Je m'appelle Mia. Certains pensent souvent de moi que je suis une fille rêveuse . J'aime m'imaginer des histoires pour me plonger comme hors du temps, hors de ce monde où je me suis toujours sentie différente. Petite déjà, je fermais les yeux et commençais à me créer des histoires comme pour m'échapper de la réalité...
l y a 2 ans, ma vie à basculée. J'ai perdu ma mère dans un accident de voiture et depuis ce jour, je ne vis plus... je survis, dans un monde qui n'a plus de sens pour moi. Je joue un rôle de faux-semblant.
Je vis avec mon père, avec lequel j' entretiens une relation plus ou moins...compliquée, avec peu d'échanges et je sens bien que je me renferme de plus en plus dans mon monde comme pour me protéger de la réalité. J' en veux à la terre entière, mais je me tais, même si parfois au fond de moi, je hurle de douleur comme une impression de déchirure au niveau de ma poitrine. Je suffoque, je souffre, mais ne dis rien. A quoi bon, ça ne changerait rien. La pitié des gens me donne la nausée, alors je me plonge dans mon seul refuge... la musique.
Un soir en rentrant mon père m'attendait. J'ai de suite senti que ce qu'il allait me dire n'allait pas me plaire et certainement me mettre une fois de plus hors de moi ! J'avais changé, la vie m'avait forcé à changer, à mûrir, à m'endurcir pour supporter cette douleur , cette haine qui m'envahissait et ne voulait plus me quitter ! Je ne me reconnaissais plus, j'étais devenue froide, distante, agressive envers lui. Je n'aimais pas cette image de moi. La vie m'avait rendue comme ça et rien ne pouvait me changer maintenant, du moins, c'est ce que je pensais.
-Mia... Il faut que je te parle de quelque chose. Je sais que depuis la mort de maman, tu essaies de m'éviter...
À ce moment précis je ne voulais plus l'écouter ! Pourquoi de nouveau me parler de... ce jour. Pourquoi fallait-il qu'il me replonge dans ce sentiment de douleur immense. Stop ! Je ne voulais plus en parler, ni l'écouter. Décidément, il ne me comprenait vraiment pas. Je le regardais s'agiter, ses mots n'avaient pas de sens, mon esprit s'était déjà évadé. Je détournai son regard me dirigeant vers les escaliers de ma chambre. Je préférais m'enfuir, une fois de plus...
-Mia ! tu sais que ça me fait du mal à moi aussi et encore plus lorsque tu m'évites. Tu ne me parles plus, ne me regardes plus, je ne sais même pas ce que tu penses ou ressens !
Je m'arrêtai me tournant vers lui, je le fixai un moment. Son visage avait tellement changé, cerné, sa barbe blanchie. Je n'étais pas la seule à avoir souffert dans cette tragédie.
-Je devrais te parler ? Pour te dire quoi ? Il n'y a rien à dire ...
-On vient de me proposer une promotion, c'est une belle opportunité pour moi et il y aurait une augmentation...
-Une promotion, une augmentation, pour quoi faire ? Maman t'a toujours suggéré de demander une augmentation, tu as toujours refusé ! Et maintenant qu'elle n'est plus là, tu la demandes ! Ca n'a pas de sens, ça n'en vaut pas la peine, on n'a pas besoin de ta fichue augmentation !
Je me tournai pour ne pas laisser émerger les larmes qui commençaient à m'envahir. Non, je ne voulais rien laisser transparaître. Mon père, désemparé, tenta de se justifier.
-Je...je ne l'ai pas demandée, c'est mon patron qui me l'offre mais...il y a une condition.
-Une condition ? Ma voix tremblait, je n'osais toujours pas affronter son regard.
-Je dois aller travailler à Lakeside, mais... si tu n'es pas d'accord, je suis toujours à temps de refuser ! Sinon...le départ est prévu dans une semaine. Je sais que c'est soudain mais c'est peut-être l'occasion de ...
-L'occasion de quoi, de commencer une nouvelle vie, de tout quitter, laisser tout derrière nous comme si tout allait s' arranger ?!
Les poings crispés je sentais que la colère m'envahissait !
-Ça ne me regarde pas, de toute façon, tu as toujours fait ce que tu voulais !
Je claquai la porte de ma chambre, m'écroulant sur le lit en sanglots.
D'un ton contrarié, il me cria que nous partirions donc le vendredi suivant.
VOUS LISEZ
Laissez moi le temps...
Ficção Adolescente"Il posa sa main sur mon épaule, je sursautas et d'un geste le repoussa, regrettant aussitôt . C 'était plus fort que moi, je m'interdisais toute marque d'affection, à force j'avais réussi à m'en convaincre. Je m'étais comme emmurée, mon corps, mon...