Prologue

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Bonjour amis lecteurs,

Voici le début d'une histoire écrite en collaboration avec mon ami Torajio : je préciserai au début de chaque chapitre qui en est l'auteur (celui-ci est de moi).

Ce sera une darkfic, j'espère que le concept vous plaira.

N'hésitez pas à nous laisser votre avis pour nous encourager, nous conseiller, nous faire un petit coucou, ou juste nous envoyer des licornes, de l'amour et des papillons.

Bonne lecture !

Nat'

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Grande Salle de Poudlard, 7h30 du matin. Il règne dans l'air une tension palpable. Malsaine. Une angoisse, une appréhension latente. Des centaines d'élèves se tiennent immobiles, en silence, devant des assiettes en or qu'aucun d'entre eux n'a osé toucher. Ils en auraient été incapables. Pas avant que l'heure fatidique ne soit dépassée.

Il est 7h31 du matin, et tous les visages, tous les regards, sont fixés sur le plafond de ciel étoilé. Car ça y est. Le froissement de centaines de milliers de plumes résonne sur les murs de pierre. Les hiboux sont arrivés. Et avec eux, les dernières nouvelles du monde extérieur. A l'extrême gauche de la salle, à la table des Gryffondors, un regard vert émeraude observe le flot de rapaces se déverser dans la Grande Salle. Chez lui plus que quiconque, la concentration est intense, ininterrompue. La crainte se reflète dans l'abyme noir des prunelles dilatées au maximum. La bile, mêlée d'adrénaline, pulse dans les vaisseaux sanguins. C'est la peur qui suinte de ces iris étincelants.

Le jeune homme qui pose ce regard sur le ciel sombre passe une main moite dans ses cheveux noirs. Soudain, tous ses muscles se tendent, son corps se raidit, ses ongles agrippent le rebord de la table. Il vient de l'apercevoir. Quelques secondes s'écoulent, le temps de dix battements de cœur. Dix battements interminables, où l'angoisse se répand dans ses veines, empoisonne son sang, explose au creux de son ventre.

Un hibou Grand Duc, brun tacheté de noir, atterrit enfin devant lui et tend fièrement une serre munie d'une bourse. Le jeune homme, frénétique, glisse maladroitement une pièce, resserre le cordon, et son regard tombe enfin sur un épais rouleau de feuillets grisâtres. Cette liasse de papier qui retient le souffle de la Grande Salle de Poudlard, tous les matins, à 7h30 précises. La Gazette du Sorcier.

Le silence tombe sur la Grande Salle. Les oiseaux sont partis. Le jeune homme dénoue le lacet qui tient le journal replié sur lui-même. Il est obligé de s'y reprendre à deux fois mais enfin, la fibre cède, et la une du quotidien s'étale sous ses yeux en lettres d'encre délavées.

L'adolescent se fige. Son cœur manque un battement. C'est pire que ce qu'il craignait. Il relève la tête et observe la Grande Salle qui murmure autour de lui. Déjà, des dizaines de silhouettes se lèvent, le dévisagent. Le jeune homme connaît la suite. Il se lève à son tour pour échapper au poids de ces regards craintifs, accusateurs, compatissants, qui le transpercent comme autant d'aiguilles chauffées à blanc.

Ramassant la gazette enroulée sous son bras, Albus Severus Potter enjambe le banc des Gryffondors sans même prendre le temps de déjeuner et quitte la Grande Salle. Il franchit le seuil juste avant que la clameur ne le rattrape, comme un raz-de-marée submergeant la Grande Salle. Avant de gravir les escaliers qui le préserveront pour quelques minutes de l'horreur, il entend les voix des professeurs se mêler à celles des élèves. Ceux qui n'ont pas reçu de journal s'adressent à leurs voisins, les questions se croisent et s'entremêlent, et enfin, dans un cri, comme pour inscrire au fer rouge cette date funèbre dans la chair de l'Histoire, la une de la Gazette du Sorcier retentit aux oreilles du jeune homme :

« Harry Potter a tué le Premier Ministre ! Plus rien ne peut lui résister, il prend le pouvoir ! »

Et il y avait dans cette voix toute la peur, toute la détresse et le désespoir du monde sorcier.

Albus s'arrête sur la première marche de l'escalier. Les forces lui manquent, il se cramponne à la rampe, il ferme les yeux. Dans son esprit, au rythme de son cœur torturé, une seule question, lancinante, le harcèle.

Comment en est-on arrivés là ?

L'HéritierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant