Chapitre 15

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"Le bal de Youlmas"

La salle de bal était bondée de nombreuses personnes de la noblesse : princesses, barons, ducs, rois, et reines d'autres royaumes... Tout le monde avait fait un très long voyage pour assister au bal de Youlmas. Il s'agit du bal d'hiver le plus célèbre, et chaque année il se déroule dans un royaume différent.

Les rideaux habituellement rouges de la salle de bal ont été remplacés par des couleurs bleu ciel. Les nappes grises étaient présentes sur le buffet, tandis que, les amuses bouches et les petits gâteaux tentaient de se faire remarquer. À chaque fois que quelqu'un entrait dans la salle, un garde criait leurs noms. Lorsque la famille royale de Vermogen arriva par les escaliers principaux, le silence fût demandé.

— Vos majestés le roi Louis-Paul et la reine Dahlia du royaume de Vermogen ! Cria le garde tandis que le roi descendait les escaliers. Le souverain le dévisagea d'un regard noir, sachant que la reine est décédée et enterrée depuis plusieurs semaines.

— Son altesse royale la princesse Rubis ! Reprit celui-ci tout en sachant qu'il ne va pas vivre une heure de plus.

— Elle est vraiment magnifique, votre majesté ! S'exclama un duc en s'adressant au roi. Je comprends maintenant pourquoi vous la protégez autant.

— Merci, répondit Louis-Paul en s'éloignant. Capitaine, je veux que vous m'exécutiez ce garde là-bas immédiatement.

— Oui, votre majesté. Répondit Raphaël.

La princesse était vêtue d'une robe corset bleu ciel et argentée avec plein de paillettes et de jupons. Elle portait des escarpins argentés. Le collier que lady Gysèle lui avait offert, ainsi qu'une tiare. Rubis ne portait pas de masque, contrairement aux autres personnes. La tradition l'obligeait. "Seule la famille royale organisant le bal, ne porte pas de masque". Ses longs cheveux blonds étaient détachés et descendaient en cascade le long de son dos.

Après quelques minutes, Rubis réussit à trouver Raphaël, (il revenait de son exécution), lorsqu'elle reconnut la robe de Gysèle.

— Puis-je te l'emprunter quelques minutes ? Demanda Rubis. Lady Gysèle acquiesça.

— Félicitation Hugo, je vous souhaite tous mes vœux de bonheur !

— Merci, Rubis je suis...

— Tu comptais me le dire quand ?

— Ru...

— Non, je ne veux pas le savoir, je croyais que nous étions amis ! Le coupa la princesse.

— Nous le sommes ! S'exclama le jeune homme.

— J'ai quelques doutes là ! Sur ces mots, elle tourna les talons et elle partit en direction du buffet.

— Votre altesse, m'accordez-vous cette danse ?

— Bien sûr, répondit-elle sur un ton sarcastique.

La princesse donna sa main, que le jeune homme prit aussitôt. Les gens s'écartaient pour qu'ils passent. D'un geste de la main, le roi fit signe au chef d'orchestre afin que la musique envahisse la pièce. Puis Rubis et son cavalier se mirent à danser.

— Je ne vous ai jamais vu votre altesse ! S'exclama le jeune homme.

— Il faut dire que je n'ai pas le droit de sortir du château à part pour faire les boutiques.

— Laissez-moi deviner, cette année vous n'avez pas eu le choix, vu que votre père organise le bal.

— Effectivement ! Dit-elle en souriant.

— Je vous trouve très belle princesse ! Annonça le jeune homme.

— Merci, j'aurai dit pareil pour vous, si j'avais vu votre visage. Puis il sourit.

Quand Rubis vit le roi arriver, son sourire s'envola. Il avait un regard froid et glacial, comme d'habitude.

— Qui y a t'il princesse, vous ne souhaitez plus danser ?

— Si, mais le roi arrive et...

— Puis-je ? Demanda le roi en donnant sa main à Rubis. Le jeune homme se recula et s'en alla.

— Pourquoi me surveillez-vous père ?

— Afin que tu ne fasses pas tomber le déluge après ton passage.

Il marqua une pause et reprit : "Souris".

— Vous me faites mal.

Le roi serra sa main comme s'il allait lui briser les doigts. Et attendit qu'elle fasse un joli sourire.

— Je préfère ça ! Sors maintenant, je ne veux plus te voir. Lui chuchota-t-il à l'oreille.

Rubis ne se fit pas prier puis quitta le bal qui venait à peine de commencer, et retourna vers ses appartements dont la porte était entre ouverte.

-— Il y a quelqu'un ? Demanda celle-ci

Personne ne répondit mais quelque chose tomba sur le sol. La princesse s'empara de son épée cachée dans le pot de fleur et avança prudemment jusqu'à son placard à bijoux. Un sentiment de crainte s'empara d'elle, néanmoins elle prit son courage à deux mains, puis entra discrètement dans sa chambre.

— Qui que vous soyez je vous suggère de poser cette tiare.

L'homme fut tellement surpris, que la tiare lui glissa des mains.

— Eh, je ne vous ai pas dit de la jeter !

— Désolé, je dois partir.

— Qui êtes-vous ?

— Personne, mais on se reverra princesse.

L'homme rangea la tiare ornée de rubis, puis partit en passant par la fenêtre. Et Rubis referma le placard.

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