~Chapitre 26: Boys like boys~

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Doux cliché du lendemain de soirée. Ce phénomène nous transforme mystérieusement en une sorte d'issue, de mutation entre un paresseux et une larve. On s'enroule dans nos couvertures, en écrasant au passage de vieux sachets de chips, peinards dans le noir, discernant faiblement de nos yeux petits fatigués les intrigues de nos séries préférées, bien au chaud au lit. Faut-il, bien-sûr, se retrouver dans son lit.

Je me réveillais le lendemain avec une migraine atroce, un martèlement sans fin qui me donnait envie d'écraser ma tête contre le mur. L'impression que chaque partie de mon corps était inséparable du lit engourdissait mes membres bien que, ce lit, ne m'appartenait point.
En soulevant finalement mes lourdes paupières, ma vision est flouée par une piquante et désagréable sensation. D'ailleurs, pas que ma vue s'était estompée, tout était aussi flou dans mon esprit ou ma mémoire, jusqu'à ce que mon regard brumeux se pose sur un poster des Good Charlotte. Tandis que je parcourais troublée un à un les objets de la pièce, peu à peu, les souvenirs faisaient surface. Ils envahissaient précipitamment mon esprit, se succédaient en désordre les uns après les autres.

Le beer-pong, la musique, l'absence de Michael, la sono, Calum, l'angoisse, la bagarre, Ashton et le Whisky pour tout oublier. Certes, mes souvenirs correspondaient qu'à de vagues sons et des images confuses mais ne s'étaient nullement supprimés.

Ce fut frappant, c'était comme si j'apprenais une deuxième fois qu' Ashton et moi avions passé la nuit ensemble. Je me sentais toute chose en me remémorant les niaiseries nocturnes échangées, je n'y croyais presque pas. Notre nouvelle relation entamée restait absurde, irréelle.

Je tâtais le matelas, la place à mes côtés était vide et froide, Ashton ne s'y trouvait plus. Avait-il oublié notre veillée? S'était-il effrayé en me retrouvant dans son lit?

Je me reposais deux minutes, stagnant dans l'odeur d'Ashton que dégageait le matelas en hésitant si me rendormir ou partir. Finalement, je me levais, laissant une délicieuse sensation nauséabonde se hisser dans mon estomac.  Déambulant dans les couloirs du premier étage, la lumière du jour agressant ma vision, je pus constater l'état catastrophique de la maison. Des corps se rapprochant plus de cadavres que d'adolescents endormis jonchaient dans tous les recoins, des pyramides de gobelets s'empilaient sur les meubles et des bouteilles d'alcool fuyaient sur la moquette. 

    Je remarquais que les rampes de l'escalier en bois avait été taillée au couteau. Des petits amoureux tous mignons y avaient gravé leur initiales comme "J+K" ou "M+L" ne se souciant nullement de respecter la maison où ils étaient reçus. Tellement ridicule. Je ne voulais pas imaginer la réaction de la mère d'Ashton face à ce carnage. Heureusement la fête ne s'était pas passée chez moi.

J'atterris finalement au rez-de-chaussée, découvrant Ashton vêtu d'un simple caleçon et d'un t-shirt ample. Je rougis et détournais avec difficulté le regard. Une main dans un sac poubelle et le dos courbé, il ramassait les gobelets rouges par terre, découvrant ses jambes robustes et bien bâties. Au fond, j'espérais qu'il vienne me saluer avec un bisous sur le front et qu'il me laisse toucher ses fesses musclées.
J'avais beau fantasmer, on m'accueillit d'une autre manière. En me voyant arriver habillée comme la veille, il ne prit même pas la gentillesse de me demander comment j'allais et se replongea dans son activité :

« - Prends un sac poubelle et aide moi.

- Bonjour aussi, oui je vais bien.

- Ne joue pas à ça avec moi dès le matin- il répliqua sèchement en brisant chacune de mes attentes- Je ne sais même ce que tu fous encore chez moi alors constate toi heureuse que je ne t'ai pas jetée à la porte dès mon réveil. »

Throwing rocks at your window a.i.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant