Chapitre 2 : Mais le réveil est rude.

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16 Mars 2010, Jour 1,

Dear Diary,

Je vais être franche, je ne trouve toujours pas l'utilité à ce journal. Je me suis confiée, j'ai tout relu au moins cinq fois pourtant rien ne ressort, il n'y a rien qui me fait ressentir quelque chose. Comme j'ai un petit côté perfectionniste et que mon psy est comment dire... un peu flippant -Gosh, pourvu qu'il ne lise pas ces lignes ! -, je vais continuer. Je vais débuter par le tout premier jour, celui qui me bouleversa. Ne te méprends pas Diary, je ne vais pas raconter jour par jour, je ne suis pas tarée et ça même si le psy de mes deux le voulait, je ne l'aurai pas fait. Bref....

N'avez-vous jamais, en vous réveillant un matin comme un autre, sentit que vous aviez changé ? Que quelque chose en vous n'était plus pareil . Que quelque chose ne serait plus jamais comme avant, que cette chose détenait votre destin . C'est ce que j'ai ressenti ce matin-là. Le lendemain de mon anniversaire, après une soirée bien éméchée, mes yeux s'étaient ouverts comme dans un déclic. Je n'étais plus moi-même. Étrange, non ? Était-ce le fait d'avoir maintenant 18 ans ? Je ne pensais pas, 18 ans, ce n'était rien de spécial, j'avais juste pris un jour de plus, voir une année de plus que celle de l'an passé. Était-ce mes cheveux ? Non, ils étaient toujours en pagaille le matin. Mon visage ? Je ne pensais pas... J'avais cette fâcheuse impression que c'était beaucoup plus à ... l'intérieur de moi... Décidée à laisser tomber, je rabattais la couverture contre moi, seulement elle était coincée. Comme si quelque chose la tenait... Quelque chose ... ou quelqu'un ? D'un geste presque apeuré, je tournai la tête et découvrais un corps d'homme à boucles brunes allongé à mes côtés. Totalement... Nu. Tout comme moi... Hein ? Ce fut le cri qui résonna dans la pièce...

La personne à mes côtés émergea après la grande parole -digne d'une miss france, attention- que j'avais émise de ma bouche. Je tremblai comme une feuille en automne, j'avais vraiment peur. C'était bien la toute première fois que je m'étais sentie aussi effrayée. L'homme du prendre conscience de la situation car il se retourna vers moi, ahuri.

- N.. Nick ? demandai-je, à moitié surprise et à moitié terrorisée.

- D.. Donna ? s'informa t-il sur le même ton que moi ce qui fit déclencher ma rage.

- T'es un homme mort ! BAKA ! C'EST DESTINY ! criai-je en envoyant le coussin, sur lequel j'avais dormit, en direction de sa tête.

- Je me disais aussi.... Mais merde ? Qu'est ce que tu fous dans mon lit ? ET A POIL EN PLUS !

- Mon dieu ! BAKA ! BAKA ! BAKA ! BAKA ! BAKA DE MERDE ! C'est plutôt à toi de me le dire ! C'est ma chambre d'hôtel ! Celle que mon agent a réservé ! T'es un homme mort ! lui criai-je quasi énervée.

- Baka ? Baka ? Baka ? T'en as pas marre de parler Japonnais ?! T'es Américaine, non ? Et... Commença t'il avant de s'arrêter quelques instants pour continuer, si tu veux savoir, je suis sûr que c'est ma chambre !

- Tsss. Tu as déjà eu une copine Japonaise alors ? Coureur de jupon, je l'insultai avant de marquer une pause et d'ajouter, MA CHAMBRE ! Je le sais, car c'est la 316.

___ - Tsss, souffla t-il sur la même thématique que la mienne avant de reprendre, Ma chambre est la 315 ! Si tu joue à ça, on y va, on va vérifier. Lève-toi !

J'abdiquai en ramenant la couverture vers moi ce qui éveilla une bataille entre moi et Nick. Le "jeu" dura plusieurs minutes jusqu'à ce que cet idiot trouve une serviette posée sur l'un des fauteuils de la suite. J'en profitai pour observer le lieu. Le sol était d'un beau bois neuf et brillant. Malgré le contraste il s'accordait facilement avec les murs blancs de la pièce. Le sommier, que nous venions de quitter était placé tout au fond, au centre, dès qu'on le quittait on apercevait déjà une longue table basse en bois et en verre, entourée de plusieurs fauteuils en cuir marron. Un peu plus à gauche, la porte d'une pièce, qui semblait être la salle de bain, s'ouvrait à nous. Et, à ma droite, se trouvait un long bureau de matière naturelle, à formes intéressantes. Le tout était décoré par de multiples lampes, plantes, tableaux et objets ajoutés pour notre confort personnel. Enroulant le drap autour de mon corps sobre, je faillis glisser sur le tapis doux posé à mes pieds. Nick le remarqua et d'un réflexe, il s'approcha de moi. Un peu trop tard, mais bon... Pas mal !

Nous traversâmes la salle à petits pas, l'idiot ayant peur de faire tomber son seul "vêtement" et moi de peur de m'écrouler à cause de ma maladresse maladive. J'ouvris la porte tandis qu'à mes côtés, Nick avait déjà lancé sa tête vers celle-ci. À mon plus grand regret, la porte n'affichait pas une bonne nouvelle.

- 213, l'informai-je en baissant les yeux.

Aucun de nous deux n'ouvrit la bouche, puis il posa sa main sur la poignée de la porte pour la refermer. Le contact de ses doigts sur les miens m'offrit un frisson pénible. Il me promena jusqu'au lit où nous nous installions tous deux.

- Tu crois qu'on a ...? Je ne continuai pas ma phrase, me sentant soudain pitoyable.

- Je ne sais pas... Je pense, dit-il en mêlant ses doigts à la taie de l'oreiller qu'il avait récupérée quelques secondes plus tôt.

En trois secondes, je craquai. Mes larmes coulèrent à flots me faisant gémir de douleur. Je n'arrivai pas à croire qu'en une nuit, qu'en un an de plus, j'avais brisé la promesse que j'avais faite à Dieu. Je n'arrivai pas à penser que même pas encore émancipée, j'avais réalisé une connerie, une grosse connerie dont je n'avais pas le moindre souvenir. Je jetai un coup d'oeil au brun, il baissait la tête. Il devait être déçu, c'est à ce moment-là que je l'aperçus. Cette jolie bague en argent qui luisait  à son annulaire gauche. Quelques signes et un mot que je n'arrivais pas à déchiffrer avaient été gravés soigneusement. Ah... Il l'avait, lui aussi....

Il s'avança vers moi et ses bras se refermèrent sur les miens. J'étais à présent au chaud, une sensation que j'adorai silencieusement. Une sensation brulante qui me faisait voler à des milliers de kilomètres d'ici. Rompant la magie, il me parla :

- Ecoute... Destiny... Je me sens aussi mal que toi. Je me sens idiot, con, imbécile, mais surtout irrespectueux. Je n'ai pas du tout respecté mes promesses. Je ne suis qu'un lâche. Mais tu le sais tout aussi bien que moi, j'ai une carrière à tenir, on ne se connaît ni d'Eve, ni d'Adam, on s'est juste éclatés lors d'une nuit, on a simplement dansé ensemble et on s'est simplement embrassés. Si on veut oublier ça, on n'a qu'à faire comme s'il ne s'était jamais rien passé et demander le pardon au seigneur. T'es... T'es d'accord ?, déclara t-il dans un long discours, même si je n'avais écouté que la moitié entre plusieurs de mes sanglots.

Si une autre fille l'avait entendu, elle serait partie en courant -après s'être habillée- sans oublier de le gifler et de l'insulter de tout les noms. Mais il avait raison, on ne pouvait pas se lancer dans une relation alors que tout n'avait duré qu'une seule nuit. Rien de plus. Je ne pouvais pas me lancer dans une aventure alors que je ne m'étais même pas encore fait connaître.

Je hochai la tête pour lui faire comprendre que j'étais d'accord. Mon visage, ravagé par les larmes, se leva doucement vers lui. Il approcha de plus en plus sa tête vers la mienne avant de toucher mes lèvres avec les siennes. Nous nous perdîmes dans un baiser fougueux qui nous renversa tous deux sur le lit. Je ne pouvais plus m'arrêter et apparemment lui aussi. Je voulais que ce baiser dure le plus longtemps possible, qu'il fasse d'office d'adieux, que je puisse profiter un maximum de ce moment-là avant de ne plus jamais le revoir, de ne plus jamais lui adresser la parole, et de ne plus jamais interférer dans sa vie.

Du moins, c'étaitce que je croyais à ce moment-là. Après avoir écrit ces deux pages sur ma vie, je me rends compte que j'étais ô combien naïve. Je ne sais pas comment j'ai fait pour croire qu'avec de la volonté j'aurais pu tout oublier et que toute notre histoire disparaîtrait sans beaucoup de mal. Les jours d'après ne firent que compliquer la situation.

À plus, Diary.

Miley.

Nine MonthsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant