"Le début du périple"
Deux semaines s'étaient écoulées depuis que Rubis et Octave ont appris qu'ils étaient frère et sœur. Ils se connaissaient un peu mieux, et n'envisageaient plus de s'entretuer mais plutôt de s'entraider, afin de mettre fin au règne du roi de Vermogen. Mais également de mettre Rubis sur le trône d'Edelsteen. En effet, son frère ne voulant et ne pouvant pas être roi à cause de ses antécédents au sein de la confrérie des Ombres. Elle était donc l'unique héritière de ce royaume.
La princesse a appris de nouvelles techniques de combat sous le regard inquiet de Nina. Car la jeune femme savait certes se défendre face à son frère et aux nains. Toutefois si elle devait se battre avec des adversaires plus forts et plus nombreux, elle ne ferait pas le poids. Les garçons veillaient à ne pas la blesser, mais les ennemis en feraient-ils autant ? Comment Rubis réagirait-elle face à la douleur, la souffrance ? Et surtout quelle sera sa réaction lorsqu'elle retrouvera ses souvenirs ? Comment réagira-t-elle face à Louis-Paul ?
Sous ses allures de jeune guerrière, se cache une jeune femme de dix-sept ans au cœur brisé. Car même si elle ne veut pas dire ce qu'elle a subi avec le roi de Vermogen, son corps quant à lui ne peut cacher ce secret. Chaque blessure qu'il lui a infligée au cours des dix dernières années a laissé une cicatrice. Et chacune d'entre elles raconte une histoire. Une histoire qui dit "j'ai survécu".
Après avoir vécu l'enfer, trouvera-t-elle le bonheur qu'elle méritait tant ?
"Je l'espère..." Pensa l'enchanteresse.
— Qu'espères-tu Nina ? Demanda Rubis qui venait de rejoindre la vielle dame. Celle-ci, remarqua alors qu'elle avait pensé tout haut.
— Que tu obtiendras ce que tu recherches mon enfant.
— Je ne sais pas ce que je cherche Nina.
— Si tu le sais, mais tu ne t'en rends pas encore compte. Pars, les garçons vont t'attendre.
— Je tenais à te donner ceci ! S'exclama la jeune femme.
— Merci mon enfant !
Rubis venait d'offrir à Nina une robe qu'elle avait cousue. Le vêtement était de couleur vert clair avec quelques touches de blanc. La princesse avait également brodé des motifs en forme de fleur sur le bas de la robe. Les finissions étaient impeccables.
— C'est magnifique, je n'ai cependant rien à t'offrir en retour.
— Il n'y a pas besoin de raison pour offrir un présent à quelqu'un que l'on apprécie, possédant une telle gentillesse. C'est très rare des personnes comme toi.
Les deux femmes se serrèrent affectueusement dans les bras, puis Rubis rejoignit son frère. Tandis que Vaillant et Athilla allèrent dire en revoir à leur mère.
— Protégez là ! Même si elle sait se battre, c'est une jeune femme fragile autant physiquement que psychologiquement. Elle a déjà vécu l'enfer, je ne tiens pas à ce qu'elle y retourne. A bientôt mes enfants.
— Nous reviendrons vite maman. Répondirent les deux hommes en s'éloignant.
Ils étaient vêtus de leurs vêtements habituels, c'est à dire un large pantalon et une chemise vert foncé, elle était tellement petite que certains boutons s'étaient arrachés. Leurs lames étaient attachées au niveau de leurs ceintures. Octave quant à lui, avait remis ses beaux vêtements noirs et ses armes de la confrérie. Enfin, Rubis était toujours aussi élégante dans ses vêtements de pirates. Mais aujourd'hui, elle portait l'épée de son père ainsi que la dague de sa mère, et l'arc en bois confectionné par son frère.
Les quatre compagnons se mirent en route. Direction la grotte des trolls. Leur quête pouvait enfin commencer. Le périple sera long, mais au final, le roi signera sa défaite et la princesse deviendra reine.
— Pourquoi est-ce que les trois objets pour vaincre le roi, se trouvent dans différents lieux ? Demanda Rubis.
— Probablement pour qu'il ne se doute pas que son épouse était impliquée dans sa chute, et que cela faisait dix ans que le projet était en marche. Maintenant, nous allons retrouver les objets indiqués par la carte afin de vaincre cet enfoiré ! Déclara Vaillant.
— Alors c'est parti, on se dépêche ! Annonça la princesse.
La route est longue et sinueuse, la descente de cette montagne est beaucoup plus difficile. De plus, la pluie tombée la veille se transforme en boue lorsque les chaussures des voyageurs touchent le sol. Le terrain devient glissant, même impraticable. Athilla a chuté à de nombreuses reprises. Bien heureusement il n'a pas fait tomber ses camarades, car il était loin devant eux afin de repérer d'éventuels dangers qui nuiraient à la vie de la princesse. La petite troupe avançait en file sur le terrain escarpé : Athilla en premier -loin devant-, suivi de Rubis, et de son frère et enfin Vaillant.
Ils passèrent la matinée à marcher sous un doux soleil hivernal. Après avoir descendu la montagne ils avaient encore parcouru quelques kilomètres, avant de s'arrêter au pied d'un pont. Du moins ce qu'il en restait. Les planches restantes ne supporteraient probablement pas le poids des quatre amis. Les cordes quant à elles pouvaient lâcher à tout moment.
— Nous passerons chacun notre tour. Décréta Athilla.
— Le pont tiendra-t-il ? Demanda Rubis.
— Espérons-le, je n'aimerai pas faire une chute d'environ trente mètres, sachant que l'on n'est pas sûr d'atterrir dans l'eau sans percuter un seul rocher. Répondit le jeune prince.
— Je passe en premier ! Décida Vaillant. Ensuite, ce sera la princesse, puis Octave et enfin mon frère.
Ils hochèrent la tête en signe d'approbation.
— Parfait, on se rejoint de l'autre côté.
Vaillant mit un pied sur le pont en se tenant aux cordes et il avança. Le ponceau craqua sous son poids mais rien ne semblait bouger. Lorsqu'il fut arrivé de l'autre côté du ravin, il fit signe à Rubis afin qu'elle s'engage sur la passerelle. La jeune femme posa un pied hésitant sur la planche juste devant elle, puis la retira.
— N'aie pas peur. Tu es plus courageuse que tu ne le penses, et plus forte que tu ne le crois.
— Merci Octave. Répondit-elle.
Elle s'aventura sur le pont et une planche céda sous ses pieds lui faisant lâcher un cri de surprise. Mais elle avait tenu bon, et se releva à l'aide des cordes qu'elle n'avait pas lâché puis, elle reprit son chemin jusqu'à atteindre l'autre côté. Vint le tour du prince, contrairement à sa sœur, il n'hésita pas une seule seconde à franchir le pont. Alors qu'il arrivait à la fin de celui-ci les cordes du pont cédèrent. Le jeune homme se cramponna à la paroi glissante de la falaise. Au moment, où il allait lâcher prise, Rubis attrapa le poignet de son frère.
— Lâche-moi, tu vas tomber ! Cria Octave.
— Je ne te laisserai pas ! Pas maintenant ! Répondit-elle en pleurant.
— Je le tiens princesse ! S'exclama Vaillant en remontant le prince.
— Merci ! Annonça le jeune homme.
— Tu m'as fait tellement peur ! Dit Rubis en prenant son frère dans ses bras.
— Toi aussi. Murmura t'il en resserrant son étreinte un peu plus contre elle. Sèche tes larmes princesse, tout va bien maintenant. Dit-il en lui caressant les cheveux.
— Et pour Athilla ? Comment vas t'il traverser ? Demanda la princesse.
— Tout va bien ? Cria soudain Athilla qui n'avait rien pu faire pour aider ses amis.
— Oui, répondit aussitôt son frère. Nous continuons le voyage. Retourne au village !
— Soyez prudents !
Ils acquiescèrent, et lorsque le nain fut hors de leur champ de vision, les trois voyageurs reprirent la route, Vaillant en tête, suivi de Rubis qui tenait maintenant la main de son frère.
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Souviens-toi
FantasyIls veillaient à ne pas la blesser mais les ennemis en feraient-ils autant ? Comment réagirait-elle face à la douleur, la souffrance ? Et surtout qu'elle sera sa réaction lorsqu'elle retrouvera ses souvenirs ? Quelle sera sa réaction face au roi ? ...