Souviens-toi

Chapitre 37

"Le bal"

Quant à Jack et le prince, ils entrèrent dans la maison en brique de couleur bleu. Puis, ils s'asseyaient près de la cheminée, un verre de whisky à la main.

— Elle ne se souvient de rien. Il lui a effacé la mémoire.

—...

— Dis quelque chose bordel, elle ne savait même pas qui j'étais, elle ne sait même pas à quoi ressemblaient nos parents ! Cria Octave fou de rage.

Dans son excès de colère, il cassa le verre dont le breuvage se répandit sur le carrelage qui était blanc autrefois.

— Ne t'énerve pas mon garçon.

— Que je ne m'énerve pas ? Ma propre sœur ignore tout de notre enfance. En plus, elle s'est fait battre pendant dix ans par le roi, son dos est couvert de cicatrice plus horrible les unes que les autres ! Et toi tu veux que je me calme ?

— Je sais ce que tu cherches. Il y a fort longtemps la reine Dahlia m'a transmis un message.

— Où est-il ? Demanda le jeune homme.

— Derrière le cadre là-bas !

La photographie représentait Jack et lui l'hiver dernier. Le prince décrocha le portrait puis le retourna. Ensuite, il en sortit un papier jauni par le temps. Octave le déplia afin de le lire.

" Pour Jack,

Je sais que le temps a eu raison de notre amour. Mais s'il te plaît, quand l'enfant viendra te voir l'année de son dix-huitième anniversaire, j'espère que tu seras toujours de ce monde et que tu lui transmettras ce message.

Sa première couronne et les feuilles, lui feront retrouver la mémoire. Si elle ne la retrouve pas d'elle-même. La carte la conduira au dernier point avant de s'autodétruire.

Sincères salutations,

Dahlia.

PS : Rend moi cette dernière faveur pour notre amour perdu. Je pense chaque jour à toi depuis que tu es parti. J'espère que notre fille va bien. Je t'aime."

— Qui est Dahlia ? Tu ne m'en as jamais parlé.

— C'était la reine de Vermogen. Celle qui a également élevé ta sœur. Et c'était aussi la mère d'Eliza. Répondit Jack.

— Je dois prévenir Rubis.

— Ce n'est pas nécessaire, j'ai entendu ce que tu as lu Octave.

Le jeune homme ne sut quoi répondre, alors le vieillard prit la parole.

— Viens Rubis, suis-moi ! Quant à vous deux, préparez un bâtiment pour votre traversée, vous partez ce soir, ça sera plus discret. Et trouvez-vous une cape qui cache bien vos visages ainsi que vos armes. Dit-il en désignant l'assassin et le nain.

Jack et la princesse allèrent à l'étage puis, ils entrèrent dans ce qui était très probablement le bureau du vieil homme. La pièce était plutôt grande et tapissé de blanc. Un bureau trônait au milieu de celle-ci. Sur lequel était posé de nombreux papiers et dossiers plus ou moins récents, à en juger par la poussière présente sur certains. Il y avait également une grande bibliothèque dont les étagères étaient recouvertes par des centaines de livres qui cohabitaient également avec la poussière. Rubis remarqua des cadres accrochés au mur. Mais, un en particulier attira son attention. Elle pût facilement deviner qu'il s'agissait de Dahlia, l'homme à ses côtés était probablement Jack. La jeune femme s'apprêta à demander confirmation quand le vieil homme pris la parole.

— Il s'agit de Dahlia et moi. Je suppose que tu avais deviné ?

La princesse acquiesça.

— Vous n'avez jamais cessé de l'aimer, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle.

— En effet, elle était mon premier et dernier amour. Qui aurait pu croire en l'amour d'une future reine et d'un assassin ? Elle voyait la bonté en chaque personne. Et c'est ce que j'aimais chez elle.

Puis, il fondit en larme en regardant le portrait d'une très belle femme assise au côté d'Octave, sous un soleil couchant sur la plage.

— Eliza était très belle. Reprit la jeune femme en le prenant dans ses bras.

— J'ai dû partir avec elle pour éviter que le roi Louis-Paul ne l'assassine.

— C'est horrible ! Souffla Rubis en retenant ses larmes.

— Sois forte mon enfant ! Vient-il faut te préparer, car pour entrer dans le château autant être vêtu comme les autres femmes, il y a un bal ce soir.

Ils entrèrent dans la chambre d'Eliza, puis Jack donna un vêtement et une paire de chaussure à la princesse. Celle-ci partit se changer derrière le paravent en bois avant de revenir vêtu d'une magnifique robe de soirée en mousseline, dont le bustier, qui se noue dans le dos est légèrement froncé, possédant une unique bretelle en strass pour une finition brillante. La robe est d'un bleu profond pour le mystère, et glamour avec son bustier en cœur, ainsi que sa fente sur le devant. La princesse portait de très jolis escarpins argentés. Ainsi que des boucles d'oreilles assorties à la robe. Elle avait détaché ses cheveux pour cacher sa cicatrice, et s'est petites oreilles pointues, elle s'était légèrement maquillé grâce aux affaires d'Eliza.

— Tu es magnifique ! Elle te va très bien ! S'exclama le vieil homme.

— Merci ! Répondit-elle en souriant.

— Mets cette cape et caches bien ton visage. As-tu une arme ?

La jeune femme hocha la tête en signe d'approbation. Puis ils rejoignirent Octave et Vaillant sur le bâtiment. Il s'agissait d'un ancien navire de l'armée de Vermogen remis à neuf pour se fondre dans le décor.

— On n'est pas censés passer inaperçu ? Demanda le nain en voyant la princesse.

— Elle est parfaite pour le bal que le roi organise ce soir au château. Octave tu seras son cavalier. Vaillant je suis désolé mais tu devras rester dans le bateau pour qu'après les avoir déposés, mes hommes te ramènent dans la forêt enchantée.

— Tu ne nous accompagnes pas ?

— Non, je dois veiller sur mes hommes et les préparer à la guerre qui approche plus vite que je ne l'imaginais. Chuchota le vieil assassin à l'oreille du prince. Nous nous reverrons très bientôt.

Après avoir salué le vieux Jack, les trois amis prirent le large, accompagnés des meilleurs assassins de la confrérie des Ombres.