Chapitre 40 - Prend le temps qu'il faut

4.1K 200 7
                                    

Je me retourne d'un coup.

- Qu'est-ce que tu veux à la fin ? Je hurle.

Margot me regarde et se met à pleurer. J'ai remarqué que sa arrivait souvent quand quelqu'un criait ou pleurait un peu trop fort. Même si sa ne lui est pas destinée, elle se met à pleurer à son tour. Je me dis que c'est sûrement à force d'entendre ses parents se disputer.

Tony essaye de la calmer et elle se sert contre lui.

- Elle ne supporte plus les cris.

- Je l'ai remarqué, je lâche méchamment. Il faut que j'y aille. Au revoir, Tony.

Ça me fait un mal de chien de dire son prénom et de m'en aller mais pourtant, c'est ce que je fais. Et, cette fois, il ne me rattrape pas.

***

Mardi, Hélène nous apprend qu'elle a plusieurs entretiens aujourd'hui, pour une remplaçante. Qu'elle restera donc dans son bureau toute la journée. Je me retiens de dire "comme d'habitude". Suzie à rendez-vous chez le dentiste à 14h du coup, elle part à midi 30. Elle nous aide quand même pour les enfants d'Alyson à table.

La journée est longue et fatiguante. Les enfants sont nerveux et n'écoutent rien. Ils doivent sentir qu'on est nous mêmes nerveuses. Ce sont des éponges. Ils testent beaucoup les limites et je vois que Suzie ne s'en sort pas avec la table d'Alyson. Ils en profitent pour faire milles et une bêtises.

Une fois à la sieste, on peut toutes un peu souffler. Une fois Jessica en pause, Kelley me demande :

- Comment ça c'est passée avec Ton... Le papa de Margot ?

- Très bien.

- Ah oui ? Demande t-elle étonnée.

- Oui oui. Il fait sa vie, je fais la mienne, je lâche méchamment.

- Oh Hanna, je suis désolée !

Elle s'approche de moi pour m'enlacer mais je la repousse légèrement.

- Il a voulu s'expliquer mais j'ai refusé de l'écouter et je suis partie.

Elle s'éloigne un peu de moi et m'observe.

- Pourquoi as-tu fait ça ?

- Je n'ai rien à savoir de ce type, je dis toujours méchamment.

- Arrête Hanna. Ne dis pas ça. Tu...

- La discutions est close, je la coupe un peu brusquement.

Kelley se saisit puis retourne à sa place et n'ajoute plus rien jusqu'à se qu'elle parte en pause.

Quand je prend ma pause, à mon tour, je fuis à la plage après m'être achetée un sandwich. Je vais me poser à mon endroit habituel. Je mange mon sandwich assise sur un essui de plage.

J'écoute les vagues aller et venir sur la plage. Je suis tellement concentrée sur la mer que, je ne l'entend pas arrivé.

- Je savais que je te trouverai ici.

Je me saisi en entendant la voix grave de Tony. Je ne dis rien et il s'installe à côté de moi à même le sable. Je ne le regarde pas, toute mon attention est sur la mer.

- Hanna, s'il te plaît, écoute moi.

Il essaye de prendre ma main mais je le repousse d'un geste brusque.

- Ne me touche pas !

- Hanna, s'il te plaît, me supplie t-il en retirant, tout de même, son bras. Écoute moi !

- Que veux tu ?

- Tout t'expliquer.

- M'expliquer quoi ? Je m'emporte.

Je sers les poings.

- Je m'excuse.

- D'accord. Il faut que j'y aille ma pause est finis.

Je commence à me lever.

- Tes excuses ne servent à rien, j'ajoute toujours en colère.

Je m'en vais puis me retourne. Il s'est levé aussi.

- J'aurais aimé au moins un message. Un signe de toi.

- Je... Je sais. Je suis désolé.

- Je me contre fiche de tes excuses, je répète encore.

Je le laisse planté là et je retourne au prégardiennat. Il ne me suit pas mais je sais que je devrais à nouveau l'affronter ce soir.

La moitié des enfants sont déjà réveillés du coup, on les descend de la salle de sieste et on commence à les changer et les habiller. Je n'ai pas le temps de penser. Je fais mon travail et c'est tout. Une fois 16h30, Kelley s'en va tout en me demandant quand même :

- Ça va aller ?

- Oui, oui, t'inquiète pas.

Je lui lance un faible sourire. Je n'ai plus qu'à attendre maintenant. Les enfants s'en vont assez vite et à 17h30, il ne m'en reste plus que 3.

Je consulte mon téléphone et décide d'envoyer un sms à Angelica : [Hello toi, ça va ? Et bébé, il va bien ? On se voit toujours ce week-end ?]

En attendant sa réponse, je commence déjà à ranger la salle. Et vider les poubelles. J'installe les enfants à une table et leur donne des crayons et une feuille de dessin.

A 17h45, je suis seule avec Margot qui me réclame son papa. Je lui dit qu'il va bientôt arrivé en priant pour qu'il se dépêche et qu'il ne s'excuse pas encore. Je ferme les rideaux et éteins déjà les lumières nécessaire. Ce n'est pas que je mets Tony dehors mais c'est tout comme. Au plus vite c'est fait, au plus vite je m'en vais.

Il sonne enfin, je le fais entrer et Margot court dans ses bras. Il l'embrasse, la câline et tente un sourire vers moi. Je reste de marbre.

- Très bonne journée pour elle. Très bien mangé et dormis 3 heures.

- 3 heures ?

- Elle semble fatiguée.

- Ça se comprend...

Il essaye d'accrocher mon regard au sien mais je tourne la tête. Il se dirige vers le vestiaire et habille sa fille.

Quand il sort, il me dit au revoir et s'en va. Sa devrait me faire du bien ou alors me faire penser qu'il a compris la leçon. Mais en réalité, ça me fait un mal de chien qu'il ne me court plus après.

Je le regarde de l'entrée du prégardiennat installé sa fille dans le siège auto puis nos regards se croisent. Et cette fois encore, je me perd dedans. Littéralement.

Il s'approche de moi puis glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- Prend le temps qu'il faut Hanna. Et quand tu seras prête, tu me le diras.

- Prête à quoi ? Je demande bêtement.

- À m'écouter.

Et il s'en va vers sa voiture, me laissant pantelante. Je regarde sa voiture partir et je me rend compte que j'ai retenue ma respiration tout ce temps.

***

Le soir dans mon lit, je repense à Tony. À ce qu'il m'a dit. Je ne sais plus quoi en penser mais, ce que je sais, c'est que penser m'empêche de dormir. J'ai envie de lui envoyer un sms lui disant que je suis prête à lui parler et à faire ce qu'il veut de moi mais, je me retiens.

À force de réfléchir, j'en viens à la conclusion qu'il m'a manipulé pour que je tombe amoureuse de lui. Mais dans quel but ? Je ne sais pas. Et que, naïve comme je suis, je suis tombée dans le panneau.

Au plus les heures passent, et au plus je réfléchis. Je me dis que je ne suis peut-être pas amoureuse de lui mais, de l'effet qu'il me fait. De ce qu'il me fais ressentir. Ces sensations que j'ai découvert avec lui. Tout ça était nouveau pour moi. Je n'avais jamais rien eu de pareil avec Michael.

Alors à 4 heures du matin, ma conclusion finale est que je suis amoureuse de son corps et de ce qu'il me fait ressentir. Mais, je sais que je me mens à moi même.

Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant