Chapitre 37 - Je l'appelle ? Je l'appelle pas ?

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Le lendemain, et le surlendemain se passe identiquement au mardi. Alyson a les nerfs, elle critique et dénigre Hélène et Suzie dès qu'elle le peut sinon elle s'en prend à moi. Elle crie toujours autant sur les enfants. Jeudi elle est à nouveau convoquée au bureau pour avertissement.

Kelley essaye d'avoir des infos sur mon humeur. Elle me propose d'aller boire un verre après le boulot ou de se faire une soirée ce week-end mais je décline tout. Elle essaye malgré tout de me remonter le morale.

Jessica, elle, suit le mouvement. Elle ne demande rien à personne. Elle fait son boulot et c'est tout. Elle s'éclipse toujours quelque part avec son groupe d'enfant. Elle ne pose aucune question et ne discute sur rien. J'aimerais être comme elle parfois.

Moi, je vis - ou plutôt je survis - au jour le jour. Je me nourris un peu mieux. Je pleure beaucoup moins et j'essaye au maximum de ne pas penser à Tony, mais rien n'y fait. Je pense à lui au moins 50 fois par jour.

Rien d'étonnant, je croise son sosie tous les matins. Son frère qui lui ressemble tant. Mais qui est quand moins beaucoup moins beau. Et qui a moins de charme aussi. Le frère de Tony parle toujours très peu. Il me jette Margot dans les bras et me dit que tout va bien de sa voix rauque.

Margot, elle, me fait des crises chaque matin. Je l'a laisse pleurer et crier dans les coussin. Elle se calme toute seule au bout de quelques instants et vient me reclamer un câlin.

L'ambiance à la maison doit être très tendue. Les enfants sont des éponges, je le répète souvent mais, ils ressentent toute la pression, ils ne l'a comprennent pas et ne savent pas comment l'exprimer. Voilà pourquoi Margot pleure beaucoup le matin. Elle ressent toute la tension qui règne chez elle à la maison et se lâche chez nous à la crèche.

Le restant de la journée se passe très bien pour elle. Apparemment, m'apprend Kelley, le soir, c'est également le tonton qui vient l'a chercher.

Vendredi matin, n'y tenant plus je demande au tonton de Margot :

- Comment va papa ? Enfin les parents de Margot ? Je me rattrape.

- Pardon ?

Il me regarde abasourdi. Je l'interroge du regard. Il semble stressé et mal à l'aise.

- Ça va.

- Je veux dire, est-ce qu'ils vont revenir chercher Margot ou la déposer un jour ?

- Oui.

Il essaye de s'en aller mais je le retiens malgré tout, malgré aussi les pleurs de Margot dans mes bras, j'insiste :

- S'il vous plaît. C'est pour le bien être de l'enfant. Margot me fait des crises tous les matins. Elle pleure et fait des colères. Et généralement, c'est lier à quelque chose.

Je marque une pause.

- Est ce qu'il se passe quelque chose à la maison ?

Sa y est c'est dit !

- Je... Euh... Vous devriez appeler son père. Moi, je ne suis que l'oncle. Je m'occupe juste de la déposer... Et je m'en passerais vous savez, ajoute-t-il pendant que je dis en même temps :

- Je l'ai déjà appelé mais il ne répond pas.

Mensonge.

- Je suis désolé, je dois y aller. Au revoir.

Et il s'enfuit. Encore. Il s'en passerait bien ? C'est pas très beau de dire ça. Et encore moins devant la gamine. Elle doit ressentir tout ça. Sa me fait de la peine pour elle. Et puis elle doit sentir ma tension aussi.

Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant