19.

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<<- Johanna, écoute moi. >>

Je me retourne et le dévisage. Je suis heureuse de le voir, seulement.. J'ai un pressentiment.

Je n'étais pas chez moi. Je suis en plein Los Angeles, comment a-t-il fait pour me retrouver aussi "facilement" ?

Il reprend :
<<- Johanna, rentre avec moi, s'il te plait. Il faut qu'on parle ! C'est Important pour moi. J'ignore pourquoi tu es dehors, pourquoi tu n'es pas chez toi, en réalité je m'en fiche de savoir la cause mais viens. Je t'en prie.>>

J'arque un sourcil, étonnée. Je n'étais pas en train de m'enfuir, en tout cas, je ne le souhaite pas vraiment. Il est 14h. Je me baladais, c'est tout. Néanmoins, Je continue ma route. Je n'oublie pas la "dispute" de la veille. Même si elle est pardonnée, que l'on a passé la nuit ensemble par la suite, une partie de moi reste sceptique et effrayée par les révélations qui sonnent comme un cauchemar, une hallucination, une déficience mentale.

Je regarde par dessus mon épaule. Je le vois. Il pousse les passants qui le gênent. Il se fraye un chemin coûte que coûte pour me rattraper. Je marche encore et encore.

Soudain, il me saisit le bras. Il me fait pivoter brusquement et j'atterris alors contre lui.

<<- Johanna... Je t'aime. Ne pars pas. Ne pars jamais. Il faut que je te raconte quelque chose, accepte de venir chez moi, je te raccompagnerais ce soir.

- Je ne sais pas Tate... C'est vraiment important ?

- Oui. >>

Il hoche la tête en même temps, comme un enfant.

<<- Je ne sais vraiment pas, je reste effrayée... Tu sais... Les fantô.. >>

Il plaque sa main sur ma bouche, m'empêchant de terminer ma phrase.

<<- Pas de ça en publique. Tu ne dois pas en parler. Ça paraît trop improbable. Si tu en parles, les gens riraient encore de toi. Je ne veux pas de ça. Tu n'en veux pas non plus, pas vrai ? >>

Sa main toujours sur ma bouche, j'essaie de prononcer un "non", en vain. Je me contente de secouer la tête de gauche à droite.

<< - Maintenant, suis moi.>>

***

Nous ne prenons pas la route de Berro Drive. Tate me balade de rues en rues, toujours sans dire un mot sur cette fameuse "chose importante à me dire". C'est toujours des mystères avec lui. C'est agaçant mais d'un autre côté, on ne peut pas s'ennuyer. On va de surprises en surprises.

Cela doit faire 20 minutes que nous marchons, je commence a en avoir marre, je trépigne. Je souffle, exaspérée par la route sous le soleil de LA.  Les mouettes, au dessus de ma tête, chantent depuis trop longtemps a mon gout. Je souffle encore. J'ai envie de hurler dessus. J'ai peur de recevoir des excréments et de puer le caca de mouette. Rien que d'y penser, je frissonne.

<<- J'en ai marre >> Dis-je en regardant les oiseaux marins d'un mauvais œil << On arrive quand ?

- Arrête de te plaindre Jo', On est arrivés regarde. >>

Je lâche mes mouettes un instant pour découvrir l'endroit où nous sommes. C'est vrai qu'a force de regarder où je mets les pieds et lorgner sur les oiseaux de malheur environnants, je n'ai pas vraiment prêté attention au paysage et.. Bordel de merde. Depuis que je suis à L.A je n'ai pas vraiment été m'aventurer à droite et à gauche. J'ai principalement fais de la ville, sans forcement été m'aventurer hors des sentiers battus.

TateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant