Chapitre 13 : Un pas en avant.

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2 juillet 2010, jour 110

Dear Diary,

J'ouvris les yeux. Ce fut une tâche qui me parût extrêmement difficile, comme si je ne les avais plus ouverts depuis des années. Ils étaient lourds, presque clos, impossibles à supporter. Je me sentais faible, mon corps était impassible et incapable de se déplacer correctement. Un tambour résonnait dans ma tête de manière incessante. Prenant mes dernières forces qui étaient peu nombreuses et peu efficaces, mes yeux s'éveillèrent. La première chose que je vis fut une masse blanche. Une épaisse couche qui ne se gênait pas pour m'emprisonner. J'avais cette étrange impression, celle d'être endormie mais aussi réveillée. Quelques boucles brunes et soyeuses se placèrent devant moi puis ce fut au tour de fins yeux tirés qui m'observaient tous deux, d'une manière émerveillée, gênée et horrifiée. Toujours trop d'émotions les habitaient.

- Destiny ! Tu es réveillée ! Brailla la voix me forçant à me lever.

J'avais beau avoir gardé mes jambes allongées et le haut de mon corps dans le vide, une position que j'adoptais tout le temps, je n'étais pas arrivée à tenir et je retombai aussitôt en arrière.

Une porte apparût devant moi et s'ouvrit me laissant découvrir un homme blond, enrobé d'une blouse blanche. Il fondait dans la masse, je ne voyais que son visage et ses mains tenir un bloc-note vert qui luisait bien trop dans ce néant blanc.

- Oh ! Sembla t-il surpris de me voir. Vous êtes réveillée ! Je suis le docteur Dane. Je me suis occupé de vous. Savez-vous où nous sommes ?

Calme-toi, respire. Me dis-je à moi-même. J'étais malheureusement dans cet endroit que j'avais fuie depuis des années, cet endroit si effrayant qu'il me donnait cette infâme envie de crier. Ce n'était pas possible, qu'avais-je fait ? Petit à petit, je me souvenais de l'accident, de la voiture se jetant sur moi, de quelques voix criant mon nom, d'un liquide brulant coulant sur mon front et moi sombrant dans un profond coma, ce fûrent mes derniers souvenirs.

Prise d'une pulsion, je tâtonnai mon ventre, la bosse était toujours là maintenant, était-il lui aussi présent ? Ou avait-il décidé de me laisser en paix ?

- Il est encore là ? Demandai-je avec appréhension et beaucoup de mal.

-Si vous faites allusion à votre enfant, je suis ravi de vous apprendre qu'il a survécut à votre accident, déclara t-il, heureux d'annoncer une bonne nouvelle.

Bonne... Bien sur ! C'était exactement une bonne nouvelle. C'était exactement ce que je pensais à ce moment là, ironiquement, bien sûr. Mon coeur battait à tout rompre et je me forçais à garder mon calme. Il fallait que je résiste à mes pulsions, tout simplement par ce que Nicholas n'était pas au courant et que je ne désirais pas croupir dans cette hôpital pour le restant de ma vie.

- Comment vous sentez-vous ? S'informa Dane, prêt à noter le moindre de mes mots sur sa pochette.

- Très bien, mentis-je, avec le sourire le plus faux possible.

- Savez-vous quel jour nous sommes ?

- Si vous pouviez me laisser seule et vous occuper des patients qui ont réellement besoin de vous, cela me ferait vraiment plaisir, dis-je en tentant de rester froide.

Le docteur me regarda d'abord puis par la suite Nicholas, il nous fit un sourire et s'éclipsa en me promettant qu'il reviendrait plus tard. Une fois disparu, je me tournai vers le père de mon enfant et lui lançai un regard noir.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Je te veille depuis plusieurs jours, du moins depuis ton accident. Un problème ? Répondit-il, gardant toujours son sourire émerveillé.

- Je croyais que je n'avais plus le droit de t'approcher, soufflai-je, en l'observant dans les yeux.

- Tu n'as pas le droit de m'approcher, qui a dit que moi, je ne peux pas ?

- Nick, c'est mon problème, pas le tien. Si je t'en ai parlé c'est car tu méritais de savoir que tu allais avoir un enfant. Mais je m'en occuperai, tu n'as pas de soucis à te faire. Je suis une grande fille et tu le sais très bien, lui expliquai-je en baissant les yeux.

Deux secondes plus tard, il était déjà à mes côtés, assis sur mon lit, les jambes dans le vide, ses mains encerclant les miennes. Il m'observait droit dans les yeux et se lança :

- Destiny, je sais que l'on a que 18 ans, je sais qu'on a promit de rester vierge jusqu'au mariage, je sais aussi qu'on est des célébrités et que le monde entier ne veut pas que nous nous approchions, mais c'est notre problème, on a fait cette connerie et c'est à nous d'assumer, ensemble.

- T... Tu devrais pas faire ça. T'es un gars exceptionnel, je ne veux pas que tu gâches ta vie pour une stupide soirée où l'on a fait les cons.

- On. Tu as bien dit on. Donc c'est notre problème  commun, je ne vais pas gâcher ma vie... Ajouta t-il.

- Et tes parents ? Tes amis ? Tes fans ? Ta vie ? L'interrogeais-je.

- Je peux très bien tout avoir, rien ne m'en empêche il n'y a aucune loi contre, on peut toujours concilier les choses, il faut juste savoir comment, chuchota t-il.

- Tes parents vont me tuer...

- Cette histoire fait partie de moi, ils doivent m'accepter, cela fait partit de leurs devoirs de parents, et cet enfant, toi... C'est moi. Ils doivent l'accepter.

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