Chapitre 27

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Carmen atterit doucement, comme une plume, sur du gazon. Elle était assise par terre, devant une maison. Elle était à l'arrière de cette maison, et une porte était ouverte. A l'intérieur, deux adultes se disputaient. Une femme et un homme. La femme disait que l'homme était inconscient, qu'il ne se rendait pas compte de la gravité de la situation. L'homme répliquait que personne ne l'avait vu, qu'ils avaient tous cru à un coup de chance.

La femme allait répliquer, lorsqu'une explosion détruisit la maison. Carmen fut projeté en arrière par le souffle de la bombe. De la fumée et des flammes s'échappaient de là où les deux adultes se trouvaient auparavant. Carmen sentit des larmes couler le long de ses joues. Une tristesse infinie emplissait son coeur, et elle criait à s'en casser la voix :

_ NIE! TATA! MAMA!

Son cri retentissait au milieux de la nuit. Elle commençait à entendre des sirènes, mais elle continuait de crier. Mama... Tata...

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Pendant ce temps, sur le champ de bataille, les x-men faisaient face à une nouvelle difficulté. Après que Magnéto ai parlé d'explosion, Carmen était tombée à genoux au sol, la tête dans les mains, affolant ses amis.

_ Carmen! Carmen!

Mais ils ne pouvaient pas la toucher, car les animaux que la jeune fille avait appelé un instant auparavant l'entourait maintenant, et formaient un cercle autour d'elle. Ils étaient très agités, il était donc impossible de l'approcher.

Puis elle se mit à pleurer à chaudes larmes, en se balançant d'avant en arrière. Lorsqu'elle se mit à crier, les animaux s'enfuirent le plus vite possible, et la terre se mit à trembler de plus en plus fort.

_ Mais qu'est-ce qu'elle a? S'exclama Logan pour couvrir le bruit que faisait les vibrations.

_ Elle revit un souvenir, murmura le professeur. Mais ce n'est pas normal que cela la mette dans cette état.

Kurt s'approcha alors de Carmen, pour tenter de la calmer. Les mutants tenaient de plus en plus difficilement debout, et les murs de la maison blanche n'allaient plus tenir très longtemps.

_ Carmen! Calme-toi, je suis là.

La jeune fille leva les yeux vers lui, mais des yeux qui n'étaient pas les siens. Ceux-ci étaient jaunes, comme ceux d'un chat ou d'un animal sauvage. Elle fixait le vide. Elle ne l'entendait pas. Elle n'entendait rien, ne voyait rien. Son esprit était ailleurs. Elle pleurait toujours, mais avait cessé de crier.

_ Charles! Fait quelque chose! S'exclama Erik, de plus en plus inquiet à mesure que les vibrations s'accentuaient.

_ Je risque de la tuer! Répliqua Charles, contrarié face à ce dilemme.

_ Si tu ne fais rien, on y passe tous! Intervint Wolverine, au sol car il lui était impossible de tenir debout.

Des crevasses commençaient à s'ouvrir dans les jardins présidentiels. Si Charles n'agissait pas, le sol allait s'écrouler sous leurs pieds.

Le professeur se concentra de toutes ses forces et entra dans l'esprit de Carmen. Il chuta dans un trou noir, et atterit à côté d'une petite fille, en face d'une maison en flammes. La fillette pleurait à chaude larmes, et prononçaient des mots que Charles ne connaissaient pas. Mais il comprit que l'enfant appelait ses parents, qui se trouvaient sans doute dans la maison, et il cru reconnaître la langue dans laquelle la fillette s'exprimait. Du polonais.

_ Mais qu'est-ce que... S'étonna Charles en fronçant les sourcils.

Pourquoi Carmen revivait-elle un souvenir qui n'était pas le sien? A moins que...

Alors Charles comprit. Ce n'était pas un souvenir de Carmen. C'était un souvenir de Nina. Nina Lensherr. La fille d'Erik.

Charles ne pouvaient pas s'émouvoir devant ce spectacle, ou réfléchir à toutes les questions que soulevaient ce qu'il venait de voir, car il devait se contrôler au maximum, afin de ramener Carmen à la raison. Il posa une main sur l'épaule de la fillette.

_ Carmen, tu as survécu à cela. Tu ne t'en rappelais plus, mais tu y as survécu. Tu ne peux pas te morfondre et rester ici, en laissant ton pouvoir agir. Il est trop puissant, et tu es plus forte que ça. N'en soit pas l'instrument.

La fillette leva ses yeux pleins de larmes vers Charles. Elle se remit debout, et grandit au fur et à mesure qu'elle se relevait. Elle redevint la Carmen que tous connaissait, mais quelque chose avait changé en elle. De la dureté. Il y avait maintenant de la dureté en elle.

_ Je m'appelle Nina Lensherr. Dit-elle sur un ton de défi.

Charles sortit de son esprit. Le calme régnait maintenant à la maison blanche. Carmen s'était évanouie, car elle avait fournit trop d'effort sur un si court laps de temps. Le professeur sentait qu'il y avait de l'agitation à l'intérieur des murs. Il fallait partir.

_ Tornade, il faut y aller, dit le professeur.

_ Attends, Charles! S'exclama Erik.

_ Pas maintenant, mon ami. Passe à l'institut dans quelques jours si tu le souhaites. Mais pas maintenant.

_ Toujours un bon prétexte pour que je rentre dans ton école à ce que je vois, dit Erik d'un ton amer.

_ Dois-je comprendre que c'est un refus? Demanda Charles calmement.

_ Je ne sais pas Charles. Je crois que je ne suis pas encore prêt à affronter la réalité. Un jour peut-être. Mais pas maintenant.

Charles sourit tristement. Malgré tout ce qu'Erik avait fait, il y avait encore et toujours du bon en lui. Même s'il refusait de le croire.

Tout le monde partit en volant, chacun dans une direction opposé, sachant qu'ils se reverraient un jour. Mais pas maintenant.

Gardénia ~ X-menOù les histoires vivent. Découvrez maintenant