Chapitre 9 : Dompter l'indomptable.

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19 juin 2010, jour 96

Dear Diary,

A ma remarque, il s'écarta brusquement de moi, son expression était un mélange de surprise, d'incompréhension et de peur. Ce qui était un beau foutoir à vrai dire.  Son visage resta figé longtemps, comme si son coeur s'était arrêté de battre, pourtant je sentais sa respiration imposante. Pendant je ne sais combien de minutes, nous n'échangeâmes rien, aucun son, aucun mouvement, juste ce même regard qui nous visait nous en particulier, jusqu'à ce qu'il y ai un soudain déclic : je le vis entrouvrir ses lèvres pour laisser échapper une toute petite phrase,  presque inaudible :

- T-Tu... Q.. Quoi ?

- Je.. Je suis enceinte Nicholas. Lui dis-je, calmement alors que les larmes commençaient à pointer le bout de leur nez.

- Tu..., commença t-il, sans pour autant finir sa phrase, et voulant en entamer une nouvelle, c'est pas possible.

- Si... Malheureusement, si...

- Et... Qu.. Qui est le père ? Demanda t-il alors avec une lueur d'espoir dans sa voix.

- Je n'ai fait qu'une seule fois cette erreur dans ma vie, et c'était avec toi, Nicholas... Lui rappelai-je, chuchotant presque, mais sachant parfaitement qu'il m'entendrait.

- N... Non..., bredouilla t-il, d'une manière si morne qu'on aurait put croire que le monde lui était tombé dessus.

- Je... Je vais y aller... Désolé, je suis, vraiment désolé... Pour tout... A plus tard Nicholas, chuchotais-je en remontant ma culotte et attrapant mon haut qui était complétement trempé et qui flottait depuis plusieurs minutes à nos côtés.

Je l'enfilai, même si étant tous les deux trempés, son action n'aurait servit à rien. Je courrai jusqu'au sable, mis ma jupe et portai mes tongs à la main et marchait jusqu'à l'enceinte de la villa. Je glissai mes doigts de pieds dans la sangle de mes chaussures et envoya un dernier regard à Nicholas. Il semblait sortir de ses pensées et m'observait. Il était éclairé par la lune et je pouvais constater que ses joues brillaient, il pleurait. Je sortis rapidement de la maison et traversai la rue à grande enjambée, prête à retourner chez moi, je ne risquai pas d'être prise en photo, les pap's ne rodaient plus devant chez moi, depuis le mois de mars.

Une fois à l'abris du monde, dans ma maison, je claquai furtivement la porte. Un long vase était déposé devant moi, je ne résistai pas à la tentation de le jeter par terre, de le voir exploser, d'entendre ce fracassement, ce genre de chose qui me calmait furtivement. C'était comme si les explosions étaient une adrénaline, plus je brisai, plus je sentais quelque chose parcourir mon corps. A chaque fois que je cassais quelque chose, j'avais l'impression de respirer un grand bol d'air et à la fois suffoquer. Malheureusement, lorsque le pot entra en contact avec le sol, il ne se brisa pas, mon père avait fait changer la moitié des objets à sauver. Si bien que tout ce que je voulais casser était invincible, comme protégé. Ma première défense fut le cri, un cri mélangeant rage, peur et je ne sais quel autre sentiment, un cri que tout le quartier aurait pu entendre par cette belle nuit silencieuse et fraichement étoilée. La seconde, fut d'ouvrir un des meubles de ma cuisine et jeter un verre contre la vitre, cette dernière, beaucoup trop épaisse ne réagit pas, mais le verre lui explosa au simple frôlement de la porte vitrée. Le bruit me fit ressentir ce frisson que j'adorai. Plusieurs bouts de verres se collèrent à mes cheveux et je posai mes pieds sur les éclats qui étaient au sol. Je soufrai extérieurement et à l'intérieur c'était paix et étouffement. J'ouvris la porte vitrée d'un coup tellement sec qu'elle rebondit, laissant des traces de sang sur le carrelage. J'étais à présent au jardin et je pouvais crier librement. Je ne m'arrêtais plus, arrachant les pauvres bouts de tissus de mon haut blanc, m'arrachant les cheveux, me griffant de toute part et d'autre. S'arrêter et reprendre son calme ? Impossible, mon ventre était presque en sang, c'était la partie que j'avais la plus visée, car ce petit habitant m'envahissait, il me suivait, m'écoutait, respirait, et il était toujours là pour m'embêter, pour me faire du mal. Je le haïssais et vice versa. Nous le savions, nous n'étions pas fait pour co-habiter et pourtant nous étions obligés de le faire, durant les 6 mois suivants.

- Je ne veux pas de toi ! criai-je, m'octroyant les poumons.

Au même moment, la porte d'entrée s'ouvrit et des talons claquèrent contre le sol, la personne courait. Je le savais, car j'avais toujours été très sensible au son des choses, tournant la tête vers Skye qui s'aventurait vers moi. Je fis de même, seulement nous n'avions pas les mêmes intentions, je ne voulais pas la calmer, mais simplement poser mes mains sur son coup et serrer fort, et fort et encore plus fort...

 Allongée sur mon lit, j'observais le plafond. Cela faisait déjà plusieurs minutes que j'étais réveillée et plusieurs minutes que je me rendais compte de la dure réalité. J'étais en quelque sorte, un monstre. Clignant des yeux, je ne quittai pas ma cible. A mes côtés, Skye se réveillait, sa tête était posée sur mes jambes et elle émergeait. Après avoir réussie à me calmer, grâce à Harry qui, lui, rodait toujours dans les parages, j'avais eu le droit à un repos général et obligatoire. Ma meilleure amie me regarda dans les yeux, tandis que moi, je ne changeai pas de point de vue. Je sentais qu'elle me lançait un regard du genre "Il faut qu'on parle", ce qu'elle ne tarda pas à m'apprendre.

- Miley, il faut qu'on parle, chuchota t-elle de sa belle voix douce.

- Je sais.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda t-elle calmement, sachant parfaitement que c'était la meilleure façon de me garder sereine.

- Rien... Et le pire c'est que c'est la vérité. On est allé chez lui, on s'est goinfré de glace, puis on est partis à la plage, il vit juste en face, en fait... On s'est embrassé, puis... il a... commencé à me déshabiller... Puis, il l a vu... Je le lui ai dit... Il était tellement... apeuré. Je lui ai clairement fait comprendre que c'était le sien... Puis je suis partie... Il pleurait, Skye ! Il pleurait quand je suis partie ! Tu peux pas comprendre à quel point c'est horrible de savoir ça ! Je suis rentrée à la maison.. Et tu sais comment ça c'est finit... Répondis-je, dévastée.

- Ecoute Miley.... C'est compréhensible, enfin, ce n'est pas rien Miley, tu es enceinte ! Il est père ! Ce petit bout, il n'est pas que de toi, mais de lui aussi... Il a autant de responsabilités que toi en ce moment même. Au moins, il le sait, je suis sûre qu'il va vouloir te parler... Laisse lui le temps de le digérer, m'expliqua Skye en se postant à mes côtés, tout comme moi, c'est à dire, le dos posé contre le mur.

- Je sais.

- Et puis, il va falloir qu'on apprenne à gérer ces deux choses toutes les deux, ta grossesse et... ta différence. Miley, écoute moi, tu as 18 ans, tu es enceinte et tu es aussi un star. Toute ta vie tu vas subir des choses pareilles, mais faut que tu apprennes à gérer tout ça, tu ne peux pas réagir comme ça à chaque fois. Même si tu l'as toujours fait, il faut que ça stoppe. Je ne veux pas que tu souffres, tu as tout à perdre comme ça... Alors, toutes les deux, on va commencer à faire quelques exercices, je ne te demande pas de faire du yoga, car bon, je suis pas sûre de te soutenir là. Mais, par exemple, quand tu sens que ça va venir, tu peux m'envoyer un sms, pour que je rapplique, essayer de t'occuper les mains, avec quelque chose d'autre qu'un truc cassable, boire, te prendre un café ou un thé, je sais pas, t'occuper, respirer un grand bol d'air, tu vas en avoir besoin.

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