13.

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<<- Il faut que j'essaye de me sortir de ce pétrin, pensais-je, il ne faut pas qu'il sache que j'ai bu >>

Tate est toujours au bout du fil. Il attendait une réponse. Et moi pendant ce temps là, je me cherchais des excuses.
Je savais qu'il était énervé, inquiet ou qu'importe.

Je tentais une diversion :

<<- Hey ! Sinon tu veux pas.... Aller à la pêche ? Aujourd'hui ? >> essayais-je avec une voix totalement éméchée qui veut avoir l'air naturelle.

Je suis trop conne, c'est nul à chier la pêche.

<<- A la pêche ? Mais t'es allumée toi, c'est un truc de vieux ça ! Pis c'est quoi cette voix ? Johanna Goode, Je suis chez toi dans 10 minutes, ça va chier sévère.>>

Il raccrocha.

Putain de merde ! J'avais qu'une envie c'est de dormir. Pas de me faire remonter les bretelles. J'avais aucune envie de voir Tate dans les prochaines heures qui suivaient. Mon lit m'appelle.
Je m'allonge dans le canapé en attendant mon procès.

Je me suis "assoupie".. Non réellement, 10 minutes c'est pas assez.
J'ai même pas eu le courage d'aller ouvrir. J'ai essayé d'hurler de toutes mes forces que la porte était ouverte. Mais rien n'est sorti de ma bouche comme je le voudrais. C'était des suraigus, des bruits de vaches, des choses inqualifiables. Mais pas ce que j'imaginais réellement.

Quand Tate est entré, il m'a trouvé affalée dans le canapé, une jambe à terre et l'autre sur le haut du dossier.

Je rigolais en le voyant, je savais que j'allais passer un mauvais quart d'heure mais je ne pouvais m'empêcher de contenir mon rire.

Il s'est approché de moi et a refusé de m'embrasser. Son regard brun était sombre. Je sentais qu'il était sur le point d'exploser.

De mon côté, le voir énervé me rendait malade. Ou alors c'était l'alcool. Ou les deux. Je ne voulais qu'une chose : dormir.

Tate s'est assis dans le fauteuil ,usé, en cuir marron. Il m'a fusillé du regard et prit la parole :

<<- T'étais où hier soir ? >>

Son ton était glacial. Je savais qu'il ne rigolait pas. Ses yeux trahissaient un manque de sommeil important. Je crois que sa nuit n'était pas aussi amusante que la mienne.

Mes paupières étaient lourdes, j'avais besoin de sommeil autant que lui.
J'essayais de parler mais ma voix n'était que murmure. C'était difficile de parler. J'avais maintenant la nausée. Néanmoins j'ai réussi à articuler :

<<- Dormir....

- Tu t'en sortiras pas comme ça Johanna. Tu me dois des explications. Je t'ai attendu toute la nuit. Je t'ai appelé toutes les heures. Je suis tombé sur ton Père qui m'a dit que tu étais partie vers 19h et.... >>

Il entama un monologue... Je crois. Après le mot " explications " sa voix s'est fondue et a disparu de mes oreilles. Je me suis endormie.

Je me suis réveillée dans mon lit, à 20h pétante.
Enfin, moi j'étais toujours vaseuse.

Une fois les yeux ouverts plus ou moins correctement, je trouvais Tate allongé sur mon plancher avec mon baladeur vissé sur les oreilles. J'hallucine. Il est resté là tout ce temps ? Il doit vraiment avoir envie de me défoncer.. J'aurais eu la flemme de rester.

N'empêche, il n'a toujours pas remarqué mon réveil.
Je fis de grands gestes pour qu'il me remarque. En vain.

Soudain, je sentis un besoin urgent d'aller aux toilettes. Je me suis levée.... Trop vite.
Ma tête s'est mise à tourner, ma vision est devenue floue. J'ai senti mes genoux flancher et deux secondes a peine plus tard, la rencontre avec le sol fut un des meilleurs moments de ces deux derniers jours.

TateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant