Hidden Light [feat. J.D.B.]

CHAPITRE 19 : NAKED SOULS

FLASH BACK 

   
Quelques années auparavant.
   
J'avais 17 ans depuis quelques mois et quitté la maison de mes parents pour m'installer dans le repère de Greg et de ses amis. 

Cependant, je commençais à étouffer, Greg était protecteur et jaloux. Il me mettait beaucoup d'interdits. "Pour ma sécurité", comme il aimait dire. Il était plus âgé et pensait donc avoir l'avantage sur moi. 

C'était sans compter mon caractère qui ne faisait que s'endurcir avec les années. Je prenais en personnalité, et ça ne lui plaisait pas. Les disputes se faisaient beaucoup plus régulières. Surtout depuis que j'avais commencé à me rapprocher d'un de ses coéquipiers, un certain Ryan. Au fond, je n'en avais rien à faire de lui, c'était simplement par plaisir de l'interdit. L'envie de désobéir se faisait déjà ressentir. L'envie de briser les règles et de retrouver une quelconque liberté perdue. 

Greg avait proféré des menaces à ce sujet, mais je ne pensais vraiment pas qu'il était sérieux. Il ne pouvait pas me faire de mal après tout, il m'aimait. Il m'avait rendu heureuse après la souffrance endurée suite au divorce de mes parents. Il avait toujours été là pour moi et pour me protéger. C'était impossible qu'il me fasse du mal. C'était ce dont j'étais convaincue.
 
Jusqu'à cette fameuse soirée. Plein hiver, de la neige partout. Une soirée typique. Comme d'habitude, tous les coéquipiers de Greg étaient là, leurs amis et les amis de leurs amis. Beaucoup de monde, beaucoup d'alcool, beaucoup de drogues, de sexe et de musique. Et comme toujours, Greg se trouvait sur mon dos, m'interdisant de boire ou de fumer. 

Mais ce soir-là, il reçut un appel, une urgence dans ses trafics illégaux. Il quitta les lieux avec Zach, j'étais donc libre pour la première fois depuis des années. La tentation était trop forte. Je décidais d'avaler les shots de vodka les uns derrière les autres, sans me rendre compte de la quantité que j'avalais. Je fumais aussi un de mes premiers joints, sûrement le plus fort de ma vie lorsque cette voix m'appela.
   
- London, Greg n'est pas là. On pourrait s'amuser un peu.
 
Ryan. Il était probablement aussi sobre que moi. Irresponsables que nous étions, je me laissais emporter par ses bras. Nous dansions pendant quelques dizaines de minutes. Je savais que je lui plaisais et savais bouger mon corps pour lui faire de l'effet. Briser les règles n'avait jamais été aussi bon. Ce besoin de liberté devenait obsessionnel.
 
- On monte ?
 
Stupide , j'acceptais sans penser une seconde aux conséquences de mes actes. Ryan me tira à l'étage, m'entrainant vers la chambre que je partageais avec Greg. Une fois à l'intérieur, il me jeta sur le lit, ce qui ne fit que renforcer l'excitation déjà bien présente.
 
- Je vais te faire crier mon nom dans le lit du boss, bébé.
 
Chaque mot qu'il prononçait serait à jamais gravé dans ma mémoire. L'alcool aidant, je finis rapidement en soutien-gorge, et lui, en boxer. Il n'était même pas beau mais il me donnait l'impression de briser mon aliénation permanente. 

Et avant même que nous ne fassions quelque chose, la porte de la chambre fut enfoncée et dégagée à l'autre bout de la pièce. Greg venait d'y entrer. Je n'avais jamais, jamais ressenti un tel sentiment de peur, de panique. Son regard avait croisé le mien et j'avais su que je pouvais dire adieu à la vie dans les minutes qui suivaient.
 
- Fils de pute, cracha Greg en attrapant Ryan.
- Greg, je vais tout t'expliquer, tenta ce dernier.
 
Mais c'était vain. Greg le plaqua contre le mur, le tenant seulement par le cou, l'étranglant littéralement. Choquée, il me fallut quelques secondes avant de me jeter sur lui, pour tenter de l'arrêter.
 
- Arrête, arrête, il n'a rien fait, c'est de ma faute ! Je ne cessais de répéter.
 
De sa main libre, il m'attrapa le bras, me faisant horriblement mal au passage et me balança contre le mur, à l'autre bout de la pièce, ma tête heurta le sol, m'assommant presque. La rage lui donnait une force surhumaine. Lorsque je vis le corps de Ryan tomber mollement au sol, le visage violacé, je poussai un cri d'horreur. Il était mort. Tué. Étranglé. Cette image était marquée à vie dans mon esprit.
 
- A ton tour maintenant.
 
Mon réflexe le plus stupide fut de me lever pour tenter de m'enfuir en courant mais c'était vain.