je t'aime" dans son oreille, elle se tourna vers lui et avec le peu de force qu'il lui restait elle enleva son masque respiratoire et lui souffle un "moi aussi mon fils" pour ensuite lever le doigt et prononcer à voix basse la cheheda, laissant sans plus tarder son âme rejoindre le Seul et l'Unique.
Plus personne ne parlait, tous étaient en sanglots à l'exception de Yasser qui se leva et partit je ne sais où. Farah était détruite, la tête sur le lit à sa mère, lui criant tout l'amour qu'elle lui porte. Khali Said ne réalisait toujours pas, il tenait sa main à l'appeler continuellement comme si ces mots étaient nécessaires pour la faire revenir...
[...]
Moi : Yasser ? ...
Personne dans le salon, ni dans la cuisine. Je cherche dans tout l'appartement. Mais pas de Yasser en vue. Je répète son nom à haute voix, espérant avoir une réponse.
Toutes les pièces sont vides. J'essaie d'ouvrir la porte de la salle de bain mais, fermée de l'intérieur, je n'y arrive pas. Je tape sur la porte.
Moi : Yasser ! S'il te plaît réponds moi ! Je t'en supplie, ouvre moi cette porte... Yasser...
Mais aucune réponse. Je n'arrive plus à supporter cette situation. Je tombe à terre en sanglots.
Moi : Yasser je sais que c'est dur, mais s'il te plaît ne reste pas seul. Ouvre moi cette fichue porte. Je suis là aussi... ne m'oublie pas ... !
L'appartement plongé dans le noir, la nuit passe dans cette ambiance lourde et fade. Yasser ne donnant aucun signe de vie et moi, affalée sur le sol, morte de tristesse. Khalti Dalila, tu nous a quitté nous laissant faibles face à ton départ.
La mort t'a emporté,
Mais dans nos coeurs tu vis,
Nul ne peut y échapper,
Telle est la devise.----------------------------
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Anissa : Mon Mariage Forcé, Ma Vie A Changé.
RomantizmA 21 ans, je vois ma vie basculée. Sans même le vouloir, on a tracé mon avenir à ma place. Pourtant, on m'a toujours prévenu, un mariage ce n'est qu'une fois dans la vie. Mon rêve d'enfant s'est brisé en moins de cinq minutes.. "Anissa, tu vas te ma...