Chapitre 5 - Les beaux-parents

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C'est le week end ! Je suis heureuse. C'est le moment de décompresser. Je prévois de rester en pyjama tout le week end et de lire toute la journée. Mais Michael a une toute autre idée. Il m'annonce avec un grand sourire qu'on va chez ses parents. Ô joie ! Je n'en ai pas envie. Mais je ne dis rien à Michael. Il est très attaché à sa famille. Je suis fort attachée à ma mère et mon père mais pas autant que lui avec ses parents. J'ai l'impression d'être parfois de trop en leur compagnie.

J'essaie tout de même de me montrer enthousiaste. Sur le chemin en voiture, il m'annonce que son frère et sa femme seront là. Ce sont les deux personnes les plus parfaites qui existent aux yeux de mes beaux parents. Je ne les supporte pas. J'adore mes beaux parents. Enfin, presque. J'apprécie aussi mon beau frère Marc. Mais ce que je ne supporte pas, c'est que Michael est sans cesse rabaissé quand son frère est là. Simplement parce que Monsieur est avocat et Michael n'est rien de plus qu'un pion dans l'édition.
Julie, la femme de Marc est tellement parfaite aussi. J'avoue que je suis jalouse. Elle a de long cheveux blond et lisse. Un corps parfait; de longue jambes, une taille de guêpe, des fesses bien ferme et des seins juste comme il faut. Elle est toujours bien maquillée et bien coiffée. Tous les styles lui vont. Et par dessus tout, elle sait qu'elle est canon et elle en profite. Ah et j'oublie, elle est directrice du service chirurgie dans un hôpital de luxe. Des hôpitaux de luxe sa existe me direz vous ? Apparemment, oui.

En arrivant, je me force à plaquer un sourire sur mon visage. Mes beaux parents, Edward et Marie, nous accueillent avec de grands sourires et des embrassades un peu trop longue à mon goût. Je souris poliment et les sers dans mes bras furtivement.

Une fois à l'intérieur, Marie me dit :

- Tu es resplendissante Anna.

- Merci, dis-je dans un sourire crispé.

- Julie et Marc ne devraient plus tarder, dit Edward.

Je lève les yeux aux ciel. Michael me fusille du regard. Il n'aime pas que je critique sa famille.

- Comment allez vous ? Demande ma belle mère.

- Ça va bien et vous ? Demande aimablement Michael.

Je ne répond rien. Ma réponse est la même que celle de Michael.

- Comment se passe ton travail ?

J'observe Michael. Ça commence déjà ! Mais en fait, elle s'adresse à moi. Je me ressaisi et répond :

- Oh ! Tout va bien. J'ai eu une nouvelle petite fille cette semaine...

Avec un père magnifique. Chut ! J'espère je n'ai pas dis cela à voix haute. Marie hoche la tête et Michael me sourit pour m'encourager à continuer mais Edward me devance et dit tout heureux :

- Ils sont là !

Il court presque jusqu'à la porte d'entrée. Marie essaye d'être moins excitée que lui. Michael se rapproche de moi et vient mettre un bras autour de mes épaules. J'entend les cris de joie à l'entrée.
Ensuite, Madame la parfaite arrive.

- Hanna ma belle, comment vas tu ?

Elle a un sourire hypocrite sur son visage. Elle s'approche de moi et me prend dans ses bras. Je lui tapote le dos.

- Bien et toi.. vous, j'ajoute en voyant Marc entrer.

Tout le monde se dit bonjour. Tout le monde est content. On peut enfin passé à table. L'après midi va être longue. Quand je pense que je pourrais être chez moi, affalée dans mon canapé avec un livre en main.

Le repas se passe plutôt bien. On rigole, on partage. Enfin surtout eux, sur leur enfance. Julie et moi sommes un peu misent à l'écart. Mais Julie sait très bien se mettre en valeur et faire porter toute l'attention sur elle.
Et voilà que Madame la parfaite raconte ses anecdotes d'enfance. Puis le sujet déraille. Évidemment, il faut parler sur le travail de chacun. Heureusement sa n'arrive qu'au moment du dessert.

- Alors Marc, comment vont tes clients ? Toujours le meilleur avocat de la ville ? Demande ma belle mère avec fierté.

Edward hoche la tête pour assurer que lui aussi veut tout savoir. Julie, elle, me regarde bien en face avec un regard qui me dit "ton mec a un boulot médiocre à côté du mien." Je détourne le regard. Je serais prête à lui arracher son sourire. Je n'écoute pas la réponse de mon beau frère et je n'essaie même pas de suivre la conversation.

Malgré moi, mes pensée dérivent vers Tony. Ses yeux océan, son regard intense, sa bouche pulpeuse, son sourire étourdissant. Il est tellement craquant. Que fait il en se moment ? Joue t-il avec sa fille dans le jardin ? Ont ils un jardin ? Sa femme, s'il en a une, était-elle avec eux ? Je me rend compte que je suis dans la lune, en train de penser à un papa de la crèche qui a sûrement une femme qu'il aime. Sans doute, sinon comment Margot serait elle là ? Mais je me prend à espérer que c'est un père célibataire. Je me reconcentre sur la conversation.

Moi aussi, j'ai un homme dans ma vie, que j'aime plus que tout également. Je le regarde un sourire aux lèvres. Lorsque je me rend compte de la tête qu'il fait et de la tournure de la conversation, mon sourire s'évanouit.

- ... tu serais mieux haut placé que d'être dans un bureau mal lavé et qui sent les toilettes ! Dit ma belle mère.

- Mais maman, je t'ai déjà dit que j'adore mon boulot...

- Tu ne peux pas être médecin ou avocat comme ton frère, l'a coupe t-elle. Ou je ne sais pas, monter ta propre boîte ? Ta propre maison édition si sa te tiens à coeur.

- Sa ne m'intér...

- Oui bien sûr Monsieur préfère rester sur un bureau à lire des livres qui lui rapporte que la moitié du salaire de son frère, et encore.

- Maman lâche le, s'écrit son frère.

Waaaow ! Pour une fois que Marc le défend. J'en profite pour me lever en raclant la chaise par terre. Toutes les têtes se tournent vers moi. Je rougis de mon geste deplacé mais ma colère reprend vite le dessus.

- Nous y allons, nous avons encore une longue route à faire. Merci pour le dîner Marie, c'était très bon.

Je me dirige vers le porte manteaux. Michael me court après.

- C'était quoi ça ?

- J'en ai marre que ta famille te traite comme un moins que rien.

Il me regarde et je vois dans son regard qu'il se rend bien compte de cela mais je vois aussi qu'il m'en veut. Je hausse les épaules et me dirige vers la porte. Il reste planté là quelque instant. Moi, je sors.

Sur le chemin de retour, nous nous adressons à peine la parole. C'est la première fois que l'on se dispute vraiment à propos de sa famille. À mi chemin, ni tenant plus, je dis :

- Tu compte encore m'adresser la parole ?

- Qu-quoi ?

- Tu compte me faire la tête encore longtemps ?

- Je ne te fait pas la tête.

- OK.

Silence.

- Je n'ai pas apprécié que tu parle comme ça à ma mère, finit-il par cracher le morceau.

- Je n'apprécie pas comment ta mère te parle.

Re silence.

- Oublions, me dit il en esquivant un sourire.

Ma colère s'envole instantanément. Je lui rend son sourire. Il m'attrape la main et la sert fort. On ne reste jamais fâché longtemps. Mais n'empêche que sa famille le traite pas à sa juste valeur.

- Je t'aime, lui dis-je en toute sincérité.

- Moi aussi.

Tout est rentré dans l'ordre. Enfin presque. Mais je sais qu'il défendra toujours sa mère. Quand je repense à ce dîner, la seule chose à laquelle je pense ce sont mes pensées qui ont déviées vers le papa de Margot. Et plus j'y pense, plus je culpabilise.

Je passe mon dimanche affalé sur mon canapé à lire en pyjama. Se qui me fait du bien. Je finis mon livre dans la soirée.

Le soir avant de m'endormir, je me dis que je suis impatiente de revoir Tony. J'en ai des papillons dans le ventre. Je sais que c'est mal mais je ne peux pas m'en empêcher. Pourtant, il ne s'est jamais rien passé entre nous. Mais quelque chose m'attire en lui.

Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant