Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]

Chapitre 27 - La femme de Tony

Je me sens mal et nauséeuse.

- Ça v,  Madame ? Demande t-elle inquiète.

La femme de Tony s'approche de moi pour me soutenir. Je m'écarte brusquement. Il faut que je me reprenne.

- Désolée ! J'ai oublié de manger ce matin. Ravi de faire votre connaissance. Je suis bien Hanna la puéricultrice de référence de Margot.

- Enchantée.

Elle a retrouvé son sourire aimable mais je vois que c'est hypocrite. Cette femme est une bombe mais une bombe faussement sympathique. Où alors, je l'a déteste déjà car c'est la femme de Tony. LA FEMME !

Je l'emmène vers le vestiaire et lui explique comme ça se passe à la crèche.

Je retourne en section et essaye de respirer. C'est une blague ? Il a une femme ? Enfin, il est toujours marié plutôt ? Je savais qu'il y avait une mère dans l'histoire. Margot ne s'est pas faite toute seule mais, je ne savais pas qu'ils étaient toujours ensemble. ENSEMBLE !

La maman de Margot revient et je l'interroge innocemment :

- C'est la première fois que je vous vois.

- Oui, j'ai un travail qui me prend beaucoup de temps. Tony a plus le temps que moi de déposer la petite.

La façon dont elle dit son prénom amoureusement me rend folle. Je me force à lui sourire.

- Mais aujourd'hui, il était pris. Du coup, je l'a dépose. Je n'ai franchement pas le temps et je ne sais pas pourquoi il m'a fait ce coup là mais bon... Ce sera normalement lui qui viendra l'a chercher. De toute façon, moi, je n'ai pas le temps !

Elle embrasse sa fille et la petite s'obstine à rester accrocher à sa mère. Elle ne veut pas l'a lâcher et se met à pleurer. Je rassure la maman du mieux que je peux vu l'état dans lequel je suis et elle s'en va sans un regard en arrière. C'est moi où j'ai senti qu'elle voulait se débarrasser de sa fille au plus vite ?

Dès que Margot est calmée, j'attrape mon téléphone et envoie un sms à Tony folle de rage : [C'était quoi ça ? Tu as une femme et tu couches avec moi ?! Tu es complètement malade !!]

Je tente de me calmer. La sonnette retentit à nouveau et le défilé d'enfants arrive. L'accueil se passe bien et Jess semble de bonne humeur. Elle a passé un très bon week end qu'elle ne cesse de me raconter.

Au moment de mettre les enfants à la sieste, mon téléphone sonne. Je regarde de qui vient le sms. Je ne m'attend pas à voir ce prénom s'afficher. Ou plutôt ce pseudo qu'il c'est approprié en enregistrant son numéro et que je n'ai jamais pris la peine de changer : "Tony le beau gosse des Lutins".

Je tiens le coup et je ne l'ouvre pas avant d'avoir couché tout mon groupe d'enfant. [Je couchais avec toi.] Voilà sa réponse ! Connard ! Je ne peux m'empêcher de penser. Mon Dieu ! Mais je deviens vulgaire en plus de ça.

Après tout, je le comprend. Sa femme est à tomber. Elle est parfaite. C'est pour ça que Margot est si jolie. J'ai envie de pleurer. Ma relation avec Michael ne m'intéresse plus et Tony a une femme.

Mon gsm se remet à sonner. Je coupe la sonnerie et le met en vibreur. [Et puis, toi aussi tu as quelqu'un dans ta vie.] Que répondre à ça ? Il a raison. Je préfère l'ignorer.

A midi 30, je prend ma pause et je décide d'aller à pied à la plage. Une fois sur place, je me pose sur le sable.

- Hanna ?

Je sursaute en reconnaissant cette voix.

- Qu'est ce que tu fais là, Tony ?

Il y a une pointe de sarcasme dans ma voix.

- Je savais que tu viendrais ici.

- Je ne pense pas.

- D'accord en fait, je t'ai suivis.

Je le fixe du regard et instantanément, j'oublie tout. Mon corps se réchauffe et mon coeur s'apaise. Ce regard bleuté, je ne peux y résister.

Il s'approche de moi et j'espère qu'il va m'embrasser. Il s'assit simplement à côté de moi, à bonne distance.

- Je suis désolé, dit-il.

Je reprend mes esprits. Je suis sensé être en colère contre lui.

- Que veux tu que sa me fasse, je lâche méchamment.

- Hanna...

- Non ! Il n'y a pas de Hanna, dis-je en imitant sa voix désolée. Chacun fait sa vie et on ne se parle plus que professionnellement. C'est ce qui était prévu Tony !

Ma voix monte dans les aiguës. J'ai envie de pleurer mais je refoule mes larmes. Je ne pleurais pas devant lui !

- Je n'y arrive pas.

- À quoi ? Je crie.

- À ne plus penser à toi, hurle t-il à son tour.

Il y a un silence. Aucun de nous ne le brise. Une légère pluie fine s'abat sur nous. Je me lève et frotte le sable sur mes jambes. Les gouttes de pluie me piquent comme plusieurs petites piqûres sur les bras.

Je lève les yeux vers lui. Il est debout, lui aussi, devant moi. Je le regarde dans les yeux et dit :

- Tu es marié, je regrette. Je ne peux pas. Je ne peux plus.

- Tu es aussi avec quelqu'un, Hanna !

Il appuie sur chaque syllabe quand il me dit cette phrase. La pluie tombe un peu plus fort.

- Ce n'est pas pareil.

- En quoi ce n'est pas pareil ?

En effet, en quoi ? Je le regarde une dernière fois puis, tourne les talons et retourne à la crèche. Il ne me suit pas.

***

Ce soir là, avec Michael, nous faisons l'amour. L'amour doucement, légèrement, lentement. Je pense à Tony et pour l'oublier, je décide de prendre les rennes. Je retourne Michael et quand je croise son regard, je croise un regard emplit d'horreur et de choc.

Pour lui enlever sa mine, je l'embrasse passionnément. En évitant, bien sûr, d'y mettre la langue. Michael me repousse légèrement sur le côté. Se retire et s'appuie sur son coude.

- C'était quoi ça, Hanna ?

- Quoi ça ? Dis-je en insistant sur le mot ça.

Il me regarde la tête de côté.

- Ce que tu viens de faire.

- Je voulais essayer de nouvelles choses.

- Tu ne savais pas me prévenir avant ? Tu n'aimes plus la façon dont je te fais... l'amour ? Demande t-il gêné.

- Si si,  mais comme je l'ai dit, je voulais essayer quelque chose de nouveau, je répond. Quelque chose de plus brutal, je lance sans aucune pudeur.

Je regrette aussitôt mes paroles. J'ai manqué une occasion de me taire.

- Brutal ? Hurle t-il horrifié en sortant du lit.

- Oh ça va ! Ne sois pas si choqué Mich et revient te coucher.

Je veux le rattraper mais il se recule et m'évite de justesse. Je le regarde incrédule. Il se lève et va s'enfermer dans la salle de bain.

Je me retourne et enfonce ma tête dans mon oreiller. Je le sers fort contre ma tête et me met à hurler dedans.

Plus tard, dans la nuit, je me réveille et remarque que Michael est revenu dans le lit. C'est une bonne chose. Mais maintenant, je n'arrive plus à me rendormir.

Mes pensées dérivent vers Tony. Encore et toujours vers lui. Il n'y a rien à faire c'est avec lui que j'ai envie d'être dans ce lit. C'est avec lui que j'ai envie de faire l'amour. C'est lui que je veux retrouver tous les soirs dans la cuisine en train de me préparer un repas. C'est lui que je veux embrasser et toucher. C'est avec lui que je veux faire ma vie. Et non avec Michael.

Je m'en rend compte maintenant. Le fait, de me le dire et de l'accepter, me fait aller mieux. J'ai un sourire qui grandi sur mes lèvres mais mon sourire disparaît vite : Tony et moi sa ne marchera jamais. Il est marié !