Chapitre 48 - Les photos

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Dans ma tête, je ne cesse d'entendre cette phrase. Et surtout ce mot. Divorce, divorce, divorce, div...

- Hanna !

Je me ressaisi. Qu'est ce que j'ai encore fait ?

- O-oui ? Je répond d'une voix tremblante.

- Êtes vous d'accord avec ce que Monsieur Black dit ?

Je tourne la tête vers Tony. Une erreur. Il est si beau et je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine. Il m'encourage du regard. N'ayant plus rien entendu après le mot divorce, je hoche la tête pour aquieser à ce récit.

Hélène bouge sur sa chaise.

- Continuez, lance t-elle à Tony.

- Ce jour-là, au restaurant, Hanna dînait avec son fiancé.

Je me tend à l'évocation de fiancé.

- Ou en tout cas avec un homme. Il est parti un moment et je l'ai rejoint à sa table. Pour lui dire bonjour.

- Vous lui avez encore fait des avances.

Je sursaute. Comment ça encore fait des avances ? C'est quoi cette histoire ?

- Oui. Mais ce jour-là encore elle m'a repoussé.

Je n'ose plus bouger ni respirer. Si les photos montre qu'on se tient par la main ou qu'on s'embrasse on est foutu !

- Hanna, chérie...

Je me tend à nouveau à ce petit nom affectif que ma directrice ne m'a JAMAIS donné . Je lève la tête vers elle.

- Pourquoi ne m'avoir rien dit ?

- Ça n'a pas d'importance, je répond.

- Bien sûr que si ! Tonne t-elle.

Je l'a regarde incrédule.

- Est ce que tu as envie de porter plainte contre ce jeune homme ?

- Quoi ? Non ! Je répond un peu trop vite.

- En es-tu sûr Hanna ?

Elle essaye de me parler calmement, doucement et d'une voix réconfortante mais je ne suis pas dupe. Cette femme est d'un désagréable et d'une méchanceté.

Je hoche la tête.

- Très bien, me répond-t-elle irritée, vous, vous avez intérêt à arrêter ce cinéma avec mes puéricultrices ! Crache-t-elle a l'intention de Tony. Sinon je serrai forcée de demander à l'assistante sociale de retirer votre fille de ce prégardiennat.

Mes oreilles se bouchent à nouveau. Je n'entend plus rien. D'abord, il divorce. Après, cette femme dingue veut renvoyer la fille de Tony. Cette petite n'a rien à voir.

Je n'ai pas le temps de dire quoi que se soit, qu'elle expulse Tony de son bureau. Je reste assise là, les bras croisés sur mes cuisses. Je ne sais pas ce que j'attend.

- Hum hum !

Je lève les yeux vers Hélène.

- Tu es sur que tu ne veux pas porter plainte, Hanna ?

- Oui c'est sans importance.

- Très bien, dit-elle en rangeant son bureau.

Pensant qu'elle en a terminé avec moi, je me lève pour partir. Avant d'atteindre les escaliers, Hélène me lance :

- Je vais demander à Suzie de changer Margot de groupe.

- Quoi ? Pardon ?

Je me suis retournée d'un coup et j'ai presque crié.

- Il ne faut plus que tu fréquente cet homme, ma chère.

- Mais la petite n'a rien avoir dans cette histoire.

- Mmh mmh.

Quoi mmh mmh ? Je pense avec colère.

- Margot ne va rien comprendre. Elle vit déjà quelque chose apparemment, chez elle à la maison. Je suis la seule sur qui elle peut s'appuyer dans la journée.

- Il y a d'autres puéricultrices !

- Mais je suis sa puéricultrice de référence.

- Plus pour longtemps. Si tu veux bien m'excuser, j'ai du travail.

Sale conne ! Et je sors de son bureau avec colère.

***

La colère à fait place à la tristesse. Je m'étais attachée à Margot. Et elle de même. Elle ne vient que chez moi. Elle ne va pas comprendre si elle doit aller chez une autre. Suzie comprendra ça. Elle ne laisserais pas faire ça.

Durant toute la journée, j'y pense. À ça et à ce que Tony a inventé pour nous sortir de cette situation. Mais surtout, qu'il est en période de divorce. Je ne le savais pas. À moins que ça aussi se soit des histoires.

Kelley attend avec impatience notre pause pour que je puisse lui raconter ce qui c'est passé. Mais moi, je n'ai qu'une envie appelé Tony et assassiner Alyson.

Rien qu'en pensant à elle, ma colère remonte. Elle a tout gâché ! J'espère juste qu'il n'y a rien sur les autres photos. Et surtout, qu'elle ne les montrera pas à Hélène. Ni à personne.

À la sieste, Kelley m'envoie des sms auquel, je ne répond pas. Une fois en pause, je lui dit que j'ai des trucs à faire. Je prend ma voiture et je vais rouler. Sa m'aide à réfléchir. Quand je suis assez loin de la crèche, je sors mon téléphone pour appeler Tony.

Il décroche à la troisième sonnerie.

- Hanna.

Sa voix est lointaine.

- Tony, je suis désolée !

- Tu n'y es pour rien, douce Hanna.

Sa voix m'apaise.

- Je vais régler ça d'accord ?

- Comment ?

- Fais moi confiance.

Je ne répond rien. Le silence se fait.

- Tu divorce alors ?

Tony ne me répond pas.

- Allô ?

- Je vais arranger ça, Hanna. Il faut que je te laisse.

C'est quoi ça ?

- D'accord. À plus, je répond.

Et il raccroche. Je jette mon téléphone rageusement dans mon sac. En levant les yeux, j'en croise des bleus. Des yeux bleus rieurs, méchants, malsains. Les yeux bleus d'Alyson !

Ma colère remonte d'un coup et je sors de la voiture comme une furie. Elle, elle explose de rire en me voyant arriver vers elle.

- C'est quoi ton problème ?

Elle ne répond rien et rigole de plus belle. N'y tenant plus, je me jette sur elle.

- Hé ! Mais ça va pas ?

- C'est quoi ton problème, je t'ai demandé ?

Je lui arrache les cheveux et elle se met à hurler. Je lui tire tellement violemment que je me retrouve avec une touffe dans la main.

- Qu'est ce que tu cherches à la fin ? À me faire virer ? À détruire ma vie ? Qu'est ce que tu veux ?

Je lui hurle dessus à présent et elle me regarde d'un air faussement apeuré en se tenant la tête. Juste à l'endroit où je lui ai arraché ses stupides cheveux blonds. Puis, elle explose de rire.

J'ai qu'une envie lui sauter à nouveau dessus. Elle s'arrête de rire, et je m'aperçois qu'elle tient une grosse enveloppe en main. Mon cerveau fait directement le lien.

Je lui saute à nouveau dessus, lui arrache l'enveloppe des main et cours jusqu'à ma voiture. Une fois dedans, je verouille les portes et je fonce loin d'elle qui me court déjà après. Trop tard, salope !

Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant