Chapitre de Natalhea.
Bonne lecture !
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Harry n'entend pas la formule s'échapper de ses lèvres. Tout autour de lui n'est que chaos, son esprit est envahi par une sorte de roulement de tonnerre constant, apocalyptique. Il ne distingue que les traits de lumière qui fusent autour de lui, aussi mortels que des lames. L'atmosphère s'est teintée de vert, un vert omniprésent, le même vert que les yeux de l'Elu. Le vert de l'Avada Kadavra.
Harry n'entend pas la formule s'échapper de ses lèvres, encore une fois. De nouveau, il est aveuglé par la lumière. Il ne voit pas le combat qui fait rage, il ne voit pas les corps autour de lui. Il se sent transcendé par ces faisceaux d'une extraordinaire pureté. C'est une étrange couleur, le vert. Couleur de l'émeraude, de l'absinthe, de l'envie, de l'espoir, de l'agonie. Couleur si contradictoire, entre création et destruction, entre vie et mort. Couleur parfaite.
Harry se sent équilibré. Il ne trouve pas d'autres mots. Comme s'il s'était tenu au bord d'un immense précipice depuis des mois, à lutter entre l'immensité du ciel et le gouffre de la Terre, et qu'il avait enfin trouvé sa place.
Harry n'entend pas la formule s'échapper de ses lèvres. Qui aurait cru que tuer était si facile ? Une succession de syllabes dénuées de sens, un regard, une fraction de seconde. Il ne ressent qu'une implacable résolution. Il est déterminé, sa main ne tremble pas. Il regarde ses adversaires dans les yeux avant de les voir mourir. Il décèle en eux une crainte telle qu'il n'en a jamais vue. Une crainte dirigée contre lui. Ces hommes sont terrorisés.
Au milieu du chaos, Harry s'agenouille au chevet du dernier homme qu'il a tué et élève à peine la voix :
- Stop.
Les lumières vertes se retirent aussitôt, retournent se tapir dans les veinures des baguettes. La dizaine d'hommes qui se tient encore debout tente le tout pour le tout, mais les fidèles de l'Elu les immobilisent, les uns après les autres. Harry les fait s'aligner le long du mur où il scrute leur visage un par un.
Ils se trouvent dans une cave obscure, basse de plafond, quelque part sur une petite île en République d'Irlande. Après la réunion impromptue chez Joanna, les choses se sont organisées rapidement. Avec l'aide de toutes les personnes présentes, Harry a dressé une liste des Mangemorts libérés par le Ministère. La colonne de noms qui s'est étirée sous ses yeux lui a donné envie de vomir. Même des ordures comme les frères Lestrange ont été relâchées.
Puis il a commencé par barrer les noms des hommes qui avaient été exécutés au Repère du Diable. Parce qu'il n'y avait pas que Travers, parmi les victimes, Harry avait reconnu Jugson, Macnair, Avery et Nott senior. Il n'y avait plus qu'à procéder par élimination. La personne la plus susceptible de savoir où se trouvait Dolohov était sans aucun doute Thorfinn Rowle. Le Mangemort qui était avec lui dans ce café de Londres où Harry, Ron et Hermione s'étaient réfugiés en catastrophe, après le mariage de Bill et Fleur.
Harry avait donc choisi sa cible. Deux semaines plus tard, il apprenait que Rowle avait quitté l'Angleterre avec une vingtaine d'autres Mangemorts, et qu'ils avaient monté une sorte de marché noir en République d'Irlande, loin du Ministère de la Magie et de ses Aurors. Leur repère était une grande masure abandonnée, ancienne forteresse qui se dressait sur un promontoire rocheux. C'est à cet instant qu'Harry avait pris conscience de la puissance dont il était désormais investi. De la puissance de son réseau. Tous ces hommes et ces femmes qu'il n'avait jamais vus auparavant avaient mobilisé leurs forces pour remettre la main sur Rowle. Et ils étaient capables de retrouver n'importe qui.
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L'Héritier
FanfictionNietzsche a dit un jour : "Que celui qui combat les monstres prenne garde dans sa guerre à ne pas devenir un monstre lui-même. A force de plonger trop longtemps votre regard dans l'abyme, c'est l'abyme qui entre en vous". Si seulement Harry avait su...