Chapitre 38 - Week-end dans le noir

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Je décroche d'une voix tremblante.

- Allô ?

- Oui, Hanna ? Je... C'est...

- Ou-oui ?

- C'est si bon d'entendre ta voix.

Je suis tellement désolée mais, moi ça ne me fait rien. J'ai envie de le lui dire mais comment comment ne pas le blesser avec cette phrase ?

- Qu'est ce que tu veux, Michael ?

- Désolé. Je ne sais pas. J'espérais que tout s'arrangerai entre nous.

- Je suis désolée aussi Michael, sache-le. Je t'ai aimé de tout mon coeur mais...

- Mais c'est du passé, termine t-il ma phrase.

- Non ce n'est pas ça, enfin si mais...

- Ne te fatigue pas. J'ai compris. Tu ne m'aimes plus. Mais sache que, moi, je t'aime toujours.

- Je.. oui...

- Ne l'oublie pas.

- Oui.

Il y a un silence. Cette conversation ne mène à rien. C'est lui qui le rompt le silence en premier.

- Tu es là demain à 13h ? Me demande t-il.

- Euh ? Ça dépend pourquoi ? Je dis soudain douteuse de sa réponse.

- Pour récupérer mes dernières affaires. Et pour être sûr que tu ne fais pas d'erreur.

- La vie est une erreur, je répond malgré moi.

- Non ne dis...

- Ok pour demain. Au revoir Michael, je le coupe en raccrochent.

Je suis vraiment navrée de lui faire de la peine mais je ne pense qu'à ma peine à moi. Et à Tony. Énormément à Tony.

***

Ce matin en me reveillant, j'ai décider de passer le week-end chez mes parents. Je pourrai toujours me faire une soirée avec ma mère au lieu qu'avec Angelica. Je me lève tôt et prend la route jusqu'à Nîmes. Sa me prend 3h mais, je fais une pause pour manger et boire quelque chose. Durant, le trajet, j'écoute de la musique à fond. Des chansons triste, des chansons d'amour aux paroles qui me donne envie de pleurer.

Une fois arrivée à Nîmes, je prend les petites routes pour atteindre la maison de mes parents. Ça va sûrement leur faire plaisir de me voir. Ça fait si longtemps.

Mais une fois arrivée, j'ai beau sonner à la porte, personne ne répond. J'appelle ma mère mais elle ne répond pas non plus.

Je décide alors d'aller faire un petit tour. Je fais le tour du quartier et je passe devant chaque endroits où je traînais avant de déménager à la côte d'azur. Mon collège, mon glacier préféré, le cinéma de la ville, la petite pleine de jeux,...

Tout est toujours identique sauf que ce ne sont plus les mêmes personnes que je vois. Ce sont d'autres enfants. La nouvelle génération.

Mon téléphone sonne. C'est maman ! Je décroche à la première sonnerie. Ma mère s'écrit directement :

- Désolée ma chérie ! Je suis pas à la maison, je suis partie en week-end à Spa avec ton père. C'est pour notre anniversaire de mariage. Je viens d'avoir un massage parfait ! Et en plus le masseur était très beau. Tu aurais du voir la tête de ton père.

Ma mère rit doucement. C'est vrai j'avais oublié que c'était demain leur anniversaire de mariage. Je devrais l'appeler plus souvent.

- A Spa ? C'est où ça ? Je demande.

- En Belgique ma chérie. Pourquoi m'as tu appelé ?

Je n'ai pas envie de la déranger plus longtemps.

- Pour rien maman, je vous laisse. Bon anniversaire de mariage.

- Merci ma chérie. Rien de grave j'espère ?

- Oh non t'inquiète. Profite pour moi.

Elle me remercie puis raccroche. Bon, c'est raté pour mon week-end improvisé. Je suis déçue, triste, en colère, malheureuse, pitoyable et je me sens complètement conne.

Je remonte dans ma voiture, passe à la boulangerie du coin et je me prend un sandwich. À l'époque, c'était les meilleurs.

Je mange mon sandwich martino sur un banc près du petit parc. Je regarde les enfants jouer sur le toboggan, sur les balançoires et monter sur la grande toile d'araignée.

Mes pensées divaguent vers Tony et Margot. Je les imagine venir dans ce parc. Je vois Tony pousser Margot sur la balançoire et la petite rire au éclat. Je m'imagine Tony rire aussi. Il regarde sa fille avec amour. C'est toute sa vie, il ferait tout pour elle.

Tout, quitte à m'oublier et continuer sa  vie avec Cynthia ?

Je reprend la route quelque temps après. Cette fois, sans faire d'escale. Je conduit les 3h sans m'arrêter. Je ne m'arrête qu'une fois devant chez moi.

Quelle ne fut pas ma surprise en entrant chez moi, de voir Michael assis sur une chaise.

- Que fais-tu là ? Je demande exaspérée.

- Je t'avais dis que je viendrais à 13h. Tu l'as oublié ?

Oui, je l'avais oublié ! Je vois ses clés posé sur la table et des sacs remplis à ses pieds.

- Bon et ben, j'y vais... dit-il hésitant.

Je le regarde se lever sans un mot. Je fuis son regard insistant. Je sais qu'il attende que je le retienne mais, je ne le ferais pas.

- Tu es sûre de toi, Hanna.

Je hoche la tête.

- Bon très bien.

Il ouvre la porte et avant de fermer la porte il ajoute :

- Au revoir, Hanna. Tu as été mon plus grand bonheur.

La porte se referme derrière lui et je m'effondre contre elle.

***

Ma journée de dimanche est quasi identique à celle de samedi. Mis à part que je ne vais pas voir ma mère. Je reste enfermée chez moi, enroulée dans un plaid à regarder la télévision et manger tout et n'importe quoi. Tout se qui me tombe sous la main. Je fais des siestes aussi puis je remange encore. Je reste en pyjama toute la journée et je traîne les pieds jusqu'au frigo.

Je regarde mon téléphone et fait défiler mes sms avec Tony. Pour la première fois de la journée, je me mets à pleurer. C'était pourtant un record. La pleureuse de service est de retour.

Le restant de la journée, je me tortue l'esprit à savoir si oui ou non j'envoie un sms à Tony. Cela fait plus d'une semaine que je n'ai plus de nouvelle de lui. Je veux savoir ce qui c'est passé.

Mon coeur se brise en me disant qu'il la choisi elle et pas moi. Mais je me dis qu'après tout, il n'a pas à choisir. C'est sa femme, je ne suis qu'une fille de passage.

Je m'en rend compte maintenant. Il n'a fait que s'amuser avec moi. Tout ça n'était qu'un jeu pour lui. Il n'a jamais été question d'amour.

Il a réussi son coup. Il a gagné la partie. Et moi je ne suis pas sortie indemne de cette situation. Je suis tombée amoureuse. Sa aurait dû le faire fuir. Sa l'a presque fait. Je me souviens de son mouvement de recul face à mon aveu stupide.

J'ai quitté l'autre seul homme que j'ai aimé. J'ai blessé cet homme à cause d'un homme sexy au regard d'azur qui m'a ensorcelé puis rejeté.

Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant