Chapitre de Natalhea. Bonne lecture !
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Domicile d'Ethan Yale, un peu plus de deux mois après la mort de Ginny, James et Lily.
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Assis à la table d'Ethan, Harry dessine des motifs imaginaires entre les lignes du bois. Son visage continue de lui sourire sur la Gazette du matin.
La destruction du Repère du Diable a fait la une des journaux. D'après ce qu'il a pu lire, certains journalistes ont même assailli la maison de Ron et Hermione dans l'espoir d'interviewer Albus. Cette seule idée que de pareils vautours tournent autour de son fils le faisait bouillir de rage. Pour Albus, la situation devait être suffisamment difficile comme ça.
Harry espère simplement qu'il comprend. Il avait dû trouver sa lettre à Gringotts, à présent. Albus doit comprendre que tout cela, il le fait pour lui.
Oui, il comprend, forcément.
Harry entend le bruit d'une chaise que l'on tire en face de lui, interrompant instantanément ses pensées. Ethan s'assoit, cet air impénétrable toujours plaqué sur son visage, et se met à le fixer jusqu'à ce qu'Harry daigne lever les yeux sur lui :
- Ça fait quatre jours depuis l'attentat, dit-il.
- Je sais, oui.
- Et ça fait quatre jours que tu n'es plus sorti de cette maison.
Harry fronce les sourcils. Pourtant, il ne devrait pas être surpris. Après ce qu'ils ont fait ensemble, il est normal qu'Ethan et lui se tutoient.
- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, répond-il aussi en appuyant sur le « tu », je n'ai pas tellement le loisir de me promener ces temps-ci. À moins d'avoir des envies suicidaires, bien sûr...
Ethan garde le silence quelques instants, puis se met à rire. Un gigantesque éclat de rire. Harry le dévisage sans comprendre :
- Bon sang, qu'est-ce qui t'arrive ?
Mais Ethan semble pris d'un irrésistible fou rire. Harry presse une main contre ses yeux, puis, n'y tenant plus, abat son poing sur la table :
- Nom de Dieu, t'es devenu complètement fou ?!
Ethan réprime de son mieux le rire qui secoue ses épaules. Ses yeux demeurent glacés, et le sourire qui étire son visage ressemble plus à un rictus sarcastique qu'à une sincère expression de joie :
- Harry, c'est toi qui ne comprends rien, dit-il de son étrange voix profonde. Tu n'as pas vu ce que toi et moi venons d'accomplir ? Toi, moi, et tous les autres ? Harry, as-tu seulement lu les journaux ?
Le regard de l'Élu se durcit :
- Oui... Ils sont remplis d'accusations, ils sont tous dressés contre moi !
- Non, non, ça ce n'est que la Gazette. Et plus personne n'accorde de crédit à ce que dit la Gazette depuis les idioties qu'elle a déblatérées pendant la Grande Guerre. Harry, si tu pouvais entendre ce qui se dit dans l'Allée des Embrumes... Dans toutes les rues de Londres...
Harry se penche en avant, à deux centimètres du visage d'Ethan :
- Et qu'est-ce qui se dit ? Que je suis un meurtrier ? Un fou, un dégénéré ?
Ethan se fend de nouveau d'un sourire qui ne touche pas ses yeux :
- Non, certainement pas. Avec ses articles à deux noises, la Gazette ne fait que soulever des questions qui n'ont pas échappées au commun des sorciers. Par exemple, qu'est-ce que tous ces Mangemorts faisaient en liberté dans l'Allée des Embrumes ? À deux pas du domicile de nos honnêtes concitoyens, libres de pratiquer leurs activités délictueuses, juste sous le nez du Ministère ? Comment se fait-il qu'aucun Auror n'était là pour les arrêter, ne serait-ce que pour surveiller leurs faits et gestes ? En clair, tout ce que notre attentat a mis en lumière, c'est que le Ministère ne fait rien. Personne ne fait rien. Pire encore, le gouvernement est véreux. Qui au Ministère a pu être capable de libérer un assassin comme Travers ? Et ce au mépris de toutes les victimes qu'il traîne dans son passé meurtrier, au mépris de leurs familles ? Harry, si tu mets la main sur celui qui corrompt le Ministère, tu mets la main sur le meurtrier de ta famille !
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L'Héritier
Hayran KurguNietzsche a dit un jour : "Que celui qui combat les monstres prenne garde dans sa guerre à ne pas devenir un monstre lui-même. A force de plonger trop longtemps votre regard dans l'abyme, c'est l'abyme qui entre en vous". Si seulement Harry avait su...