Crois en moi (les immortels de chronos)

Chapitre 4

Hadès se mit à grincer des dents lorsqu'il vit la jeune fille arriver au point final. Elle semblait des plus heureuses, sa peau était couverte de sueur, mais son odeur était sucrée et se répondait dans les airs l'attirant comme le miel attirait les abeilles. Mais le dieu s'arrêta de penser et revient a la réalité. Il craignait sa réaction lorsqu'elle lira ses pensées.

- J'ai gagné, je te l'avais dit.

C'est toi qui gagnes la récompense.

Les paroles du dieu résonnèrent dans sa tête alors que ses lèvres restèrent immobiles. Il lui avait donné accès à ses pensées.

- On devrait aller se doucher.

Une image apparut dans la tête de l'ange, elle était dans la douche avec Hadès. Le dieu avait le visage dans son cou et les ailes de l'ange étaient collées sur son torse. Cette pensée la fit rougir comme une tomate et le dieu eut un grand sourire.

- Un problème ?
- Je... Je me douche en première.

L'ange courut aussi vit qu'elle put vers la salle de bain. Hadès ne put retenir un léger rire, il allait profiter de cette situation pour mettre dans sa tête des situations des plus inconfortables. Lorsque le dieu eut fini de se doucher, il vit l'ange étendu sur le lit. Elle semblait dormir paisiblement. Le dieu tendit une main vers ses ailes, mais l'image de son aile brisée lui revient à l'esprit et il suspendu son geste. Il se retourna, mais vit l'ange bougé dans son dos et vit que l'ange le fixait.

- Tu y penses à chaque fois ?
- De quoi ?
- Mon aile casée, tu t'en veux toujours ?
- Comment pourrais-je ne pas m'en vouloir.

L'ange eut un sourire triste et se leva du lit. Elle s'approcha pour lui prendre la main et commença à la déposer sur son aile. Les pensées du dieu étaient remplies de crainte.

- Arrête, tout va bien.
- Je...

La main du dieu se mit à trembler, mais lorsqu'il toucha la surface de son aile, il eut comme l'impression de toucher un nuage. C'est doux et moelleux.

- Merci.
- Je suis désolé pour la dernière fois.
- Hadès...

L'ange se sentait désolé et une image du dieu la serrant dans ses bras lui vient à l'esprit. Il voulait un câlin, mais était-elle prête pour qu'il la serre dans ses bras. Non, s'il le faisait, elle risquait de perdre la raison et de s'attacher à lui. Pourtant voir cet homme souffrir attendrissait son cœur. Harmony ne savait plus quoi faire, elle s'approcha du dieu et vit que ses pensées étaient envahies par l'idée de la blesser. L'ange en venait à douter que se soit lui le grec dont parlait la prophétie. Il semblait dans l'incapacité de lui faire du mal. Le dieu semblait plutôt tendre comme un agneau à ses yeux, comme un petit enfant. Elle ne put retenir son rire en imaginant le dieu en bambin, ce qui le fit relever la tête.

- Bon puisque tu ne peux pas lire mes pensées, je vais te confier un secret.
- Pourquoi ferais-tu cela ?
- Parce que tu es mon ami.

Hadès fut surprise par sa réponse. Pourquoi le considérait-elle comme un ami, alors qu'il la retenait prisonnière ici?

- Je n'ai plus de chaînes et bien que tu ne me laisses pas partir, je sais que tu ne me retiens pas avec de mauvaises intentions en tête.
- Mais je te retiens quand même... Et tu as toujours peur de moi...
- Une femme m'a dit un jour qu'un Grec m'arracherait les ailes, j'ai donc pensé que c'était toi.
- Je ne ferais jamais une chose pareille !
- Je sais.
- Les gens se méprennent toujours sur mon compte...

L'ange fut alors accablé par des pensées noires, trahison, solitude, haine. Le pauvre dieu avait connu bien des malheurs dans son sombre passé. Cette fois-ci Harmony voulait vraiment le réconforter. Elle s'approcha de lui pour le prendre dans ses bras, mais sentit une douleur naître dans sa tête. Sa vision se troubla rendant le dieu à peine visible.

- Hadès...

L'ange eut à peine prononcé son nom qu'elle tomba à terre. Le dieu paniqué, se rapprocha d'elle. Harmony semblait en très mauvais état, la jeune fille semblait avoir du mal à respirer et son corps transpirait beaucoup.

- Harmony ! Harmony s'il te plaît dit quelque chose !
- Elle va mourir.

Hadès jeta un œil vers la voix qui venait de parler et grogna.

- Qu'est-ce que tu veux, Dionysos ?!
- Être une âme charitable. Il faut que tu la ramènes. L'air des enfers est contaminé pour quelqu'un comme elle.

Le dieu se rapprocha pour la soulever mais Hadès l'en empêcha. Si la prophétie était vraie alors aucun Grec ne devait la toucher et il y veillerait.

- Je peux m'en occuper tout seul !
- Bien. Dans ce cas, je te laisse gérer et si ça ne te gênes pas, j'emporte une de tes bouteilles de whisky, certains de mes clients en raffolent.

Hadès soupira et son attention revint sur l'ange. Peut-être n'était il pas obligé de la ramener, tout ce qu'il avait à faire après tout, c'était lui faire quitter les enfers. Sans réfléchir le dieu la pris dans ses bras et l'emmena chez la seule personne qui pouvait l'aider et en qui il avait entièrement confiance.

- Apollon, aide moi !

Le dieu soupira et se rapprocha pour vérifier l'état de la jeune fille.

- Ne la touche pas !
- Et comment suis-je sensé la soigner ?
- Bien, mais fais très attention.

Hadès sentait la panique le gagner peu à peu, mais après quelques minutes à attendre, il remarqua que sa respiration s'était stabilisé et commença alors à se détendre. Apollon avait fini par partir donnant l'autorisation au dieu de séjourner chez lui. Cela faisait un moment que le grec n'avait pas visité cet endroit. Il regarda l'ange se demandant quelle serait sa réaction à son réveil puis regarda par la fenêtre, les lumières de la ville qui éclairaient la noirceur de la nuit. Le bruit de la ville, la rendait si vivante et différente de l'enfer. Hadès sortit sur le balcon et huma l'air un moment. Il espérait que ce bol d'air frais lui remettrait les idées en place.