Chapitre by Natalhea ;D
Bonne lecture !
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pétrifié, Harry n'ose plus faire un seul mouvement. Son cœur martèle sa cage thoracique. Il peut sentir le sang battre contre son cou. Et la peur, l'adrénaline, qui explosent au creux de son ventre. La main de l'inconnu pèse toujours sur son épaule. Elle ne l'enserre pas, mais Harry sent qu'au moindre geste, elle se refermerait sur lui comme les mâchoires d'un requin sur sa proie.
L'inconnu le fixe, avec cet étrange sourire au coin des lèvres. Ni amical, ni menaçant, simplement... moqueur. Comme si cet homme vêtu de noir savait quelque chose, une chose qu'Harry ignore, et qui fend son visage de ce sourire narquois. Mais ce n'est qu'une façade. Ses yeux bleus demeurent froids. Coupants comme de l'acier. Ils ne le regardent pas, non. Ils le transpercent. À cet instant précis, debout au beau milieu de l'Allée des Embrumes, Harry ressent au creux de son âme la sensation d'être empalé au bout d'une lame. Il ne peut pas s'échapper.
L'homme se rapproche imperceptiblement de lui. Il sent la pluie, la poussière et la sueur. Ses cheveux trop longs, emmêlés, tombent en désordre devant ses yeux. Lorsqu'il parle, sa voix rauque n'est qu'un murmure :
- Ce n'est pas très prudent de vous promener ici à visage découvert, Harry Potter...
Le sang d'Harry se glace dans ses veines. Il a l'impression de tomber, que le sol se dérobe sous ses pieds, le précipitant dans l'abyme. Sa tension fait une chute vertigineuse, et il se sent vaciller. Serrant les poings, reprenant ses esprits, il relève sur l'inconnu un regard dur, rempli de défiance :
- Que voulez-vous ?
L'homme regarde autour de lui avant d'ancrer à nouveau ses prunelles dans les siennes :
- Pas ici.
Il tire Harry par le bras et l'entraîne dans une sorte de soupirail, un passage obscur qui ne doit pas faire plus d'un mètre de large, où les murs dégoulinant de crasse frottent contre leurs vêtements humides. Contraint de le suivre, Harry sent monter en lui un sournois sentiment de claustrophobie. La lumière disparait au fur et à mesure qu'ils s'enfoncent dans la toile visqueuse de l'Allée des Embrumes. C'est comme si les murs se refermaient sur eux-mêmes, les emprisonnant dans ce labyrinthe d'angoisse où le Mal régnait partout. Harry frissonne. Il se revoie, plus de vingt ans en arrière. La dernière épreuve du Tournoi des Trois Sorciers. Le labyrinthe plongé dans le noir. La peur qui se fraye un chemin, insidieuse, qui prend à la gorge, bloque la respiration. Tous les sens aux aguets. Les créatures, le froid, le silence infernal... Et enfin, Cédric. Le Trophée. Harry ne veut pas penser à ça. Il fixe un point, droit devant lui, et suit l'inconnu dans le dédale de l'Allée. Il n'a pas d'autre choix. Puisque de toute façon, derrière lui, les Embrumes se sont d'ores et déjà refermées.
Ils marchent longtemps, la respiration haletante, la main de l'inconnu emprisonnant le bras d'Harry dans sa poigne. Ils passent par des chemins dérobés, oubliés, dont Harry n'aurait jamais soupçonné l'existence au plein cœur de Londres. L'homme finit par l'attirer dans un corridor si étroit que la roche, de part et d'autre de son corps, comprime sa poitrine. Ils avancent en crabe, leurs vêtements raclant contre la pierre rêche. Enfin, ils émergent à l'air libre, et Harry reconnait l'impasse dans laquelle l'inconnu l'avait traîné à sa sortie du bar. C'est là qu'il vit, et le passage qu'ils viennent d'emprunter n'est ni plus ni moins qu'un mur en chevauchant un autre, dissimulant son secret aux regards indiscrets.
L'homme déverrouille la porte dérobée qui mène à son « antre » et s'efface pour le laisser entrer. Harry fixe le seuil avec méfiance. S'il entre, il n'est pas sûr de pouvoir ressortir...
VOUS LISEZ
L'Héritier
FanficNietzsche a dit un jour : "Que celui qui combat les monstres prenne garde dans sa guerre à ne pas devenir un monstre lui-même. A force de plonger trop longtemps votre regard dans l'abyme, c'est l'abyme qui entre en vous". Si seulement Harry avait su...