Laissez moi le temps...

Chapitre 20

SAM

Le jour tellement redouté arriva, j'allais enfin être fixé, savoir, si oui, ou non cette putain de chimio avait marché. C'était la première fois qu'on se séparait depuis des jours avec Mia. Je savais qu'elle souffrait de cette séparation et j'en souffrais encore plus de la savoir comme ça, mais... C'était mieux comme ça, je préférais m'y rendre seul, ne sachant pas ce qu'on allait m'annoncer.

-Sam, je suis désolé, ça n'a pas fonctionné comme je l'aurais souhaité, ça a encore gagné du terrain... Il n'y a plus rien à faire... On peut, te soulager, mais il n' y a plus d'espoir de guérison.

Ces mots résonnaient dans ma tête en boucle, tout ça, cette souffrance pour quoi ? Pour rien ! Ca y est, c'est fini, cette merde a gagné le combat !

Je m'arrêtai sur le bord de la route, je n'arrivais plus à respirer ni penser, jetant mon casque au sol, hurlant de douleur comme si ma poitrine se déchirait.

-NON, NOOON putain...

Je tombai à genoux sur le sol, pleurant comme un bébé, tapant du poing sans m'arrêter, jusqu'à ce que je voie du sang couler de ma main. Je ne ressentais plus rien ni la douleur ni rien, restant là recroquevillé sur moi-même. Tout me revenait en pleine figure. Mia je l'aime tellement, je ne veux pas qu'elle souffre encore, je lui avais promis que jamais je ne la quitterais. J'ai tellement de projets avec elle ! Non, je ne peux pas la quitter, elle ne le supporterait pas. Je savais qu'elle s' effondrerait sans pouvoir se relever. Elle avait déjà tellement souffert, tellement enduré en m'épaulant durant mon traitement.

Je restai comme ça dans un état végétatif, je ne sais pas exactement combien de temps. Des minutes, des heures, j'étais déconnecté, le regard fixant le vide. Je n'acceptais pas, pourquoi moi, pourquoi si jeune la vie s'étais acharnée sur moi, pourquoi me reprendre ce qu'elle m'avait donné... l'amour de ma vie !

Je n'avais plus le temps, je me relevai. Le peu de temps qu'il me restait, je devais le passer avec ceux que j'aimais.

Je repris la route, il fallait que je sois auprès d'elle, j'en avais besoin, elle était la seule qui réussirait à me faire tout oublier.

Je m'apprêtais à faire une chose que, sûrement ils ne pardonneraient jamais, mais je ne pouvais pas les affronter. Je décidai donc de ne rien leur dire pour ne pas gâcher le peu de temps passé avec eux. Il n'y avait plus rien à faire et je refusais de passer les semaines, les mois qu'il me restait à pourrir sur un lit d'hôpital !

Je cachai la vérité à Mia, lui disant que tout était fini, sans vraiment lui dire qu'à mon sens à moi, cela voulait dire... c'est fini, il n'y a plus rien qu'on puisse faire pour moi. J'étais en colère au fond de moi, comment lui dire qu'il ne me restait peut-être que quelques mois à vivre auprès d'elle ?! La voir de nouveau sourire, être heureuse... Je ne pouvais gâcher ça, tant pis si j'étais un putain d' égoïste, je n'aurais pas supporté de la faire de nouveau souffrir par ma faute !

Sur un coup de folie je la demandai en mariage. A mon plus grand bonheur elle accepta. On passa une de nos plus belles nuit ensemble dans les bras l'un de l'autre.

Toute la nuit je la passai à la regarder dormir tel un ange, si paisible, si belle. Je décidai d'officialiser ma demande en lui offrant une bague. Je partis au petit matin, lui laissant préalablement une lettre, espérant être là avant son réveil pour lui faire la surprise. Mais le destin en avait décidé autrement... sur le chemin du retour, je fus pris de violents maux de tête, ma vue se troubla, je n'arrivais plus à garder l'esprit vif. La première et dernière pensée qui me soit venue c'est Mia.

-MIA, MIAAAA...

Je hurlai à l'intérieur de mon casque, perdant le contrôle de ma moto, atterrissant quelques mètres plus loin.

Quand la police vint sonner au petit matin à la porte de mes parents, ma mère compris de suite et tomba en larmes dans les bras de mon père. Il tenta de relever ma mère, qui hurlait de douleur, puis s'effondra, lui aussi à son tour...

Quant à Mia... Il fallait que je m'assure qu'elle allait bien !