Chapitre 28

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"Le grand départ"

Le lendemain, à l'aube, ils étaient déjà en route, ils traversèrent la forêt, afin de rejoindre la montagne. En fin de matinée, ils arrivèrent au pied de celle-ci et s'arrêtèrent.

— Nous allons devoir escalader tout ça ? Demanda Rubis en essayant de voir le sommet de la montagne, qui disparaissait dans les nuages.

— Presque, nous vivons quelques mètres en dessous du sommet. Répondit Cuisinier.

— Ah !

— Et, oui en hauteur nous voyons les ennemis arriver, il y a également moins d'attaques de monstres. Reprit Vaillant.

— On mange, puis on repart, ce n'est pas prudent de rester inactif. Annonça Athilla.

Cuisinier sortit le repas de son sac avant de dire : " Et les gars, les dames d'abord !"

Tous les nains reposèrent la nourriture, puis se tournèrent vers la princesse. Celle-ci, gênée attrapa un sandwich jambon-beurre. Ensuite, en voyant que ses amis la fixaient, elle annonça : "Vous comptez me regarder manger ?". A la fin de sa phrase, ils se jetèrent tous sur les morceaux de pains, comme s'ils n'avaient pas mangé depuis des semaines. Une heure plus tard la jeune femme se leva sous l'œil intrigué des nains.

— Où allez-vous princesse ?

— Me dégourdir les jambes ! Répondit-elle, en montrant du doigt l'imposante colline présente devant elle.

— Je vois ! S'exclama Vaillant en se levant.

Après avoir rangé leurs affaires, la petite troupe débuta l'ascension de la montagne. Plus ils avançaient, plus les pentes qu'ils montaient et descendaient devenaient étroites et extrêmement rocailleuses. Mais, en fin d'après-midi, lorsqu'ils furent arrivés au village. Rubis était heureuse malgré qu'elle ait failli tomber plus d'une fois. L'endroit était magnifique, il y avait une trentaine de petites chaumières en bois, des ponts en pierre, et ce qui ressemblait à une mine débordant de matériaux précieux et également très utiles. Des nains en sortaient pioches à l'épaule en chantonnant une musique plutôt joyeuse. Cependant, ce qui perturba le plus la jeune femme c'était le contraste été-hiver qui régnait dans ce village. D'un côté celui-ci était recouvert de neige et d'arbres sans feuillages. Tandis que de l'autre, le sol était verdoyant et les fleurs, ainsi que les arbres s'épanouissaient.

Voyant que la princesse s'était arrêtée, Timide prit la parole : "C'est magnifique n'est-ce pas ?"

— C'est incroyable, je n'ai jamais vu une pareille chose !

— C'est normal, il n'y a qu'ici que ce climat existe.

— Comment cela se fait-il ? Je veux dire comment est-ce possible d'avoir un climat comme celui-ci ?

— La magie, princesse ! Répondit une dame d'un certain âge.

Rubis se retourna, et vit que les nains du village l'observaient, ils étaient probablement intrigués par la nouvelle venue, notamment par sa taille ainsi que pour ces nombreuses questions. La vieille dame était vêtue d'une longue robe grise délabrée, elle avait les cheveux grisonnants, et de petits yeux couleur noisette, portant un regard mutin à la jeune femme. Elle s'avança vers elle et se présenta : "Bonjour Rubis, je suis Nina, l'enchanteresse de ce lieu. As-tu fait bon voyage avec mes fils ?"

— Vos fils ?

— Oh, il n'y a que Vaillant et Athilla, c'est amplement suffisant tu ne trouves pas ?

— Oui, deux enfants à élever c'est déjà bien. Etes-vous une sorcière ?

— Hum... Oui, en quelque sorte, mais je maitrise seulement la nature.

— C'est vous qui avez conçu cet endroit ? Demanda Rubis.

— Oui ! Suis-moi mon enfant, tu vas loger chez moi, jusqu'à ton départ.

La chaumière de Nina est l'une des plus grandes, probablement parce qu'elle a deux enfants. Les deux femmes montèrent à l'étage. Le couloir dans lequel elles arrivèrent, laissait voir deux portes.

— Tu dormiras dans la chambre d'Athilla, il ne vit plus ici depuis qu'il s'est marié.

La princesse hocha la tête, et pénétra dans la petite pièce, d'une décoration rustique, mais accueillante. La chambre comportait un lit, une armoire, ainsi qu'un bureau en chêne.

— Je sais que tu es plus grande que nous, mais ce n'est que temporaire. Dit Nina en montrant le lit.

— Oh ! Ne vous inquiétez pas cela me convient.

La princesse posa son sac au pied du lit et en sortit le livre de magie. La couverture est en cuir qui lui-même est recouvert de paillettes. En son centre Rubis remarqua une serrure, sur laquelle il faut mettre un objet afin de le déverrouiller.

— Même pour ouvrir un livre, il faut répondre à une énigme. Soupira la jeune femme.

Elle s'apprêta à se coucher, lorsqu'on frappa à la porte.

— Entrez ! Bonsoir madame.

— Appelle-moi Nina ma petite. Tu ne descends pas diner ?

— Non, je n'ai pas très faim, merci.

— Bien, bonne nuit. Joli collier mon enfant !

— Merci ! Joli collier. Reprit-elle en réfléchissant. La princesse posa ses doigts sur son pendentif, et remarqua qu'il avait la même forme que la serrure du livre. Merci Nina ! S'écria la jeune femme en prenant la vieille dame dans ses bras, puis elle reprit le livre tandis que l'enchanteresse surprise, descendit diner.

Rubis retira son collier et posa le pendentif dessus. En se déverrouillant, les paillettes du livre se déplacèrent afin de former un saphir, puis il s'ouvrit en plein milieu sur les pages, il était écrit "Alors je t'ais manqué ?"

— Ce livre me dit quelque chose.

" Tu ne te rappelles pas la bibliothèque ?"

— Oh ! Le livre parle. S'étonna Rubis.

"Alors ?"

— Arrête ! Cria-t-elle, ensuite elle prit le manuscrit et le jeta par la fenêtre. Quand elle se rassoit sur le lit, le livre était devant elle. " Stop ! C'en est assez !

La porte s'ouvrit en coup de vent, laissant apparaître Vaillant qui accourut vers la princesse, épée à la main.

— Vous allez bien ? Nous vous avons entendu crier.

— Non... Oui... Je ne sais pas. Le livre... il est là !

— Et ?

— Je viens de le jeter par la fenêtre, et il est là ! S'exclama-t-elle. Je crois que je deviens folle.

— Pas du tout mon enfant. Intervient Nina. C'est de la magie, il faut faire confiance au livre, il a toujours été présent dans ta famille. Cependant, tu dois d'abord avoir confiance en toi. Reprit la vieille dame, en prenant la jeune femme dans ses bras. Maintenant vas te coucher, nous débuterons ton entrainement demain matin.

— Bonne nuit princesse. Dit Vaillant.

Les deux nains sortirent en prenant le livre avec eux, puis refermèrent la porte de la chambre. Laissant Rubis sombrer dans le sommeil.

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