ÉPILOGUE.

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POINT DE VUE : Externe.

- Dépêche bordel même mon petit reuf cours plus vite, s'impatienta le brun, au bord de la crise de nerfs.
- Détends-toi, moi aussi j'suis pressée mais j'peux pas aller plus vite. De toute façon je t'ai pas demandé de m'attendre, rétorqua la blonde en lui montrant son majeur.

Il ne prit pas la peine de répondre et se mit à courir plus vite, à la recherche de la bonne chambre. 307, 308, 309, 310..

- 314, souffla-t-il, épuisé par sa petite course à travers les longs couloirs du bâtiment.

Mais il n'entra pas, pétrifié. Il se contenta de regarder la porte, d'un gris terne, comme si elle allait lui donner le courage qu'il lui manquait pour entrer.

- Mais qu'est-ce que tu fais? Entres, imbécile, sinon c'est moi qui y vais en première mon pote. Bouge-toi tu m'saoule.

Heather poussa le jeune homme vers la porte, qu'il fut bien obligé d'ouvrir pour ne pas se la prendre en pleine figure. Il trébucha, et réussit à se stabiliser une fois arrivé au milieu de la pièce. Le brun inspira un grand coup et releva la tête, déglutissant difficilement avant de s'avancer vers le lit. Son regard détailla son visage angélique, qu'il n'avait pas vu depuis presque un an. Elle avait dormi pendant tout ce temps. Enfin, pas vraiment, en fait. Mais il préférait se persuader qu'elle s'était contentée de dormir, afin de se remettre de sa peine, alors que le coma ne lui avait pas vraiment laissé le choix.
Il se posta finalement au bord du lit, silencieux, sans jamais cesser de la regarder. Il avait même l'impression qu'elle était encore plus jolie qu'avant.

- Salut, souffle-t-elle finalement, la voix enrouée de ne pas avoir parlé depuis si longtemps.
- Salut, répète-t-il à voix basse, la gorge nouée et le cœur lourd d'appréhension. Est-ce que ça va?
- Un peu mieux, oui. Je suis réveillée, c'est déjà ça, sourit-elle légèrement.
- Ouais.. J'suis content que tu.. Tu sais, balbutia-t-il.
- Que je ne sois pas morte, oui je sais. Je suis contente, moi aussi, avoua-t-elle d'une petite voix. J'ai été bête de vouloir faire ça. Alors merci..
- C'est rien, lui assura le brun. Quand j'ai reçu ton message, j'ai tout de suite compris, alors j'ai couru jusqu'au pont et j'ai sauté pour te récupérer. Mais visiblement j'ai pas été assez rapide, dit-il avec regret. Si je ne t'avais pas laissé seule, rien de tout cela ne serait arrivé. J'ai même pas été foutu de courir assez vite pour te sortir de l'eau plus tôt, et ça t'a coûté onze putains de mois de coma.
- Tais-toi, s'il te plait.

Elle lui fit signe d'approcher et, lorsqu'il fut à côté d'elle, la fille se redressa légèrement et encercla sa taille de ses bras, le serrant contre elle du plus fort qu'elle pu.

- Merci pour tout, murmure-t-elle en souriant faiblement.

Il sourit à son tour et se mit à caresser ses cheveux, préférant garder le silence afin de profiter de cette étreinte. Il savait que ça allait être long, et difficile, mais il allait tout faire pour lui faire oublier toute cette histoire. Il voulait qu'elle aille mieux. Plus encore, il comptait la rendre heureuse. Et ce, pour toujours.

- Je suis contente de t'avoir dans ma vie, Ken, avoua la blonde en relevant son regard vers lui, la couleur de ses joues tirant vers le rouge-rose.
- Tant mieux, parce que je ne compte pas en sortir de si tôt, sourit-il en coin.

Elle lui tira la langue et se mit finalement à faire la moue.

- Pas cool, j'te dis un truc mignon et tu m'dis ça. Puis, t'étais où pendant que je dormais? Demande-t-elle soudainement.
- J'ai dû partir en tournée, mais le premier mois j'suis resté assis sur ce fauteuil jour et nuit en attendant que tu te réveille. C'est Sneaz et Heather qui m'ont obligé à partir en tournée pour me changer les idées, grimace le rappeur.

Il embrassa doucement le front de sa protégée, avant de reprendre la parole.

- Je t'aime, souffle finalement Ken. Beaucoup.
- Beaucoup beaucoup?
- Oui.
- Tant mieux, sourit timidement la blonde.
- Et toi?

La lueur d'espoir qu'Elisabeth vit briller dans ses prunelles marrons la fit fondre. Un sourire niais étira la commissure de ses lèvres, avant qu'elle ne daigne finalement lui répondre. Bien sûr, une bonne partie de son cœur resterait à jamais avec Cameron. Elle ne cesserait jamais totalement de penser à lui, de l'aimer, de se rappeler son histoire -si compliquée, avec lui. Mais, elle savait que c'était le destin. Et que ce fameux destin, depuis le début, ne souhaitait qu'une chose : réunir Ken et Elisabeth.

- Je t'aime. Et j'ai eu presque un an pour y réfléchir, alors j'en suis sûr, rougit-elle.

Le français soupira, soulagée, et déposa un tendre baiser sur les lèvres de la jeune femme, avant d'entreprendre une discussion avec elle, parlant de toutes sortes de futilités qui seraient bien inutiles à raconter. Ils riaient, se taquinaient, s'embrassaient. C'était comme une évidence, de toute façon.

Lorsqu'elle s'endormit ce soir là, seule dans sa chambre d'hôpital étant donné que l'infirmière avait refusé que Ken ne reste, Elisabeth rêva. Elle rêva de Cameron, et il était heureux. Heureux qu'elle ait pu retrouver une once de bonheur dans ce monde dont il n'était plus. Pourtant, il savait que sa disparition laisserait une trace à vie à la blonde, mais il savait aussi que Ken panserait chaque plaie qu'il avait causé en partant. Alors il était tranquille, sachant pertinemment que son ancienne bien-aimée était à présent entre de bonnes mains. Et c'est tout ce qu'il lui souhaitait. D'être heureuse, avec ou sans lui. Apres tout, c'est ça, être amoureux. Faire passer le bonheur de la personne que l'ont aime avant le sien. Mort, ou vivant, pour le coup.

FIN.

Cameron's good girl. cd Où les histoires vivent. Découvrez maintenant