Chapitre 41 - Embrasse moi encore

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La fin de la semaine se passe sous la tension et les nerfs. Les enfants sont difficiles, on ne sent sort plus. Hélène est sur les nerfs aussi, car elle ne trouve pas de remplaçante. Elle n'en trouve aucune qui l'a convienne.

Kelley est tout aussi énervée. Elle se retient de lâcher des insanités sur Alyson, qui n'est même pas là, mais que les enfants réclament quand même. Jessica ne sait plus comment réagir face à tout ça. Elle ne nous parle quasiment plus et passe son temps à l'écart avec son groupe d'enfant. Suzie s'absente un maximum pour ne pas vivre l'énervement qu'il y a chez nous. Et Anouk préfère se taire et faire son boulot sans rien dire.

Tony n'est plus venu deposer et chercher Margot, son frère est de retour. Avec sa voix rauque de fumeur, ses habits de travers et son air absent. Il ne dit rien. Il me dépose simplement Margot qui hurle des qu'elle entre dans la crèche. Je suspecte même qu'elle pleure déjà dans la voiture sur le chemin de l'aller.

Elle a l'air moins effrayé quand on crie et se calme plus rapidement. Elle demande beaucoup de câlin et retrouve doucement l'appétit.

Vendredi soir arrive enfin. Dernier tard de la semaine avant un week-end bien mérité. Comme d'habitude il me reste 3 enfants à 17h30. Je range un peu la section, ferme déjà les rideaux et vide les poubelles. Je vérifie que tout est bien rangé et commence à leur lire des histoires. Je suis interrompu deux fois par une sonnerie.

Margot est la dernière. Étonnant. Le frère de Tony n'est jamais venu aussi tard. Au plus tard, 17h30. Sa ne sent pas bon ça.

La sonnette retentit et Margot crie "Papaaaa". Et devinez qui se trouve derrière la porte ? J'ai a peine le temps d'ouvrir la porte que Margot est déjà dans les bras de son papa.

Je croise le regard de Tony et y lit de la culpabilité et de la tristesse. Tu as qu'à t'en prendre qu'à toi même, Tony. Je pense amèrement. Cet homme me dégoûte. Il doit le lire dans mon regard car il s'éloigne dans le vestiaire.

Je finis de ranger la salle et d'éteindre toutes les lumières. J'enfile ensuite ma veste et attend devant la porte la clé du prégardiennat dans une main et mon sac dans l'autre.

Il sort sans rien ajouter de plus. J'éteins la dernière lumière et je sors à mon tour. Je ferme la porte à clé puis me retourne. Soudain, Tony me plaque contre la porte et m'embrasse fougueusement. Je ne m'y attend pas et je reste pétrifiée face à la situation.

Je me reprend et au lieu de le repousser, je le tiens par le col de sa chemise et l'empoigne - Oui carrément - puis, je le plaque à mon tour contre la porte. Il me regarde s'attendent au pire mais ce que je fais, le prend au dépourvu.

Je l'embrasse. D'abord doucement puis, plus brutalement. Nos langues se cherchent et se trouvent. Notre baiser s'intensifie plus profondément. Je m'éloigne difficilement de lui, pantelante et en manque d'air.

Ses yeux pétillent de désirs et nos bouches fondent à nouveau l'une sur l'autre. Ses mains baladeuses se glissent sous mon débardeur noir et remonte le long de ma colonne vertébrale. Je me rapproche encore plus de lui pour sentir son corps encore plus proche du mien, pour sentir sa chaleur et sa dureté.

On s'embrasse jusqu'à en perdre haleine. Tony glisse ses mains sous mon soutien gorge et commence à me malaxer un sein. Je gémis entre ses lèvres.

Soudain, un cri s'élève accompagné de pleurs. Nous nous éloignons l'un de l'autre le temps de reprendre nos esprits. Et identifier le bruit. Tony court vers sa voiture et ouvre la porte arrière. Margot pleure à chaudes larmes. Il défait sa ceinture et essaye de la rassurer, de la calmer en la bordant.

J'observe le spectacle avec tendresse. Et puis, je me rend compte de ce que je viens de faire et je décide de fuir. C'était un erreur de l'embrasser.

***

Toute la soirée du vendredi, je pense à lui, à notre baiser. Et j'en redemande. J'ai envie de l'appeler et de le voir tout de suite. Mais je renonce. Il a une femme. Je ne sais pas quels arrangements ils ont eu mais cela ne me regarde pas.

Pourtant, je meurs d'envie de l'avoir rien que pour moi. Sentir ses lèvres sur les miennes, le goûter, le sentir en moi, le... Je m'emporte là !

Tout ça, c'est du passé. Il faut que ça rentre bien dans ma petite tête d'amoureuse transie. Mais est-ce que Tony a les mêmes sentiments que moi ? Où est-ce juste une attirance ?

Comme d'habitude, je me pose trop de questions. Et j'ai encore plus envie de lui envoyer un sms.

À cet instant, mon téléphone vibre pour annoncer un message. Le temps que je me penche sur la table de salon, il vibre encore annonçant un second message.

Mon coeur ma bat la chamade. Un sms de Angelica et un de... Tony !!! J'ai envie de crier de joie. Mais j'ai aussi peur de ce qu'il peut contenir.

Je respire un coup et ouvre d'abord le message de ma meilleure amie : [Coucou ma belle. Toujours Ok pour demain ? Sa te dit qu'on aille se manger un bout avant ?]

Je lui répond que oui sa me tente bien et passe directement au message suivant. Celui de Tony. Je n'ose pas l'ouvrir. Que peut-il contenir ? Ouvre le idiote et tu le saura !

Je clique sur sa conversation et retiens mon souffre : [Bonsoir, douce Hanna. J'espère que tu vas bien. Ce baiser enflammé est tout ce que j'attendais. Merci et bonne soirée.]

QUOI C'EST TOUT ? Mon coeur bat à 100 km à l'heure pour un message. Ce message précisément. Mais, il ne m'apprend rien. Il me laisse encore dans l'incertitude. C'est tout ce qu'il attendait ? Il voulait juste un baiser ? Est-ce un baiser d'adieu ?

Je n'y comprend rien. Je m'allonge dans le canapé et tout d'un coup, j'ai froid. Et j'ai les yeux qui piquent. Oh non ! Je ne vais pas encore pleurer !

Mon téléphone vibre encore. Je le ramène à hauteur des yeux. C'est la réponse de Angelica : [Ok rendez vous chez toi vers 19h. Je passe te prendre gros bisous.
Ps: n'oublie pas d'être sexy.] Je rigole à son sms.

Je n'ai pas le temps de lui répondre pour le moment car Tony m'a envoyé un autre sms. Un tout petit, rikiki sms qui ne veut rien dire. [Pour l'instant, en tout cas.]

Pour l'instant quoi ? Arrrgh ! Je lance mon téléphone dans le fauteuil, frustrée comme jamais. Et évidemment les larmes coulent toutes seules sur mes joues. Sans que je n'ai pu les retenir.

Puéricultrice Professionnelle (Ou Presque) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant