Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]

Chapitre 35 - Le pot de glace

- QUUOIIII ??

Cette fois Kelley hurle franchement. Jessica accourt vers nous et Adrien quitte mes bras pour s'enfuir car il a pris peur. Bravo Kelley !

- Est ce que ça va les filles ? Nous demande Jessica en nous regardant à tour de rôle.

- Oui oui, je répond. Kelley craque un peu, dis-je en tentant de sourire.

Mais mon sourire s'évanouit et j'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je me retiens de pleurer.

- C'est finis avec son copain, lâche Kelley.

Je lui lance un regard furieux. Pourquoi a-t-elle dit ça ? Je l'a vois s'excuser du regard. Mais au moins, elle ne dit rien par rapport à Tony.

- Oh ! Je suis désolée Hanna, me dit Jessica en me prenant dans ces bras.

***

Après avoir couchée tous les enfants, je prend ma pause. Il fait près de 24 degré dehors. Je me dirige, sans m'en rendre compte, vers la plage. Cet endroit où j'y ai tellement vu Tony.

Je m'installe à même le sable et j'attends. Peut être qu'il viendra ici me retrouver. J'attends, j'attends. Mais personne n'arrive. Évidemment. Je regarde mon téléphone pour la millième fois aujourd'hui. Toujours aucune nouvelle.

En rentrant au prégardiennat, Anouk m'interpelle :

- Hanna, est ce que ça va ma chérie ?

- Oui, oui.

- Tu es sur ? J'ai appris pour ta séparation avec Michael, me dit t-elle de sa voix douce.

Les nouvelles vont vite.

- Oh ce n'est rien, je réponds.

Et c'est là vérité. Je pensais que cette séparation me ferait plus de mal mais en fait pas du tout. Ce qui me fait vraiment mal c'est de ne pas avoir de nouvelles de Tony.

- Je suis désolée, ma chérie.

Elle me sert affectueusement dans mes bras.

- Je suis sûre que tu trouveras l'homme de tes rêves bientôt.

Oh mais je l'ai trouvé ! Malheureusement, je ne peux pas le lui dire.

Je me prépare vite une tartine et je monte à la de sieste. Je n'ai pas faim mais il faut que je mange. Je n'ai déjà rien mangé ce week-end.

Je m'installe sur un pouf et Kelley me dit :

- Alors y a Damien qui tousse beaucoup, je l'ai surélevé et Alice gémit beaucoup dans son sommeil mais ne se réveille pas.

- D'accord, je répond.

- Ça va toi ? Ajoute-t-elle.

- Bof, mais bon on fait avec.

- Si tu veux on peut en parler ? Commence t-elle.

- Non, va prendre ta pause.

Je sais que je devrais en parler à quelqu'un mais je ne m'en sens pas prête. Elle finit par partir. Alice, elle, se réveille en pleurant. Je me lève et tente de la rassurer. Mais je suis dans le même état qu'elle.

***

En rentrant chez moi, après avoir fais quelques courses, je retrouve ma maison tellement triste et calme. Je dépose mon sac dans le salon et me dirige vers la cuisine. Là, je trouve un petit mot sur une feuille de bloc note.

Hanna, je suis passé chercher le restant de mes affaires. J'ai encore des choses à récupérer. Si ça va pour toi, je viendrais samedi les chercher et je te rendrais les clés de l'appartement par la même occasion. Bonne semaine.

Ses quelques phrases me font un choque. J'ai l'impression de recevoir un coup de poing dans l'estomac. Pourtant, ça ne devrait pas m'affecter. Mais cette façon de parler si sèchement. Me rendre les clés ? Mais c'est notre appartement...

Je me jette sur le pot de glace que je viens d'acheter. Je mange à même le pot avec une cuillère à soupe. Oui, oui une cuillère à soupe !

Je vais me mettre en pyjama, toujours avec ma glace en main. Et ensuite, je m'engouffre dans un plaid et j'allume la télé.

Je finis ma glace et la pose sur la table basse. Je zappe les émissions quotidiennes, les bêtises et les films romantiques. Je tombe sur une série policière qui parle d'un couple tuer par la maîtresse de l'homme mort. Je zappe encore.

Il n'y a rien à la télé. Je finis par l'éteindre et je vais me coucher. On dirait vraiment une déprimée. Il faut que je me ressaisisse.

Je regarde une dernière fois mon téléphone. Aucun message. Je mets mon réveil et m'enroule dans mes couvertures.

***

Il fallait que mardi Alyson soit là. Malheureusement, elle fait le milieu cette semaine. Ce qui veut dire que je suis avec elle tous les matins de cette semaine.

Voyant que je suis mal, elle prend un malin plaisir à me lancer des piques et me provoquer dès qu'Helène à le dos tourné. Je fais de mon mieux pour passer au dessus de ça.

Jessica n'a pas su se retenir, elle a voulu me défendre je le sais mais elle n'a fait qu'aggraver la situation.

- Alyson arrête un peu.

Cette dernière l'a fusille du regard. Jessica a tenu tête et a sorti l'inévitable :

- C'est finis avec son copain. Arrête de l'ennuyer ce n'est pas le bon jour !

Le sourire mauvais d'Alyson a grandi encore un peu plus et elle en a rajouté une couche.

Je bouillonne de colère envers Jessica mais je sais qu'elle voulait bien faire. Elle comprend directement que ce n'était pas une bonne idée.

La peste passe donc la fin de matinée et le début d'après midi à essayer de me faire perdre patience. À me lancer des "Il mérite mieux que toi." "Tu vas pouvoir te taper le papa de Margot sans problème maintenant." "Pourquoi Margot n'est pas là ? Tu devrais le savoir puisque tu lui tourne autour." "Tu couches avec lui ?" Et j'en passe.

Je n'en peux plus ! Jessica n'ose plus rien dire et Kelley remet sans cesse en place Alyson quitte à se prendre des remarques elle aussi. Je ne dis rien mais j'en pense pas moins. Le fait d'entendre parler de Tony me fait un mal de chien. J'en ai au coeur. Et je pense que Kelley l'a compris. Et qu c'est pour cette raison qu'elle me défend depuis se matin.

Je suis heureuse quand il est 15h30 que je puisse enfin partir. Je dis au revoir à tout le monde et au moment de m'enfuir, le téléphone sonne. C'est Kelley qui décroche et je l'entend me rappeler :

- Le papa de Margot. Il voudrait te parler, dit-elle d'une voix tremblante.

- J'ai finis. Sa attendra demain.

- Oh tu ne répond pas à ton amant, Hanna, minaude Alyson mauvaise.

Peste ! Je la déteste cette femme ! Je quitte le prégardiennat sans un regard en arrière.

Je monte dans ma voiture. Mais avant de démarrer, je m'effondre sur mon volant. Cette journée a été tellement dur. Et Tony me manque tellement. Je suis amoureuse de lui. Inconditionnellement amoureuse. Je m'en rend encore plus compte maintenant que je ne le vois plus.

Comment peut-on tomber amoureuse en un mois ? Soudain, je suis surprise par cette pensée.

Je n'ai pas le temps d'y penser, mon téléphone annonce un sms. J'essuie mes larmes et le cherche dans mon sac. C'est Kelley : [Il voulait juste te dire qu'il était désolé. Et que se serait son frère qui viendrait déposer Margot le restant de la semaine. Je suis désolée ma chérie. Si tu veux je t'appelle ce soir ?]

Je lui répond que non merci et me remet à pleurer comme une madeleine.