Chapitre 36

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"La confrérie des Ombres"

— À quoi penses-tu Octave ? À Eliza ? L'interrogea la princesse.

— Tu es réveillé. Tu es magnifique quand tu dors. Répondit son frère.

— Pourquoi évites-tu mes questions ?

— Je... je ne sais pas c'est.

Après un moment de réflexion, il avoua qu'il pensait à Eliza. Il vient alors sur le lit et caressa la joue de sa sœur. Celle-ci, lui fit un bisou sur la joue avant d'aller s'habiller. Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, elle était vêtu d'un pantalon en cuir noir tout comme son corset. D'un chemisier blanc et d'une paire de bottes de couleur marron. Elle attacha ensuite ses longs cheveux blonds à l'aide d'un élastique. La queue de cheval laissait apparaître le collier ayant pour pendentif la dent de loup, ainsi que la cicatrice qu'elle portait au cou.

— Nous pouvons partir. Annonça Rubis.

— Qui t'as fait ça ? Demanda le prince en s'avançant vers la jeune femme tout en montrant l'ancienne blessure.

— Oh ! C'est une étrange créature qui était dans la bibliothèque du château. Mais, je l'ai tué, j'ai été soignée, donc tout va bien.

— Je suppose que c'est un elfe qui t'a soigné, les guérisseurs du roi ne sont pas compétents, et la cicatrice serait horrible. Je vais faire souffrir celui qui t'as fait du mal.

— Mais...

— Ne t'inquiètes pas, tu es toujours aussi jolie ! L'interrompis Octave. Cette marque que tu portes, représente Edelsteen. Notre royaume se compose de cinq palais qui sont formés par les branches de l'étoile, celle toute en haut c'est notre château. Celui qui dirige tous les autres, le plus puissant. Il s'agit du palais de Saphir. Je te parlerai des autres plus tard. Nous devons y aller.

Ils descendirent tous deux et rejoignirent Vaillant. Après avoir pris leurs petits déjeuners qui se composait essentiellement de fruits, les trois amis mirent leurs capes, puis reprirent leurs nombreuses armes. Pour terminer, ils saluèrent leurs hôtes avant de reprendre la route.

— Bonne route. Déclara Aurélian.

— Faites attention à vous ! Annonça Manon en prenant la jeune femme dans ses bras.

— A bientôt ! Dirent en chœur les trois voyageurs avant de s'éloigner et de disparaître dans la forêt.

***

Quelques heures plus tard, après avoir parcouru plusieurs kilomètres, ils atteignirent enfin le port abandonné. On dit qu'il serait le principal repère de la confrérie des Ombres. Il s'y cacherait les plus grands mercenaires que le monde n'ait jamais connus. Peu de personnes repartent de cet endroit vivant, s'ils n'avaient pas été conviés. Mais, heureusement pour Rubis, Vaillant, et Octave. Le prince était l'un des membres de la confrérie, et qui plus est le meilleur assassin. Il avait pris plus de vie en dix ans, qu'un autre mercenaire en vingt ans de carrière. Le chef qui l'avait enlevé, sous les ordres du roi de Vermogen, l'avait pris sous son aile. Pourquoi tuer un enfant ? Contre toute attente, Octave a pu garder ce sentiment envers sa famille, et a reçu une bonne éducation, tout en apprenant à devenir un assassin. Qui aurait cru que les meurtriers avaient des émotions ? Sûrement pas les gens du peuple, ni les bourgeois.

Soudain, un homme imposant au visage couvert de cicatrices plus ou moins récentes se mit face au jeune homme en le défiant du regard. Le prince lui prit le bras et le retourna avec agilité. Quand il reprit la main de Rubis, la jeune femme était encore plus crispée qu'elle ne l'était, alors Octave l'attira un peu plus vers lui, tandis que Vaillant était prêt à tirer sur les personnes s'approchant un peu trop. Il était à l'affût de la moindre tentative d'agression envers la princesse.

Quelques mètres plus loin, un vieil homme aux cheveux courts et à la barbe grisonnante, vêtu d'une longue cape noire et armé d'une épée, sorti de ce qui devait être auparavant la maison des douaniers. L'individu avait le visage ridé et parsemé de cicatrices. Et son regard devint brouillé de larmes lorsqu'il vit le prince.

— Je pensais ne jamais te revoir Octave. Annonça le vieillard en prenant le jeune homme dans ses bras.

— J'ai eu un léger contretemps.

— Cette demoiselle en serai-t-elle à l'origine ?

— En effet ! Répondit le prince. Je vous présente Jack. Et Jack, voici Rubis ma sœur et Vaillant son ami.

— Je suis ravi de vous connaître !

— Nous également ! Répondirent les deux intéressés.

— Alors dites-moi comment vous êtes-vous retrouvés ? Demanda Jack.

— Euh... Et bien c'est assez...

— Surprenant ! L'interrompit Vaillant. Je l'ai capturé dans la forêt enchantée, mais je n'ai pas eu l'occasion de le tuer.

— Pour quelle raison ?

— J'ai débarqué sans le vouloir dans leur village-celui des nains- et j'ai dû "apprendre" à me battre avec Octave.

— Oh, je vois !

— Et accessoirement, elle a bien failli le descendre. Reprit Vaillant hilare.

Le vieil homme lança un regard amusé à son protégé qui tenta en vain de se justifier : "Quoi ? Ne me regarde pas comme ça ! Comment aurais-je pu deviner que Rubis avait déjà des connaissances dans l'art du combat au corps à corps. Les nains avaient dit que je devais lui "apprendre".

— Je suis content que vous vous soyez retrouvés.

— Moi aussi Jack, moi aussi... Répondit le prince.

— Rubis et Vaillant vous pouvez vous balader si vous le souhaitez. J'ai à parler avec Octave. Reprit le vieil homme.

Le nain accompagné de la princesse acquiescèrent, puis s'éloignèrent et partirent se promener sur la plage non loin de là.

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