AVANT-GOÛT

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as mad as broken


Il était environ six heures du matin. La maison avait enfin retrouvé un silence complet. Je pris la décision de sortir. Délicatement, j'ouvris la porte de ma chambre, enfilai mon sac à dos et descendis les escaliers. Je passai par le salon et y découvris mon équipe.

Elena avait fini par s'endormir épuisée après avoir autant pleuré. Avachie sur le canapé encore humide sous sa joue, elle aurait presque eu l'air calme, alors que dans son esprit, les cauchemars s'enchainaient, c'était certain. De l'autre côté du canapé, était endormi Brice. Il était encore habillé et ne cessait de remuer. Matt et Faith se tenaient enlacés, allongés sur le tapis, endormis, plus calmes que les autres.

Il y avait plusieurs bouteilles d'alcool fort posées sur la table basse, toutes pratiquement vides. Bien évidemment, la nuit avait été alcoolisée. Malheureusement, je n'étais pas en état de boire. De toute façon, j'étais sûre que ça n'aurait été d'aucune aide. Rien ne pouvait m'aider à ce moment là. Rien, ni personne.

Tous n'avaient pas essayé de m'aider. Elena était irrécupérable, mais pas de la même manière que moi. D'abord, elle pleurait beaucoup, alors que mes yeux étaient aussi secs que le sol d'un désert. Elle n'avait plus la force de rien faire, hormis boire et pleurer. De mon côté, j'avais surtout passé la nuit à taper dans punching-ball, au sous-sol, sous les yeux médusés des autres. J'étais épuisée, il me manquait des tas d'heures de sommeil, mais je n'arrivais pas à m'arrêter. En réalité, si je m'arrêtais, je prenais le risque de me mettre à penser. Et je ne voulais pas penser. Je n'voulais pas réfléchir, je voulais qu'on me laisse tranquille.

Faith et Jonathan avaient tenté de me faire boire pour m'endormir, mais je leur avais hurlé que c'était impossible, puisque j'étais enceinte. Après cette révélation choc, que je m'étais enfermée dans ma chambre, j'avais mis la musique à fond et j'avais pris la douche la plus longue de ma vie. Après cela, je m'étais habillée, j'avais envoyé se faire foutre Tony qui tentait de rentrer dans la pièce. Puis je m'étais allongée sur mon lit, fixant le plafond, sans penser et sans dormir, pendant plusieurs heures. Jusqu'à ce que j'en ai vraiment marre et ce que le réveil affiche six heures.

J'avais besoin d'air, besoin de sortir absolument. Il fallait que je m'aère ou je deviendrais folle -si je ne l'étais pas déjà. J'attrapai les clefs de ma voiture et quittai la maison. Les voitures de Jonathan et Tony n'était plus garées dans la cour intérieure, je devinais donc qu'ils étaient partis. Rapidement, je pris le volant de mon Audi et pris la direction du Sud de Los Angeles. Les rues étaient encore désertes et le soleil se levait à peine. Le mois de Mars s'annonçait beau côté météo. Dommage qu'il ne l'avait pas été la veille.

Je trouvais rapidement le quartier que je voulais, quelques bagnoles de luxe étaient garées sur les trottoirs, mais on sentait bien que ça n'était pas des businessmen qui vivaient là. Ou alors, d'un autre type. Je remontais l'une des rues principales et vis ce à quoi je m'attendais. Le portail de la villa était encore ouvert, quelques groupes de jeunes quittaient encore la soirée, éméchés. Je pouvais voir que le jardin était propre, signe que la soirée avait eu lieu à l'intérieur. C'était dingue de se dire qu'ils avaient célébré tandis que je n'avais jamais été aussi détruite. Lui ne s'était jamais senti aussi vivant alors que j'étais morte de l'intérieur. 

Je rabaissai le pare-soleil, et m'observai dans le miroir. J'étais vraiment blanche et cela contrastait pas mal avec mes cernes. Je ne portais aucun maquillage et ça se voyait. Je décoiffai mes cheveux encore plus que ce qu'ils étaient de base et attrapai mon sac à dos. Je coupai le moteur et quittai l'habitacle de la voiture. Je m'avançai et entrai sur le terrain de la villa. Je sentais mon arme coincée dans la ceinture de mon jean, prête à dégainer.

Je croisai encore quelques jeunes qui quittaient la maison et parvins à me faufiler à l'intérieur. Je savais que ce que je faisais était suicidaire. Mais jouer avec la mort, à ce moment-là, avait un côté plaisant. Alors, sans aucune discrétion, je me baladais dans la maison, où trainaient encore des couples ivres-morts jusqu'à ce que j'atteigne une porte qui ouvrait sur le garage que je recherchais. J'allumai les lumières et repérai la caméra dans l'angle.

Je me postai devant et croisai les bras, avant de regarder directement le focus.


- Je te l'ai dit. Je te tuerai. Je n'en aurai jamais fini avec toi. Tu regretteras toute ta vie tes gestes.


Je lâchai presque un sourire puis me retournai et fis face aux voitures de luxe. Il y en avait six, deux BMW, une Porsche, une Ford Mustang et deux Mercedes. Je pris mon sac à dos, l'ouvris et sortis mes instruments. Je refermai mon sac et remis mon sac à dos avant de me diriger vers le beau 4x4 BMW. Je soulevai le capot et repérai rapidement ce qui me faisait de l'oeil. Je n'avais vraiment pas peur de me salir les mains. A ce stade, il me semblait bien que je n'avais plus peur de rien au final. Même la mort ne me semblait pas effrayante. Je n'avais aucune protection et je me jetais dans la gueule du lion.

Rapidement, je coupais la courroie de distribution des moteurs des voitures, sans que personne ne vienne me déranger. J'étais presque déçue. Je remis tout en place pour que personne ne se doute du sabotage puis essuyai mes mains sur les sièges en cuir blanc d'une des voitures. C'était presque enfantin, mais ça me soulageait un peu.

Je l'avais dit. Je l'avais crié et je l'avais juré. Je le tuerai de mes propres mains.

...

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Hidden Light  [feat. J.D.B.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant