Chapitre 1 (CORRIGÉ) : « Il suffit d'une étincelle »

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Je dormais profondément, enfouie dans mes rêves les plus étranges. Le genre d'imagination que notre pensée aime mettre en œuvre sans vrai logique. Je me voyais, dans un grand manoir, entourée de gens que je ne connaissais pas, tous souriant. Alors que, d'un coup, leurs expressions se sont changées en quelque chose de profondément triste, il jetèrent une rose dans ma direction, autrement dit, dans un trou en forme de tombe...

Je me suis réveillée en sursaut, les images encore fraîchement imprimées dans ma mémoire. Après m'être assise sur le bord de mon lit, j'ai passé mes mains sur mes yeux en les frottant légèrement pour chasser ce mauvais rêve. C'était bien le jour pour venir me perturber, déjà que mes examens de dernière année me faisaient stresser au plus haut point.
- Tara chérie, dépêche toi !
S'exclama ma mère d'en bas, dans le salon
- J'arrive maman !

Après m'être lavée et apprêtée, j'ai finalement descendu les escaliers alors que ma mère m'attendait en bas du palier, ses bras tendus pour me faire un étreinte. Je lui répondis tendrement, posant ma tête sur son épaule.
- Ton père serait si fière de toi...
- Tu crois?
- Bien sûr mon ange, il serait si fier de voir sa fille travailler si dur pour rentrer dans la vie adulte. Mais rappel toi de faire attention d'accord ?
Son visage avait changé d'expression à sa dernière phrase, installant sérieux sur ce dernier.
- Je sais, tu me le répète à chaque fois mais, tu sais, je sais me contrôler maintenant.
- Il suffit d'une-
- D'une étincelle pour que tout parte en vrille, je sais maman mais ne t'en fais pas.
L'ai-je coupée dans son élan.
- Tu me le promets?
- Oui ne t'inquiète pas

Ma mère n'avait pas vraiment l'air convaincue. Je pouvais la comprendre après tout, avoir une bombe à retardement pour fille ne devait pas être facile tous les jours. Elle connaissait l'existence de ma « particularité » et elle était la seule. Cependant, si elle s'inquiétait pour moi c'était surtout car j'avais déjà eu quelques accidents dus à certains excès de colère. Comme cette fois où j'avais mit le feu à une classe après m'être faite agressée par Helena et sa cour de mini reines hypocrites. Je n'arrivais pas à contrôler ma rage ni ma tristesse et il m'a fallu d'un seul touché sur le mur de sa salle de classe pour que tout parte en fumée.

Quelques élèves furent blessés dont la principale intéressée mais personne, à part ma mère, n'a su que c'était ma faute. C'était dans ces moments-là que je me rendais compte à quel point je peux être puissante mais surtout dangereuse.
Par sûreté, nous avons tout de même déménagé à Fox, une petite ville tranquille. Bien sûr, quitter la ville où j'avais vécu avec mon père jusqu'à sa mort me faisait de la peine, mais nous n'avions pas le choix.

Je me suis empressée de manger mon petit déjeuner et je suis partie de la maison après avoir embrassé ma mère sur la joue. Durant le trajet en bus, je mettais mes écouteurs et écoutais un de mes morceaux préférés : « Maraqopa » de Damien Jurado.
Le genre de musique qui me permettait de m'évader de ma vie compliquée et de me calmer en même temps.

Arrivée à mon lycée, le Lycée Conrad, je me suis immédiatement rendue à mon casier pour reprendre toutes les affaires que j'avais laissées pendant l'année. C'est alors que mes deux meilleurs amis m'ont rejoint, plus excité qu'à l'origine.
- Je te dis qu'il m'aime !
S'exclama Sophie, le ton assez sensible.
- Et moi je te dis de laisser tomber, ce mec c'est une montagne sans cervelle
Lui répondit mon ami Charlie.
Je leur ai lancé un de mes regards interrogateurs avant d'éloigner Sophie qui était à deux doigts de se jeter sur lui.
- Il se passe quoi là ? On est le matin et vous voulez déjà vous étrangler mutuellement, laissez moi le temps de rentrer dans ce foutu bahut au moins
- Je sais que tu seras d'accord avec moi pour dire que Ricky est quelqu'un de bien!
Commença Sophie qui, apparemment, s'était levée du mauvais pied ce matin-là.

J'ai lâché un long soupire avant de lui répondre avec sarcasme
- C'est clair que j'adore cette armoire à glace blonde qui pense que le monde lui appartient alors que son coefficient intellectuel est plus bas que celui d'une tortue.
Charlie ne put s'empêcher de laisser un rictus sortir de sa bouche.
- C'est pas drôle Tara...
- Non mais sérieuse Sophie, arrête de penser que ce mec est là réincarnation de Jésus en plus sexy. C'est un connard qui joue avec tes sentiments. Combien de fois il a fourré son nez chez d'autres nana sans que tu ne dises rien pour le stopper tu crois?
- Elle marque un point.
Surenchérit mon autre ami d'un ton cynique.

Et elle est partie, vexée de ce que j'ai pu dire. Il m'arrivait d'être franche et de n'avoir aucun filtre mais je faisais ça dans le but de ne pas faire espérer les autres avec des leurres. Charlie encercla mes épaules de son bras droit et essaya de me rassurer en me disant qu'elle finirait par se calmer
Nous avons marché jusqu'à sa classe. Il y rentra et me souhaita bon courage pour mon examen, ce que je lui rendit pour le sien. Cependant, j'avais une assez importante envie d'aller aux toilettes avant de rentrer dans ma salle. J'ai donc fait un détour aux toilettes pour fille. A peine ai-je pu pousser la porte que j'ai entendu une discussion à voix basse.

Un garçon et une fille qui s'échangeaient des mots doux avant les cours, d'accord. Mais faire ça dans un lieu aussi intime que des WC me dégoûtait assez bien. Je me suis avancée vers eux pour leur demander de gentiment foutre le camp, c'est alors que je vis de qui il s'agissait.
J'ai serré les dents avant de tapoter son dos pour qu'il se retourne. C'était sans une seule seconde d'hésitation que mon poing est venu se coller à la face répugnante de Ricky Balduine.

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