Chapitre 3 : Rien ne s'efface, tout trépasse.

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17 mars 2010, Jour 2.

Dear Diary,

Aujourd'hui, je n'ai vraiment pas l'envie de faire le petit spitch que j'ai occasionné les autres fois. Je n'ai qu'une envie, celle d'écrire ce qu'il s'est passé en ce deuxième jour.

La veille, j'étais partie de l'hôtel assez tardivement, j'avais prétendu être fatiguée et être restée dans ma chambre pour me reposer. En vérité, j'avais passé un long moment dans les bras de Nick, à l'embrasser. Rien de plus, je m'étais simplement allongée sur son corps, enroulée dans ma couverture et lui dans sa serviette de douche et je l'avais embrassé. J'avais passé un agréable moment et je n'avais pas excessivement besoin de plus. Juste d'être proche de lui. Les adieux avaient étés assez désastreux. Alors que j'étais sur le pas de la porte, je n'avais pu m'empêcher de l'embrasser une nouvelle fois. Et Dude, ce que c'était merveilleux. Pour ne pas rester plus longtemps, j'avais posé mon bras sur la poignée au cours d'un baiser. Le choc fut brutal, d'un coup je m'étais retrouvée dans le couloir et j'avais courru vers ma chambre pour pleurer de plus belle. Une fois calmée, j'avais prit une douche, placé des glaçons sous mes yeux pour atténuer les poches, m'étais maquillée et avait mit dans un bazar pas possible la suite. Au moins, les gens ne douteraient jamais de ma présence dans cet endroit.

Bien après, j'avais signé le papier de mon émancipation et je m'étais installée dans ma nouvelle maison à Los Angeles, où toutes mes affaires étaient déjà rangées. Malgré mon désir d'indépendance, je me sentais seule dans cette grande villa inhabitée. En plus, ma petite taille n'y arrangeait rien. Les mus me semblaient immenses ainsi que tous les meubles. Ne me sentant pas à l'abri dans ma propre maison, je m'habillai, pour me préparer à sortir et me sentir beaucoup plus à l'aise.

Munie d'un slim bleu foncé, de mes low boots de la veille, d'un débardeur noir et de ma queue-de-cheval habituelle (sans oublier mon maquillage), je me lançai à travers la ville. Ce n'était pas la première fois que je me baladai dans les rues de Los Angeles, pourtant tout était étrange, déjà, tout me semblait plus grand, deuxièmement je ne perdais pas de temps pour me perdre et troisièmement, beaucoup de gens me reluquaient d'une manière assez... désagréable.

Alors que je comptais rentrer dans une boutique, le kiosque à journaux attira mon attention. Une grande photo faisait la une de beaucoup de magazines, une jeune fille portant la même tenue que moi hier était portée sur le dos d'un garçon que je connaissais très bien. Prise de torpeur, je pris le journal entre mes mains et louchai sur l'illustration. Oh mon Dieu ! En bas, apparaissait en grosses lettres dorées "la nouvelle conquête de Nick Jonas !".

- OH MON DIEU ! Criai-je de toutes mes forces, ce qui malheureusement attira l'attention de beaucoup de personnes qui se retournèrent automatiquement derrière moi.

« Emy ! Emy ! Emy ! C'est la fille sur le journal ! C'est elle la petite amie de Nick !» «Elle a un air vulgaire !» «Elle est trop jolie !» «J'adore ses chaussures ! Elle avait les mêmes hier !» «Elle ne sait pas se recycler ou quoi . Si elle veut être la copine d'une star, ce n'est pas comme ça» «Nan ! Tu es trop tarée ! Ça lui donne du style comme ça ! Au moins, on voit qu'elle est comme tout le monde, normale !» «Hey ! Mais ! Ce n'est pas elle qui va sortir un album ?» «Tu crois que l'histoire avec Nick n'est qu'un gros coup de pub ? » «Nan ! Pas possible ! Oh la garce !» «T'as vue ça . Faut qu'on envoie une lettre à Nick, histoire qu'il comprenne.» «Oh ! Le pauvre, il traine avec une traînée !» «Oh, trop forte Holga !» « Tu as vu ça James !»

J'avais soudainement un atroce besoin de respirer. Prenant tout mon élan, je m'enfuyais vers ma nouvelle maison. Mon coeur battait à une vitesse folle, je ne comprenais plus rien. Une fois arrivée chez moi, je fermai la porte à double tour. J'avais une fois de plus peur. Je ne me sentais vraiment pas bien, j'avais cette désastreuse sensation qu'on a lorsque l'on a l'impression que notre corps est trop lourd pour être porté. J'espérais intérieurement, et priais de toutes me forces pour que ce ne soit pas ce que cela semblait être. Seulement c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir une nouvelle crise. Je jetai au sol tous les objets que j'avais à ma portée et je criai sans m'arrêter. J'avais besoin d'air, mes poumons se resseraient sur eux même, comme mon corps tout entier qui semblait échapper à mon contrôle. Je tirai sur mes vêtements les déchirant presque. Je courrai dans tous les sens, sans comprendre pourquoi. Je vis les portes vitrées amenant au jardin et je les ouvris en un gros claquement. Arrivée, sur la terrasse, je criai à pleins poumons, je n'en pouvais plus, je ne pouvais plus rien supporter. Il fallait me calmer. Le seul problème était que tout échappait à ma volonté, je n'étais soudainement plus maître de mon corps. A présent, ce n'était pas vraiment l'air qui me manquait, puisque des raffales de vent s'abattaient sur mon visage, mais j'avais l'impression d'étouffer. A ce même moment, la baie vitrée s'ouvrit et j'entendis deux personnes crier mon nom.

Bien plus tard, j'étais sur le canapé du salon, allongée. J'entretenais une longue discussion avec mon père et mon manager qui étaient arrivés pour me parler du scoop. Seulement, ils avaient du interrompre leur projet... A cause du carnage sur lequel ils étaient tombés, c'est à dire, moi.

- Quand comptiez-vous m'en parler ? demanda mon agent, ses yeux noirs plongés dans mes yeux bleus.

Mon manager était plutôt grand, avec des cheveux courts noirs corbeau taillés en porc-épic. Malgré ce détail il était plutôt cool, gentil et était toujours très bien habillé.

M'intéresant soudainement à sa question, je réfléchis. C'était vrai, quand comptai-je lui faire part de ce détail insignifiant ? Jamais. Lorsque je sentais que j'allai repartir, je me recroquevillai en position position foetale, passant mes bras autour de mes jambes. Je savais qu'il fallait que je pense à quelque chose d'autre pour oublier et je comptai donc jusqu'à 100 dans ma tête.

- Je pensai qu'elle vous en avait parlé. Miley... C'est pour cette raison que je ne voulais pas te faire émanciper. déclara mon père la tête baissée, passant sa main sur ses cheveux.

- Donc, cette gamine a quelque problèmes... Mentaux ? Hasarda Harry, mon manager.

- En fait... On ne sait pas exactement, on a beau la forcer, la tanner ou autre chose pour l'emmener à l'hôpital, elle refuse ou ça finit toujours en crise, expliquai mon père.

- Je vois, Miley tu as besoin d'aller voir un médecin... , commença t-il avant de se tourner vers mon père, ca lui arrive souvent ?

- Quand elle ne se sent pas bien, informa mon père à Harry.

- Vous auriez du m'en parler, avant de lancer sa carrière, on est pas dans la merde maintenant !

Suite à ce qu'il venait de dire, je me levai d'un coup sec, totalement horrifiée. J'étais pleine de déception envers son comportement, les nerfs à vifs, énervée, je balançai la couverture qui virevolta au dessus de la petite table et je criai à l'encontre de mon père et d'Harry :

- Par ce que je suis folle ! VOUS POUVEZ LE DIRE ! MAIS MERDE A LA FIN ! J'ai pas le droit de réaliser mon rêve tout ça parce que je suis folle ?! JE N'IRAI JAMAIS A L'HÔPITAL ! JAMAIS ! JE ME FOUS DE CE QUE VOUS VOULEZ ! JE DEVIENDRAI CHANTEUSE ! J'AI SIGNE UN CONTRAT ! JE VIS A LOS ANGELES ET J'AI UNE MAISON AU TEXAS ! JE SUIS GRANDE ! J'AI BESOIN D'AIR, C'EST POUR CA QUE JE SUIS PARTIE ! VOUS M'ETOUFFEZ !

Une fois mon discours terminé, je traversai le salon pour atteindre les escaliers, voyager dans le long couloir qui menaient à des tas de pièces et enfin me jeter sur mon gros lit confortable pour y déverser toutes mes larmes.

Ce n'était que le début des problèmes, j'aurai aimé pouvoir le savoir, histoire d'être préparée à l'avance, j'aurai aimé savoir que tout me tomberait sur la gueule. J'aurai aimé un tas de choses, et parfois il m'arrive de me dire que j'aurai aimé ne jamais exister...

A plus, Diary,

Miley

Nine MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant