Throwing rocks at your window a.i.

~Chapitre 20: So why you kissed him?~

J'avais passé toute la nuit à réflechir. Je n'avais pas dormi et me retrouvai donc avec des cernes monumentales ce matin-ci. Super.

Durant mon trajet habituel du matin, le bus était passé devant la maison jaune des Irwin me laissant entre voir Ashton et sa soeur. C'est à ce moment-là que j'avais remarqué la ressemblance entre les deux personnages; mêmes boucles, mêmes traits du visage. J'admets avoir ressenti une pointe de tristesse en les voyant tous les deux, moi qui avais été privée d'un amour fraternel à jamais, je me souvenais vaguement de quoi il s'agissait.
Il avait ajusté le sac à bandoulière sur l'épaule de Lauren et lui avait déposé un baiser sur le front avant de se mettre en marche pour le lycée, faisant sautiller ses bouclettes. Je le trouvais très protecteur avec sa soeur, ça en devenait bizarrement mignon.

J'ai dit mignon? Wo, je devais être plus fatiguée que je le pense.

Une sensation étrange refit surface venant chatouiller mon estomac tandis que je me rongeais les ongles assise dans le bus. La même sensation qui m'habitait continuellement à l'époque où aller à l'école était pour moi un vrai enfer. La même sensation qui m'empêchait de manger, qui m'interdisait de dormir, qui me donnait la nausée et qui me forçait à sourire malgré tout.

De l'anxiété.

Un long soupir s'échappa de mes lèvres en repensant au fait que j'étais anxieuse à cause du baiser d'hier. Ma réaction avait été vraiment anormale vis à vis du basané. Une personne saine d'esprit serait restée pour arranger calmement les choses au lieux de s'échapper comme un brigand.
Calum exigeait sûrement des explications mais le problème est que j'en avais pas.
Et si tout le monde au lycée était au courant? Bon Calum était réputé bien plus intelligent qu'une simple commère qui aurait raconté l'accident à la moitié du continent, mais on ne sait jamais. Si jamais un seul des élèves du lycée serait au courant, je me laisserai mourir dans une cave poussiéreuse.
Le pire dans tout ça était que je venais peut être de gâcher un bel amitié, et cela me déplaisait fortement. Pourtant j'avais bien été claire avec moi même: aucun engagement dans aucune relation amoureuse.

Le bus s'arrêta à la station habituelle et tous les élèves descendirent comme s'ils mourraient d'envie d'aller à l'école. Je me frayai un chemin parmi ces affamés de cours et m'installai sur le banc de la station. Petit à petit le nombre de personnes diminuait, laissant un calme paisible m'envelopper. Je sortis mes écouteurs dans une tentative (ratée) de me calmer avec un peu de musique. Après quelques chansons, je pris mon visage entre mes mains et me mis à soupirer lourdement.

Une silhouette aux cheveux rouges s'installa prés de moi me forçant donc à lui laisser une place sur le banc.

"-Ça va? me demanda Tessa avec une mine inquiète.

-Ouais et toi?"
Je souris nerveusement.

Elle n'était pas la personne avec qui j'agissais le plus naturellement au monde.

"-Moi ça va, mais toi t'es sûre de ne pas frôler le malaise? -elle fit une pause, le temps de recracher sa fumée- Tu as l'air anxieuse."

Cette fille était un radar.

"-Oh euh ouais, légèrement."
Bégayai-je tandis qu'elle laissa un sourire étirer un coin de ses lèvres.

Tout au long de la conversation, je me limitai à seulement quelques syllabes comme réponses à ses questions les quelques peu envahissantes, plaçant aussi quelques hochements de tête par-ci et par-là. J'évitais tout de même de lui raconter ma vie sûrement hyper-interessante.
"-Faudrait y aller avant que les portes du lycée ferment. On est en retard."
Dit-elle en se levant.