Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]

Chapitre 16 - Tony le beau gosse des Lutins

Cette semaine je commence à 8h et je finis à 16h. J'espère qu'en arrivant, Tony a déjà déposé Margot et qu'il vienne à 17h45 ce soir. Qu'il croit que je fais le tard encore.

En arrivant, Kelley qui fait le tôt, m'annonce qu'Alyson sera de retour cette semaine. Anouk arrive deux minutes après moi.

J'observe la salle. Pas de Margot. Merde ! Depuis quand je jure moi ?

- Hannaaaaa !

- Bonjour Ophelie. Comment vas tu ma poulette ?

- A va, me répond-t-elle en gazouillant.

Je l'a prend dans mes bras et l'embrasse. Elle commence à me parler dans son langage bébé. Avec des mot hachés et des phrases que je ne comprend pas. Malgré que j'essaye de comprendre. Je l'embrasse sur le front et la redepose.

- Va jouer ma poulette, je lui dis.

Elle court vers une poussette et crie "Bébé" dans toute la section. Bébé. Ce simple mot me fais hérisser les poils. Je fixe Ophelie d'un oeil mauvais. Mais ce n'est pas sa faute. Par chance, la petite ne me voit pas.

Durant toute la matinée d'accueil, je sursaute à chaque sonnette et je prie pour que ce ne soit pas Tony et Margot. Au plus les enfants arrivent, au plus je me prend à espérer qu'il ne viendra pas.

La sonnette retentit vers 9h25. Dernière minute pour apporter son enfant. Il nous en manque deux. Adrien, ma terreur, toujours là à la dernière minute et Margot. Tony n'arriverai jamais à la dernière minute. Kelley ouvre la porte et je me dirige vers celle-ci pour dire à la maman d'Adrien de ne pas enlever les chaussures car je vais dans le jardin ce matin.

Avec un grand sourire je m'adresse à...

- Bonjour !

... Tony. Mince. Il est magnifique ! Bronzé comme à son habitude. En costume et chaussures verni. Coiffé à l'air libre. Un sourire magnifique sur ses lèvres et les yeux qui pétillent.

Mon sourire s'efface instantanément. Et je lâche un :

- Ah ! C'est toi ? Laisse les chaussures à ta fille.

Je lui parle en regardant Margot puis je retourne en section. Comment peut il être aussi beau et aussi arrogant ? Kelley m'interroge du regard. J'ai envie de lui dire mais je ne peux pas. Je dois garder ça pour moi.

À ma pause de midi, j'appellerai Angelica, ma meilleure amie, pour tout lui dire. Je dois la voir d'urgence ! Je dois en parler à quelqu'un.

Tony revient avec Margot dans les bras. La petite fait la difficile. Elle pleure dans les bras de son papa.

- Je crois qu'elle ne veut pas venir. C'est étonnant. Moi, je viendrais tous les jours avec le sourire. Me dit Tony en fixant son regard azur dans le mien.

Nous restons comme ça un instant. Jusqu'à ce que les pleurs de Margot reprennent.

- Se serait mieux que je la prenne et que vous partez.

- Tu me vires déjà Hanna ? Me chuchote t'il quand je lui prend Margot des bras.

- Au revoir, bonne journée, je répond d'un ton sec.

Il me regarde, un sourire irrésistible sur le visage. Puis il tourne le regard vers sa fille qui hurle dans mes bras et tend les bras à son papa. Son visage change et j'y vois à présent de l'inquiétude et de la tristesse. Il se rapproche de nous et embrasse sa fille sur le front.

- Prend soin d'elle, dit-il le coeur lourd.

Puis, il s'éclipse.

J'essaye en vain de calmer Margot mais elle hurle après son père. J'essaye de l'a rassurer mais elle me fait mal au coeur à pleurer.

- Je rêve ou le père allait pleurer ?

- Quoi ?

- Le papa de Margot ?

- Ah... euh... je n'ai pas regardé, désolée.

Tout ce que j'ai vu c'est son regard azur posé sur moi. Kelley me regarde d'un drôle d'air.

La journée se passe bien. Alyson est de retour mais elle est toujours distante envers moi. Elle m'en veut toujours autant. Je l'a nie du mieux que je peux.

Mais vers midi, lors des derniers changes des enfants, elle me lance d'un air malicieux :

- Alors sa roule avec le papa de Margot, on dirait.

Je l'a fusille du regard mais je m'obstine à ne pas entrer dans son jeu. Je continue de changer Adrien qui est arrivé à 9h29 ce matin.

- Il paraît qu'il continue à te tourner autour.

Je lève un sourcil et coule un regard vers elle. Elle est toute droite, les fesses légèrement en arrière dans une jupe courte avec collant noir et chemise au dessus. Son maquillage est parfait comme d'habitude quoi que son rouge à lèvre semble plus flash que d'habitude. Elle me regarde un sourire mauvais au visage.

Je hausse les épaules et finis d'attacher le lange d'Adrien qui suce déjà son pouce et sert son doudou fort contre lui.

- Il faudrait pas qu'Hélène l'apprendre.

Je l'a regarde franchement et je répond :

- Et quoi ? Tu es jalouse ?

Mentalement, je me gifle.

- C'est qu'elle y tiens en plus à son Jules. Ha ha ha ha.

Salop...ette ! Je la regarde emplit de haine mais ne répond pas. Je ne jouerais pas dans son jeu !

Je désinfecte le coussin de change, me lave les mains et je prend Adrien dans mes bras pour le monter à la sieste.

Une fois tous les enfants au lit, je consulte mon téléphone. Deux messages de Tony. Évidemment. Que me veut-il ? [Comment va ma fille ?] Je trouve ce message touchant car sa fille à l'air de compter énormément pour lui. L'autre message par contre : [Quand est ce qu'on se revoit, BÉBÉ ? Car cette semaine impossible de t'embrasser mmh j'en avais tellement envie la tout à l'heure. Tu es si sexy quand tu es de en colère.]

J'ai envie de jeter mon téléphone par terre. Je m'obstine tout de même à le rassurer par rapport à sa fille mais je ne note rien par rapport au second sms.

À midi et demi, je suis en pause et je décide d'appeler ma meilleure amie. Toujours aucune réponse de Tony tant mieux. En voulant quitter mes conversations sms, je remarque quel nom Tony a marqué dans mon téléphone "Tony le beau gosse des Lutins" C'EST QUOI ÇA ? Je ne resiste plus et je lui envoie un sms : [C'est quoi ça le beau gosse des lutins ????] Sa réponse arrive instantanément : [C'est moi !] N'importe quoi.

Je décide de ne plus lui répondre. Je mets mon manteau et je sors du prégardiennat. Mon téléphone vibre et je regarde le nouveau message de Tony : [Je ne suis pas un beau gosse peut être ?] [Tu prends tes rêves pour la réalité ;-)] Je lui répond. Je souris bêtement dans la rue. [Et toi tu rêves de moi, n'est ce pas ?] Mon sourire s'efface. Quel abruti. Je ne lui répond pas. Mais au fond de moi, je sais qu'il a raison. Je ne pense qu'à lui.

J'appelle Angel. Elle répond à la seconde sonnerie :

- Allô ?

- Coucou Angel...

- Comment il s'appelle ?

- Quoi ?

Comment elle sait ? OK c'est ma meilleure amie mais tout de même.

- Le gars avec qui tu étais samedi soir.

- De quel gars tu parles ?

- Arrête de tourner autour du pot Hanna.

- ...

Super réponse ça !

- Une fille ne dit pas à son homme qu'elle est avec des amies alors que ce n'est pas le cas. Seule solution un autre homme. Son nom ?

Parfois, je la déteste. Mais elle me connaît tellement bien.

- Je ne suis pas comme tout le monde.

- OK. Tu l'as connu où ?

- Bon OK. Il s'appelle Tony. C'est un papa dans ma crèche.

- Quoi ???